Or l’atterrissage est mouvementé car ces attentes immenses sont rapidement confrontées à la réalité d’un hiver long et rigoureux, d’un marché du travail protégé par les divers ordres professionnels et peu attirés par ces candidats sans expérience québécoise, à la nécessité de bien parler anglais et d’avoir un réseau solide. « S’intégrer professionnellement dans ce contexte demande une immense volonté et une grande confiance en soi et en sa valeur professionnelle », précise Anne, qui propose des programmes de coaching pour les nouveaux arrivants depuis 2013. Florence Roisin, psychologue et psychothérapeute de formation, y participe à son arrivée en 2015. « Quitter à nouveau la Belgique après y avoir travaillé comme psychologue a été un moment difficile. J’étais fière de ma réussite, j’avais à nouveau confiance en moi et en mes compétences. Remettre la clé sous le paillasson a été difficile. L’atterrissage a été brusque. Le coaching avec Anne m’a permis d’exprimer cela, de comprendre ce qui était important pour moi, mes valeurs, et de les redéfinir dans un autre projet. »
Transformer sa manière de penser
Anne et Florence se lancent alors le défi de proposer un programme qui aide les conjoints d’expatriés à créer une carrière portable et pleine de sens. De là est né Magellan-Transition. « Une fois les valises déballées et la famille installée, le conjoint d’expatrié est poursuivi par cette question lancinante : “Et moi, qu’est ce que je vais faire maintenant ?” », explique Florence. « Mais cette question se pose dans un contexte rempli de défis spécifiques à la situation des conjoints d’expatriés », poursuit Anne. « Déjà, des contraintes de temps, parfois des contraintes légales qui ne permettent pas au conjoint de travailler, le manque de réseau, etc. Au Québec, en particulier, nous nous sommes posé la question de savoir si l’intégration était facilitée par le partage d’une langue commune. »
À cause de ce contexte compliqué, la clé de la réussite consiste à transformer la manière de penser sa carrière. « C’est fondamental, explique Anne, les vies des conjoints d’expatriés sont différentes, mobiles, pleines de surprises, alors pourquoi chercher à tout prix à faire un copié-copié linéaire des carrières de ceux restés en France? » Concrètement, comment faire pour transformer cette manière de penser ? Florence explique : « Beaucoup de nos clients arrivent avec une liste d’idées de ce qu’ils pourraient faire, qui partent souvent dans tous les sens et qui reposent sur une vision linéaire de leur carrière. Nous les invitons à laisser de côté momentanément ces pistes pour explorer ce qui est vraiment important pour eux, et à trouver ce qu’ils apportent d’unique. Nous sommes toujours étonnées de voir qu’en les connectant à ce qui les fait vibrer, les clients ont l’énergie de déplacer des montagnes. Revisiter leur CV avec cette nouvelle perspective leur permet de construire un fil rouge qui donne du sens à toutes leurs expériences. Ils sortent du syndrome de l’atypisme, prennent confiance en eux et sont prêts à saisir les nouvelles opportunités offertes par l’expatriation. »
Comme le résume bien l’Oxford English Dictionnary : « La carrière est le parcours d’un individu à travers ses apprentissages, son travail et les autres aspects de sa vie. »
Pour plus d’informations : http://magellan-transition.com
Publié par La Voix de France, Union des Français de l’étranger