Actualités internationales
Mission laïque française, interview de son directeur général
Le directeur général de la Mission laïque française, M Jean-Christophe Deberre, revient pour nous sur le congrès de la MLF qui s’est tenu au début du mois.
– Quel est le principal élément qui ressort du congrès qui vient de se tenir ?
– Je voudrais revenir sur le thème de ce congrès : bâtir une culture d’établissement. Aujourd’hui, on ne peut plus penser qu’une école française à l’étranger est juste le transfert de l’enseignement français de France. Tous les contextes du monde sont spécifiques, différents. On ne peut plus appliquer les même règles qu’autrefois. Ainsi, par exemple, le projet d’établissement, à l’étranger, doit tenir compte des réalités locales. C’est donc à l’établissement de définir ce projet avec son corps professoral composite, la réalité locale. Nous devons réfléchir à la façon dont nous aidons l’établissement à s’adapter au contexte étranger.
– La question des enseignants est-elle différente aujourd’hui ?
– Nous n’aurons plus autant de personnels détachés à l’avenir, surtout si nous développons les établissements. Il faut bâtir culture une commune avec des personnels sous contrats locaux. En outre, les enseignants détachés doivent quant à eux être préparés à ce qu’est l’étranger, les cultures auxquelles ils vont être confrontés. Il ne peut s’agir de recréer une bulle française dans une culture étrangère.
– Faut-il une formation particulière pour ces enseignants ?
Nous allons multiplier des offres de formation afin d’approfondir leur savoir-faire. L’enseignement français est très challengé par d’autres systèmes internationaux et les familles ne supportent pas d’avoir des enseignants qui ne seraient pas au niveau. Nos exigences sont encore plus fortes. Ces enseignants doivent aussi fabriquer un savoir-faire plurilingue qui ne s’improvise pas. Un enseignant de français qui exerce à l’étranger va devoir s’intéresser aussi au programme national, comprendre l’environnement dans lequel il va enseigner. On ne peut pas décliner son programme français sans s’intéresser à ce qui se passe dans le pays.
– En quoi consiste votre formation pédagogique en ligne ?
– Mon adjoint pour la pédagogie, Michel Bur, travaille sur un forum pédagogique très intéressant. C’est un atelier permanent auquel tous les profs ont librement accès. Il s’agit d‘une formation entre pairs. Chaque enseignant propose une problématique, une action de formation, et il partage telle ou telle initiative. C’est très horizontal, cela répond aux questions que nos enseignants peuvent se poser. Ce n’est plus le sachant, l’expert qui délivre sa formation, sans retour, sans mise en pratique. Nous avons par exemple une enseignante de la langue des signes qui a expliqué comment elle la pratiquait en maternelle, ce qui l’aidait auprès des enfants dont le français n’était pas la langue. Ou encore un professeur qui enseigne la grammaire en 3D… Nous avons plus de 2 000 inscrits, et des centaines d’actions de formations. C’est une traduction très concrète de l’école de la confiance !
Lien vers le site du congrès 2019.
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