Partie pour Oulan-Bator, Sophie Lataillade s’étonne tous les jours de la mutation d’un pays dont l’âme nomade a bien du mal à se faire à la modernité et à la globalisation.
Elle n’a pas hésité un quart de seconde. Lorsque l’annonce est tombée, la jeune femme a aussitôt postulé. Elle a été embauchée dans la foulée à l’Alliance française. «C’est une ville en pleine effervescence, en changement permanent, à vue d’œil, s’enthousiasme Sophie Lataillade. Il y a un développement effréné dans la construction, grâce à des initiatives privées. Mais pour la redistribution à la population, ça prendra encore quelques années.» Bien sûr, ces richesses ne tombent pas du ciel. Elles proviennent en fait du sous-sol du pays. Des explorations ont montré que la Mongolie possédait les plus importantes réserves de cuivre et de charbon au monde, sans compter les mines d’or. Sophie Lataillade est plus mesurée : «Certes, tout le monde se réjouit de la croissance qui s’annonce, mais c’est très difficile à vivre au quotidien. L’inflation est dramatique pour beaucoup de familles.» Signe de cet engouement en tout cas, le nombre d’étudiants mongols inscrits aux cours de français de l’Alliance a plus que doublé en un an. «Le plus intrigant, s’étonne la jeune femme, c’est l’attrait de nouveaux publics, jeunes actifs, entrepreneurs et directeurs commerciaux.»
Lui écrire sophie.lataillade@afm.mn
Par Emmanuel Langlois, France Info