Les autorités du pays estiment que l’agence de l’ONU a outrepassé ses fonctions. Convoqué au ministère, le représentant de la mission a confirmé son départ du Nicaragua en fin de semaine. Une décision que regrette la Commission interaméricaine des droits de l’homme, ainsi que de nombreuses organisations.
La mobilisation date du mois d’avril dernier quand, sur recommandation du Fonds monétaire international, le gouvernement nicaraguayen a annoncé une réforme des retraites prévoyant une hausse des cotisations et une baisse des pensions. Bien qu’après plusieurs jours de protestations durement réprimées, cette réforme ait finalement été annulée, cela n’a pas suffi à calmer la contestation. Les manifestants réclament le départ du président Ortega et dénoncent la répression du régime.
Daniel Ortega, ancien guérillero de la révolution sandiniste, dirige le Nicaragua depuis 2007 (il avait déjà été président de 1979 à 1990). Il est accusé d’avoir mis en place une dictature fondée sur la corruption et le népotisme.
Dans le document controversé par M. Ortega figurent ces phrases « l’usage disproportionné de la force, qui se traduit parfois par des exécutions extrajudiciaires ; des disparitions forcées ; des détentions arbitraires généralisées ; la torture et les mauvais traitements ». Ce à quoi Ortega rétorque que le Haut Commissariat « ne dit pas un mot et ignore totalement les morts provoquées par les putschistes, les assassins, qui sont venus détruire le calme d’un peuple ».
La communauté française au Nicaragua est d’environ 811 inscrits sur les listes consulaires, le gouvernement français, dans un communiqué de presse datant du 3 septembre, affirme déplorer la décision des autorités nicaraguayennes de demander le départ de la mission du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme. A l’étranger, un peu partout, les appels à l’arrêt de la répression se multiplient. En trois mois, le bilan a dépassé les 280 morts et 2000 blessés.