Corinne Gonet mène une double-vie et ne s’en cache pas ! Entre ses nuits aux urgences à Londres, elle gère la propriété qu’elle a achetée avec son mari près de Bordeaux il y a bientôt vingt ans.
La Française travaille au Royal Hospital de Londres, une ruche énorme qui ne s’arrête jamais dans le quartier de White Chapel. On se croirait au cœur d’une série américaine. «Lors d’une garde, vous faites 15 poignardés, deux «red codes», des patients à qui on ouvre le thorax, énumère-t-elle. Il y a un ballet sans fin d’hélicoptères qui se posent avec des poli-traumatisés et des victimes de tentatives d’homicides. Quand vous demandez aux policiers pourquoi il y a tant de poignardés, ils vous répondent que c’est à cause de Jack l’Éventreur !» L’Anglais ne se dépare donc jamais de son humour. Quand elle n’est pas à Londres, Corinne est près de Bordeaux, où elle a racheté en 1998 un honnête vignoble de 7 hectares qui produit chaque année 40 000 bouteilles. A Londres, il lui a fallu réapprendre son métier. «En France, la médecine est un art et le médecin est roi, affirme Corinne. Pour les Anglo-saxons, au contraire, c’est une science. Aux urgences, il faut vraiment être malade. On essaie de vous dissuader d’y rentrer. En France, on vient plutôt pour y faire un check-up.»
Lui écrire co_gonet@yahoo.fr
Par Emmanuel Langlois, France Info