D’après certaines rumeurs, la mise en avant des quelques nouveaux droits réservés aux femmes en Arabie saoudite seraient, entre autres, un piège tendu pour plaire à nos visions occidentales et un nuage de fumée masquant la répression musclée que mène le régime actuel contre ses opposants. Ces mesures d’assouplissement envers la condition des femmes laissent celles-ci mitigées et craintives et toujours muselées. Pour celles qui osent parler, le tournant inespéré a plutôt eu lieu il y a deux ans, lors de la disparition de la Police religieuse (Mouttawa), qui les traquaient dans les lieux publics. Bien entendu pour beaucoup de Saoudiennes, pouvoir passer le permis de conduire sans plus avoir à demander d’autorisation à leur tuteur masculin est un grand progrès, réclamé depuis de nombreuses années, mais il semblerait aussi que cet acquis intéresse le pouvoir en place qui, dans l’obligation de penser la sortie du pays du «tout pétrole » doit forcer le changement sociétal en incitant les femmes à pouvoir plus aisément trouver un emploi afin d’augmenter les revenus des ménages. Depuis la chute des prix du pétrole, l’économie saoudienne vacille et il faut chercher des solutions d’amélioration de la croissance et aider à l’accomplissement du souhait du régime du prince héritier Mohammed ben Sallam qui est de remplacer les 11 millions d’étrangers qui suppléent les Saoudiens dans le secteur privé. Forcer les étrangers au départ en les soumettant à des taxes de plus en plus lourdes est un combat débuté depuis quelque temps déjà. De grands changements se dessinent mais l’évolution n’est pas également perçue et répartie suivant le milieu ou le lieu où les femmes sont interrogées. Certaines estiment, par exemple, que leur tuteur masculin est une protection indispensable quand d’autres clament (discrètement) que leur vie n’aura de sens que lorsque que cessera ce tutorat masculin.