Les sondages lui donnaient 20 points d’avance, c’est donc sans surprise que le candidat de gauche mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a été élu nouveau président. Son parti Morena remporte également la mairie de Mexico, et quatre États (Tabasco, Chiapas, Mojelos et Veracruz).
Les 89 millions d’électeurs mexicains votaient dimanche pour élire leur nouveau président et renouveler plus de 18 000 mandats, dont les sièges de 500 députés et 128 sénateurs, ainsi que de nombreux postes régionaux ou locaux. Ainsi, les Mexicains devaient mettre quelque 6 bulletins dans l’urne !
C’est la première fois depuis que le multipartisme est acté, qu’un candidat se revendiquant officiellement de gauche remporte l’élection. Avec son nouveau mouvement politique, Morena, il bat à plate couture les deux partis qui s’affrontaient seuls jusqu’à présent, le PRI et le PAN. La première des missions du nouveau gouvernement sera de combattre la violence et les mafias : d’ailleurs, lors de ces élections, une militante politique a été assassinée, et quelques bureaux de vote n’ont pu être ouverts. Depuis quelques mois, les assassinats sont légion puisque 122 hommes et femmes politiques ont été tués depuis septembre 2017, ainsi que 6 journalistes.
Son grand défi sera aussi de renouer le dialogue avec son homologue américain, Donal Trump, afin notamment de trouver un accord sur l’Alena, un dispositif indispensable au développement du pays. Autre chantier : la lutte contre la corruption ? Actuellement, quelque 17 anciens gouverneurs sont poursuivis pour des affaires de corruption, et les autorités fiscales estiment à 6 500 le nombre d’entreprises écran. Le pays est classé à la 135e place par Transparency International, la plus mauvaise place des pays de l’OCDE. Lat âche du nouveau Président sera rude, surtout quand on sait que le crime organisé a la main mise sur des pans entiers de l’économie du pays…