Le profil des 3,4 millions de Français qui vivent à l’étranger est assez mal connu car personne, même pas le ministère des Affaires étrangères, ne mène d’enquête sérieuse sur ces compatriotes qui sont pour une bonne part des binationaux, des détachés (envoyés par leur entreprise française), ou encore des personnes indépendantes qui ont choisi de s’installer à l’étranger pour y monter une entreprise, être sous contrat local…
Il ressort de ce flou que des études sont menées de façon quelque peu aléatoire, sans suffisamment de rigueur pour refléter réellement le visage de nos concitoyens vivant hors de France. C’est par exemple le cas de la dernière enquête du Petit Journal, le Baromètre, qui explique qu’un expatrié sur deux n’a pas de couverture santé.
Curieux chiffre qui, déjà, ne distingue pas les Français vivant en Europe ou hors Europe.
Car les Français vivant en Europe (et qui d’ailleurs constituent plus de la moitié des 3,4 millions de Français vivant à l’étranger) bénéficient toujours du système de protection sociale dès lors qu’ils y exercent une activité salariée.
Le CLEISS (Centre des liaisons européennes et internationales de sécurité sociale) est d’ailleurs l’établissement public national chargé d’informer sur la protection sociale dans un contexte de mobilité internationale.
Ces Français vivant en Europe ont donc de fait une couverture santé d’une qualité plus ou moins équivalente à celle de la France.
Hors Europe, plus de 200 000 personnes ont le privilège d’être assurés à la Caisse des Français à l’étranger (CFE) et bénéficient également d’excellentes prestations partout dans le monde, et en particulier dans les pays en développement.
Sans compter que cette enquête ne prend pas non plus en compte le fait que presque la moitié des Français vivant à l’étranger sont binationaux… et bénéficient donc de ce fait, pour la plupart, d’une couverture santé locale et d’une mutuelle locale.
Dans le cas présent, on ne peut donc que regretter le caractère très incomplet de cette étude qui aurait mérité davantage de rigueur méthodologique :
– l’échantillon est-il représentatif de la population française de 18 ans et plus résidant à l’étranger, est-il constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de pays de résidence ?
– l’échantillon a-t-il été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (computer assisted web interview)
– Quelles sont les marges d’incertitudes de ce sondage ?…