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6 octobre 2018

Bernard Jomard - L’Inde, 5e Economie mondiale en 2018, un pays difficile mais au fort potentiel

Développer votre entreprise en Inde. L’Inde, 5e économie mondiale en 2018, est un marché très difficile mais offrant un très fort potentiel.  Une énergie peu chère et la très dynamique révolution digitale tirant globalement la croissance, l’ascension de l’économie indienne était inexorable, malheureusement les entreprises françaises ne l’ont pas anticipée. La France n’est que le 28e […]

Développer votre entreprise en Inde. L’Inde, 5e économie mondiale en 2018, est un marché très difficile mais offrant un très fort potentiel.  Une énergie peu chère et la très dynamique révolution digitale tirant globalement la croissance, l’ascension de l’économie indienne était inexorable, malheureusement les entreprises françaises ne l’ont pas anticipée.

La France n’est que le 28e fournisseur de l’Inde et le 6e au niveau européen, derrière la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Italie. Il suffit d’aller dans un supermarché pour noter l’absence de produits agroalimentaires français.

La France n’est donc plus la cinquième puissance économique mondiale en 2018. Grâce à sa croissance soutenue d’environ 7 %, la péninsule d’Asie du Sud devance donc la France.

En parité de pouvoir d’achat, La Chine représente déjà un peu plus de 17,3 % du PIB mondial, contre un peu plus de 15,8 % pour celui des États-Unis, de 4,2% pour le Japon , de 3,4% pour l’Allemagne ,et de près de 2,5% pour l’Inde.

Malgré le ralentissement dû à la politique de démonétisation qui, en retirant les billets de 500 et de 1 000 roupies de la circulation en novembre 2016, a subitement privé le pays de cash, la croissance de l’Inde est restée élevée en 2017, cette dernière atteignait en moyenne 7,5 %. Ces résultats sont en partis à mettre au crédit du Premier ministre actuel Narendra Modi dont la politique de libéralisation a attiré les capitaux étrangers. Mais c’est aussi sa lutte contre l’économie informelle qui améliore mécaniquement le classement de l’Inde. En effet, le PIB ne prenant pas en compte les activités non déclarées, sa place dans le classement sous-estime sans doute la richesse réelle du pays. En ce sens, l’introduction de la Goods & Services Tax en juillet 2017 (impôt similaire à la TVA) jouera probablement un rôle clef en encourageant les acteurs économiques à se déclarer. Autres facteurs, encore plus cruciaux : les prix de l’énergie sont censés rester bas et le secteur des technologies de l’information demeure dynamique. L’Inde ne disposant pas de ressources d’énergie, cela grève bien sûr sa balance commerciale. On comprend ainsi mieux son engagement en faveur de la protection de l’environnement, notamment via la politique des Smart Cities (villes durables). Dans le même temps, le secteur informatique évolue très rapidement. Outre la production de logiciels, les grands groupes indiens et start-ups se lancent maintenant dans l’Internet of Things (IoT) et l’intelligence artificielle (IA) on note enfin une forte amélioration des infrastructures de télécommunication.

L’Inde est un pays de 1,3 milliard d’habitants qui compte plus de 270 millions de pauvres au sens de la Banque mondiale, les disparités restent majeures. Pour ce Premier ministre dynamique, seul le développement économique du pays permettra l’essor des classes moyennes et la diminution de la pauvreté.

Enfin d’un point de vue strictement commercial, l’essor de l’Inde est une opportunité bien plus qu’une menace. À la différence de la Chine dont la croissance est largement tirée par ses exportations, l’économie indienne repose principalement sur son marché intérieur. Si les entreprises occidentales y ont investi, à l’origine, pour réduire leurs coûts de production, leur principale motivation est désormais le marché intérieur.

Les entreprises françaises qui investissent en Inde le font avant tout aujourd’hui pour vendre leurs produits dans ces grandes métropoles que sont New Delhi, Bombai, Calcutta ou encore Chennai.

L’émergence des classes moyennes allant de pair avec l’urbanisation, cela facilite le ciblage des consommateurs. Il sera alors d’autant plus facile de livrer ces produits dans l’un des nombreux centres commerciaux de grandes métropoles que dans l’épicerie d’un village reculé.

En résumé, la Chine demeure le 1er fournisseur de l’Inde avec plus de 16,2 % des importations totales. Près du tiers des exportations chinoises vers l’Inde sont constituées d’appareils et machines électriques tandis que 17 % sont des appareils et pièces mécaniques.

L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, qui étaient historiquement deuxième et troisième fournisseurs de l’Inde en 2015, ont vu leurs exportations à destination de ce pays fortement reculer suite à la baisse du cours du pétrole.

Les États-Unis sont devenus à la faveur de cette inflexion le deuxième fournisseur de l’Inde, mais restent cependant très loin de la Chine avec à peu près 6% de part de marchés.

La Suisse demeure le premier fournisseur européen et le cinquième fournisseur de l’Inde.

Gérer l’approvisionnement en eau

On ne peut pas parler de l’Inde sans parler du défit de l’eau & de l’assainissement.

Plusieurs grands programmes de dépollution pour un montant de près de 3 milliards ont été lancés en 2014, cela afin de mettre fin aux rejets d’eaux usées dans une centaine de villes sur les 222 grandes métropoles.

Le groupe Suez  a réussi à alimenter en eau courante propre  45 millions de personnes à Delhi, cela malgré des milliers de fuites. Le chiffre d’affaires 2017 était d’environ 90 millions d’euros en 2017, il devrait atteindre plus de 150 millions en 2018, un vrai succès.

Suez a aussi signé un contrat de 400 millions sur 25 ans à Coimbatore, pôle textile du Nadu Tamil. Par contre Suez a dû mettre fin au contrat signé en 2014 pour la ville de Mumbai, dans cette ville Suez n’a pas été capable d’améliorer la qualité du service.

Enfin notons que Veolia commence à montrer son « nez » en Inde.

Gérer le recyclage des déchets

L’autre sujet important en Inde c’est le recyclage des déchets , qui envahissent certaines métropoles., et créent de nombreux problèmes de santé.

Mailhem Ikos, branche locale de la société française Ikos, filiale du N° 3  français Paprec, gère déjà dans la région de Mumbai une dizaine de contrats de traitement de déchets municipaux. Mailhem Ikos a déjà installé de nombreux méthanisateurs, transformant les déchets en énergie.

Avec le projet 65 smarts cities, ces 65 municipalités devraient lancer des appels d’offres pour traiter ses milliers de tonnes de déchets qui envahissent les villes comme à Bangalore, déchets souvent polluants, qui génèrent les jours de forte chaleur des millions de mètres cubes de mousse pouvant atteindre 5 à 6 mètres de hauteur.

Enfin le marché indien de la Défense devrait atteindre 600 milliards de dollars aux cours des 10 prochaines années.

Bien sûr, on n’a pas oublié que Dassault et son partenaire Indien Reliance, installé à Nagpur ont signé en 2016, un contrat pour la livraison de Rafales d’un montant de 7,9 milliards d’euros.

Ce pays non-aligné est le premier importateur d’armes du monde. Il est équipé à près de 70% de matériel Russe, et souhaite diversifier ses fournisseurs. Il souhaite aussi rattraper son retard par rapport au Pakistan et à la Chine, et développer sa propre technologie.

Bien sûr la compétition est féroce, Boeing pour la production de son Super Hornet s’est lui associé à Hindustan Aéronautique (HAL) et à Mahindra Defence System.

L’autre américain, Lockheed Martin, le constructeur du F16, s’est lui associé à Tata Advanced Systems.

On n’oubliera pas dans cette compétition, Russian Aircraft Corporation constructeur des MIG, et enfin Eurofighter,

En conclusion, il est anormal que la France soit seulement le 6e exportateur européen, derrière la Suisse, l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne et l’Italie. Il est temps de s’intéresser à l’Inde, un pays difficile, mais tous les pays sont difficiles pour les entreprises peu entreprenantes…

Pour lire d’autres articles, voir le site de Bernard Jomard

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