A peine deux mois après le vote des députés votant en faveur de la loi légalisant l’avortement, les sénateurs argentins viennent quant à eux de voter contre, ce qui a pour effet de rejeter la loi.
Feux d’artifice et cris de joie parmi les militants anti-IVG rassemblés près du Parlement, larmes et agitations diverses du côté des mouvements féministes et des « pro-IVG » qui se sont tant battus, ils étaient plus que déçus, écœurés, défaits.
La loi argentine n’autorise que les avortements en cas de viol ou si la santé de la mère est menacée, mais sur les 500 000 avortements pratiqués chaque année en Argentine, au moins 150 000 se font de façon illégale dans des cliniques privées et parfois dans des conditions d’hygiène très précaires.
L’Argentine où vivent environ 15 000 Français est un pays très catholique, l’Église y joue un rôle extrêmement important, notamment avec le pape François.
L’évêque Alberto Bochatey, chef de file de la mobilisation anti-IVG pour l’Eglise a déclaré :« Ce vote du sénat nous donne un temps de réflexion pour faire des propositions humanistes dans le cadre de grossesses de femmes en difficulté. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu »…
Le député de la coalition gouvernementale Cambiemos (Changeons) Daniel Lipovetzky a, quant à lui, évoqué la possibilité de convoquer un référendum. « Quand les députés pensent d’une manière et les sénateurs d’une autre, cela mérite peut être un système de démocratie directe. C’est possible qu’on le propose ».
En Amérique latine, seuls deux pays ont légalisé l’IVG : l’Uruguay et Cuba ainsi que la ville de Mexico.