Ça y est, les chiffres des Français inscrits sur les registres consulaires sont tombés : 1 802 382, soit -1,05% par rapport à 2017. Serait-ce à dire que nos compatriotes ne seraient plus tentés par l’expatriation ? Ou ce chiffre ne voudrait-il pas plutôt… rien dire par rapport à la réalité ?
Car en effet, le ministère des Affaires étrangères recense les Français qui s’inscrivent volontairement sur ces registres, et il faut savoir que bon nombre d’entre eux ne le font pas, par exemple parce que leur pays d’accueil ne revêt aucun risque sanitaire ou sécuritaire (particulièrement en Europe), ou parce qu’ils sont binationaux (comme les nombreux baby-boomers retraités qui rentrent dans leur pays d’origine) et n’en voient pas l’intérêt, ou encore parce qu’il n’y a pas d’élection considérée comme “importante” par les Français de l’étranger …
Dans tous les cas, le chiffre qui s’approche le plus de la vérité est celui publié par l’Insee qui estime les Français vivant à l’étranger entre 3,3 et 3,5 millions, sans donner de répartition par pays.
On peut regretter que le ministère des Affaires étrangères ne demande plus à ses postes consulaires de communiquer leurs estimations.
Cela permettrait d’avoir une idée plus proche de ce qu’est la réalité, donc de mieux prendre en compte cette population plus importante aujourd’hui que celle de nos compatriotes dans les DOM/TOM.
Quand le Ministère publie que les inscriptions sont en baisse, cela biaise l’image et les analyses réalisées sur cette population. Rappelons que la députée Anne Genetet a quant à elle, dans son rapport sur la mobilité internationale des Français, demandé la création d’un Observatoire de cette mobilité pour justement mieux connaître le profil de nos compatriotes vivant à l’étranger.
Notre rédaction pense avec elle qu’il serait pour le moins judicieux de créer un tel Observatoire, et de commencer par une meilleure évaluation par les pouvoirs publics du nombre de nos Français en mobilité !