Sans remettre en cause l’indépendance de la politique diplomatique française, une certaine mutualisation de moyens est possible. Le Ministère s’est engagé depuis plusieurs années dans une démarche active de mutualisation de ses implantations immobilières avec des partenaires européens. par le passé, il s’était surtout agi de colocalisations culturelles, mais une nouvelle étape a été franchie avec des opérations lancées pour des colocalisations d’ambassades.
La visite en France la semaine dernière d’Heiko Maas, ministre des Affaires étrangères allemand, est l’occasion de revenir sur une coopération un peu particulière. Huit implantations diplomatiques ou consulaires franco-allemandes sont effectives. L’ambassade de France accueille à Pékin un centre médical de santé franco-allemand depuis 2011. La France héberge depuis novembre 2012 la représentation allemande à Brazzaville au sein de son ambassade. Le Bureau de coopération français de Pyongyang est installé depuis septembre 2013 avec la représentation suédoise au sein de la chancellerie allemande. L’Allemagne a ouvert le 13 décembre 2013 son Consulat général à Rio de Janeiro au sein de la Maison de France. Les chancelleries diplomatiques à Asmara et Bandar Seri Begawan sont accueillies au sein des ambassades d’Allemagne, respectivement depuis décembre 2014 et mars 2015. Depuis juillet 2016, les ambassades franco-allemandes sont colocalisées au sein d’un plateau de bureaux à Koweït City. Enfin, à Dhaka, l’ambassade conjointe franco-allemande a été livrée en mai 2017.
Des projets similaires sont actuellement à l’étude pour les sites de Khartoum et de Lagos, tirant les enseignements des premières expériences d’implantations diplomatiques communes à Dacca et Koweït City. On note une présence commune d’implantations diplomatiques ou consulaires dans un même immeuble ou mutualisation d’espaces à Athènes, Abou Dhabi, Astana, Ekaterinbourg, Dubaï, Montréal, Sofia, Taipei, Toronto, Nicosie et à Minsk. Sont à l’étude un projet de colocalisation avec la Lituanie, qui a manifesté son intérêt pour l’acquisition d’une partie du terrain de l’Ambassade de France à Pékin, ainsi qu’un projet avec l’Australie pour accueillir les bureaux de l’Ambassade de France à Wellington.