On les appelle les transfrontaliers. Le phénomène prend plus d’ampleur chaque année. Expatriés à mi-temps, ils sont plus de 350 000, selon l’Insee, à franchir la frontière matin et soir pour aller travailler à l’étranger et revenir dormir en France.
Il a un œil sur tout, sur les défilés, les parades, dans les allées, sur les 14 spectacles quotidiens. Nicolas Bapst est l’un des chefs de projets de tout l’événementiel d’Europa-Park, le plus grand parc d’attractions d’Allemagne. Nous sommes à Rust, petit village à quelques kilomètres de la frontière française. Nicolas travaille ici mais il vit en Alsace, et fait le trajet tous les jours, ¾ d’heure le matin, autant le soir. «C’est un peu long, reconnaît-il, mais il y a une qualité de vie à Strasbourg, cela permet de déconnecter d’avec le parc. C’est très prenant, c’est un petit monde.» Plus de 250 artistes sont en résidence à Rust pendant la saison. Ici, dit-il, on travaille et on réfléchit à l’allemande. Ça change de culture : «Les gens ont d’autres émotions. Ils sont un peu plus secs que les Français, un peu moins dans le dialogue. On peut les trouver pas très drôles alors que c’est vraiment une différence culturelle.»
Lui écrire nicolas.bapst@europapark.de