Pacaraima, ville frontière entre le Venezuela et le Brésil, a été le théâtre de heurts très violents entre la population locale et des migrants vénézuéliens qui, ayant quitté leur pays en crise et fuyant la misère, vivent dans les rues de cette localité.
Des camps de fortune ont été brulés, avec tout leur contenu, des coups de feu ont été tirés et les magasins fermés.
Les autorités brésiliennes ont dépêché des renforts à la frontière, où un essor de la criminalité est imputé à l’arrivée de ces migrants. En six mois, c’est presque 57 000 Vénézuéliens qui ont voulu régulariser leur situation au Brésil afin de tenter d’y obtenir le droit d’asile ou de séjour provisoire.
Le Venezuela traverse l’une des pires crises économique, politique et humanitaire de son histoire, les populations fuient vers d’autres pays et les tensions migratoires s’aggravent dans plusieurs pays d’Amérique latine. En Equateur, un passeport est désormais demandé aux migrants vénézuéliens qui n’en possèdent que rarement et restent donc bloqués à la frontière, au Pérou, la chasse aux travailleurs sans papier se durcit (en une semaine 20 000 Vénézuéliens sont entrés au Pérou), en Colombie les autorités craignent que les contrôles frontaliers en Equateur, à la suite de l’instauration d’un état d’urgence migratoire, ne laissent des milliers de Vénézuéliens bloqués dans leur pays.
Le nombre de Vénézuéliens ayant quitté leur pays est évalué par les Nations unies à 2,3 millions, plus de 800 000 ont gagné la Colombie, où ils bénéficient d’un droit de séjour temporaire.
« France diplomatie » met en garde les ressortissants français : « La zone frontalière avec le Venezuela est formellement déconseillée. La présence de l’État y est limitée et se résume à quelques postes militaires. Des groupes armés et/ou criminels agissent de part et d’autre de la frontière. La situation est aggravée par le flux de réfugiés en provenance du Venezuela. »