Elu avec presque 54% des voix, contre 42% pour le candidat de gauche et ancien guérillero Gustavo Petro, Ivan Duque, farouchement opposé au pacte signé en 2016 qui a permis le désarmement de la rébellion et sa reconversion en parti politique, a déclaré : « Cette paix dont nous avons rêvée, qui demande des rectifications, aura des corrections pour que les victimes soient au centre du processus, pour garantir vérité, justice et réparation ».
Cet avocat, économiste, dauphin de l’ex-président Alvaro Uribe (2002-2010), dont il se défend d’être la « marionnette », succédera le 7 juillet à l’actuel Président Juan Manuel Santos qui a obtenu le prix Nobel de la paix grâce à ce pacte de rapprochement avec la Farc après 52 ans d’un conflit sanglant.
Son adversaire a tout de suite accepté son « triomphe » en déclarant : « Vous êtes le président de la Colombie (…) Aujourd’hui, nous sommes l’opposition ». Le parti Farc a appelé Ivan Duque au « bon sens » quant à sa déclaration sur de possibles « corrections » sur l’accord de paix.
En même temps qu’Ivan Duque, Marta Lucia Ramirez a été élue première femme vice-présidente du pays, elle fut aussi la première femme ministre de la Défense de Colombie durant la première année de la présidence d’Uribe.
Malgré sa croissance industrielle et sa quatrième place de puissance économique latino-américaine, la Colombie reste confrontée à la corruption et à de terribles inégalités en matière d’éducation, de santé et le pays est toujours livré à la violence de groupes de narco-trafiquants armés faisant régner la terreur dans certaines régions.