Vingt-six ans après le début du plus long siège de l’histoire de la guerre moderne, la capitale de Bosnie-Herzégovine vient d’inaugurer son nouveau téléphérique. Le Français Pierre Courtin y travaille avec des artistes à fleur de peau.
D’en haut du mont Trebevic, la vue est époustouflante sur Sarajevo, 600 mètres en contrebas. Pendant le siège de la ville, trois ans et demi de guerre, 11 000 morts, c’est de là que les Serbes tiraient. C’était encore la Yougoslavie. Pierre Courtin a débarqué ici au début des années 2000, via un échange Erasmus. «Je suis arrivé à la gare des bus, témoigne le Français. Tout ce qu’il y avait autour était complètement détruit. La veille, je buvais tranquillement mon café à Paris. On a l’étrange impression que ça peut nous arriver aussi.» Pierre Courtin a d’abord monté une galerie. Aujourd’hui, il accompagne à travers des salons d’art contemporain du monde entier cette nouvelle génération d’artistes bosniens. «La plupart sont nés sous les bombes, ou juste après la guerre, explique-t-il. Ils ont grandi et évolué dans un pays en ruines, puis participé à sa reconstruction, et continuent culturellement. Il ont beaucoup de questions autour de l’identité. Qu’est-ce qu’on fait quand on a un papa serbe et une maman bosniaque maintenant que tout est divisé ?»
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Par Emmanuel Langlois, France Info