L’Elysée entend bien s’occuper de la francophonie ! Dans le discours qu’il a prononcé en ouverture du sommet, le Président de la République a proposé de reconnaître que le centre de gravité de la Francophonie était désormais en Afrique, et d’en tirer les conséquences pour notre pays, qui a devant lui l’opportunité de renouer avec une ambition francophone qui soit tournée vers l’avenir et partagée avec les autres membres de la famille francophone. Accompagnant ces évolutions, l’OIF doit elle-même évoluer, repenser son rôle et notamment réinvestir la question de la langue française, mais aussi s’affirmer davantage encore comme un acteur majeur du multilatéralisme, notamment engagé pour la défense des biens communs. Pour concrétiser cette ambition, le Président de la République a proposé une révision de la charte de la Francophonie, dans la perspective du sommet de Tunis.
A l’occasion de son intervention en ouverture du sommet, le Président de la République a confirmé ses engagements en faveur de la langue française et invité à les soutenir dans un cadre partagé (proposition d’un congrès des écrivains francophones, appui au projet canadien de plateforme numérique francophone en lien avec TV5Monde).
En premier lieu, le Gouvernement mobilise des moyens importants pour renforcer l’éducation, notamment celle des jeunes filles, dans les pays francophones, en particulier en Afrique subsaharienne : 1/ contribution française au partenariat mondial pour l’éducation à hauteur de 200 millions d’euros pour la période 2018-2020; 2/ doublement de l’effort financier de l’agence française de développement dans ce secteur ; 3/ doublement du montant accordé par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères au Fonds de solidarité prioritaire pour les projets innovants pour soutenir des actions de coopération éducative menées sur le terrain par les postes diplomatiques.
En deuxième lieu, le Gouvernement a ouvert plusieurs chantiers ambitieux pour répondre à la demande d’éducation française et en français, et plus largement d’apprentissage du français, constatée à travers le monde : 1/ présentation, d’ici la fin de l’année, d’un plan de développement de l’enseignement français à l’étranger, pour conforter le modèle des lycées français et atteindre l’objectif de 700 000 élèves en 2030 ; 2/ moyens pédagogiques nouveaux pour donner une nouvelle impulsion à l’enseignement bilingue francophone, qui connaît une croissance rapide ; 3/ création par le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et le ministère de l’éducation nationale de la plateforme FRED (France Education) qui agrègera les contenus pédagogiques de près de 800 acteurs français du numérique éducatif (lancement en mars 2019) ; 4/ rapprochement enclenché entre l’Institut français (Paris) et la Fondation Alliance française, pour apporter un meilleur appui au double réseau des Instituts français et des Alliances françaises dans le monde, toujours dans le respect de l’autonomie de ces dernières.
Enfin, une série d’initiatives ont d’ores et déjà été prises pour conforter le français comme langue de création et d’innovation : 1/ présentation d’une nouvelle stratégie en faveur de la création francophone en France à Limoges le 27 septembre dernier ; 2/ mise en chantier d’un projet de dictionnaire des francophones, qui sera mis en ligne à la fin de l’été 2019 ; 3/ lancement des états généraux du livre en français dans le monde, qui auront lieu d’ici la fin de l’année 2019, avec Sylvie Marcé comme commissaire générale ; 4/ début du projet de restauration du château de Villers-Cotterêts, futur « laboratoire de la langue française » selon le vœu du Président de la République ; 5/ préparation d’une saison des cultures africaines en 2020, avec N’Goné Fall comme commissaire générale.