La Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) pilote un vaste réseau de plus de 200 services consulaires. Entretien avec son directeur, Nicolas Warnery.
Aujourd’hui, quelles sont les missions de la DFAE ?
N. W. – La DFAE est la direction parisienne qui pilote le réseau consulaire dans ses différentes missions. Certaines d’entre elles sont équivalentes à celles que l’on retrouve dans les communes ou les préfectures (actes civils, aide sociale, passeport). C’est la projection à l’étranger de certains services publics que l’on trouve en France. Nous assumons également la protection consulaire de nos ressortissants afin d’aider les Français qui ont fait l’objet d’agression, enlèvement d’enfant (couples mixtes)… Nous prenons aussi en charge les bourses scolaires qui financent les études de certains enfants de Français installés à l’étranger.
La DFAE assure le secrétariat général des élus consulaires. Le secrétariat général organise les deux réunions annuelles de l’AFE, monte le programme, assure la logistique, invite les différents experts que souhaitent auditionner les commissions. Enfin, un volet plus diplomatique nous amène à négocier les conventions bilatérales avec d’autres pays sur les questions fiscales, sociales… Nous œuvrons aussi à faciliter l’entraide judiciaire (pour tout ce qui concerne les extraditions ou les transferts des prisonniers Français emprisonnés à l’étranger) et l’adoption internationale.
Quelles sont les priorités de votre mandat ?
La première priorité est la numérisation, la dématérialisation et le développement des démarches en ligne, qu’il s’agisse des passeports, des cartes d’identité ou des actes d’état civil (l’état civil des Français à l’étranger est à Nantes). Nous mettons l’accent sur la rapidité et la facilité d’accès au service public consulaire. Nous souhaitons que tout puisse se gérer le plus possible en amont. L’idée, c’est que l’initiative soit entre les mains de nos compatriotes qui s’affranchissent ainsi des contraintes horaires et géographiques. Ils pourront même bientôt régler un certain nombre de choses par télépaiement, comme les droits de chancellerie. Pour l’heure, la seule chose qui ne puisse pas se dématérialiser est la captation des empreintes biométriques. Nous avons amélioré toutes nos procédures qui sont sécurisées. Nous souhaitons dématérialiser tous les actes à venir, comme si le papier n’existait plus !
Quels sont vos autres axes de travail ?
La seconde priorité est la lutte contre la fraude. La France a un modèle attractif, nous devons donc empêcher les faux actes d’état civil. L’immense majorité des fraudeurs le fait pour des raisons financières : pour ces personnes, accéder à la nationalité française est un enjeu majeur. Nous travaillons main dans la main avec les services de douane, de police de l’air et des frontières, les magistrats de liaison… Nous avons désormais du matériel qui permet de détecter si les documents ont été trafiqués (photo échangée, nom gratté…).
La DFAE est donc un acteur incontournable des Français à l’étranger ?
Notre travail est de pouvoir offrir le même service où que l’on soit dans le monde. Nous appliquons nous aussi le référentiel Marianne qui permet l’amélioration de nos services et un accueil de qualité. Toute cette assistance que porte le réseau consulaire est capitale.