Actualités économiques
L’entreprenariat francophone en Alberta
Au sein du Conseil de développement économique de l’Alberta (CDEA), Joris Desmares-Decaux coordonne le volet Francopreneurs. De quoi s’agit-il au juste, et pourquoi ce Français d’origine a-t-il choisi l’Alberta pour s’épanouir professionnellement ?
De Rennes à Trois-Rivières
Joris Desmares-Decaux adore l’entreprenariat. Cela a d’ailleurs été son sujet coup de cœur lorsqu’il a été un des deux jeunes sélectionnés par son université à Rennes pour aller étudier à celle de Trois-Rivières, au Québec, où il a décroché une maîtrise. C’est là aussi qu’il est tombé amoureux du Canada et de son rythme de vie. « J’ai dû revenir par la suite pendant un an en France, en attente de ma résidence permanente, et j’ai compris que ma place n’était plus là, mais au Canada, où je pouvais plus facilement trouver un travail dans ma branche. »
Choisir l’Alberta
De retour au Québec, Joris Desmares-Decaux a entendu parler de la province albertaine, dont le dynamisme économique et la dualité linguistique attiraient de plus en plus de francophones. « Je suis donc parti sur un coup de tête sur place pour aller rencontrer le CDEA… et je suis finalement resté ! » Pour la petite histoire, Joris n’a pas été immédiatement embauché – ce qui le fait sourire à présent, puisqu’il y travaille –, mais il a été charmé par cette province, où il s’est créé un vaste réseau de contacts, a perfectionné son anglais et s’est intégré dans une communauté francophone minoritaire, mais très active et inclusive. « Le Canada m’a donné l’opportunité de pouvoir réaliser mes rêves et mes passions. De mettre en application ce que je sais faire, et de réaliser ce que je veux faire. »
Épauler l’entreprenariat francophone
Comme il l’a expérimenté lui-même, Joris Desmares-Decaux sait qu’il peut aider des nouveaux immigrants qui souhaitent devenir entrepreneurs. « Je ne leur dis pas que tout est facile ici, car c’est une légende urbaine. Il faut faire sa place, travailler fort et, surtout, ne pas garder sa mentalité française si on veut réussir. » Joris le sait bien, parce qu’il offre une batterie de services d’accompagnement, de consultation et de développement aux entrepreneurs francophones albertains. « Nous faisons beaucoup de choses, de la création et la domiciliation d’entreprise, au soutien en marketing ou en trésorerie pour les entreprises établies. » De plus, le CDEA est guidé par une vision communautaire qui permet aux entrepreneurs membres de tisser des contacts partout en Alberta ; une vision que l’on retrouve d’ailleurs également dans beaucoup d’autres sphères francophones albertaines, comme la santé, l’éducation, les sports ou encore la musique. Dans ce même esprit, Joris Desmares-Decaux, dont la seconde passion est le ballon rond, s’est impliqué dans une ligue de soccer à Calgary, avant d’en développer une très populaire à Edmonton. Si populaire que des camps de jour pour les jeunes y ont été organisés, une première en ville. « Tout est possible ici, et on peut créer des choses incroyables », admet-il. Nous n’en doutons pas une seconde !
Par Sophie Ginoux
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