Après s’être rendu en Tunisie pour s’entretenir de la Libye avec le Président de la République tunisienne, ainsi qu’avec le premier ministre et son homologue, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères s’est rendu dans les principales villes libyennes. Ce déplacement est une suite indispensable à la conférence internationale sur la Libye organisée à Paris en mai dernier par le Président Macron, sous l’autorité des Nations unies.
M. Le Drian s’est entretenu avec le Premier ministre, le président de la Chambre des représentants, le président du Haut-conseil d’Etat, et le commandant de l’Armée nationale libyenne sur leurs engagements pris lors de cette conférence. Ces engagements contiennent trois principes fondamentaux et deux échéances décisives pour l’avenir de la Libye : l’adoption d’une base constitutionnelle avant le 16 septembre ; la tenue d’élections législatives et présidentielles le 10 décembre, ainsi que l’unification des institutions économiques et de sécurité sous l’autorité civile.
Avec le premier ministre libyen, M. Le Drian a soulevé avant tout les questions migratoires, s’appuyant sur des décisions prises lors des différents sommets concernant ce sujet, réitérant les engagements de la France tout en invitant les autorités libyennes à continuer à respecter les leurs.
Enfin, il a confirmé la poursuite des actions de la France en soutien à la stabilisation de la Libye, surtout dans les domaines du déminage et de la santé et a annoncé une augmentation de la contribution financière française à l’organisation des élections prévues.
Sept ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un pays morcelé où s’affronte une multitude de forces rivales. L’économie du pays est chaotique et chancelante malgré de grosses ressources pétrolières et de gaz, qui sont pour une bonne part, au coeur du conflit interne.
Bien que les électeurs libyens se soient inscrits en masse sur les listes électorales, de nombreux observateurs internationaux estiment que le calendrier électoral proposé par la France est trop ambitieux au vu des rivalités dans le pays et préconisent de stabiliser d’abord l’économie.