Surpopulation, embouteillages, catastrophes naturelles à répétition : séismes, inondations, tsunamis, dus en grande partie au réchauffement climatique, Jakarta s’enfonce et c’est pour ces raisons que Joko Widodo, président de l’Indonésie, a annoncé vouloir transférer la capitale du pays en dehors de l’île de Java.
Le quartier nord de Jakarta s’est déjà enfoncé de 2,5 mètres en dix ans et dans certaines régions, les spécialistes notent un affaissement allant jusqu’à 25 cm par an, ce qui est le double de la moyenne mondiale des mégalopoles côtières, d’après les spécialistes. Mais le réchauffement climatique n’est pas seul en cause, l’affaissement est aussi provoqué par le développement urbain de la ville. “Le pompage des nappes phréatiques est sans précédent pour une ville de cette taille”, atteste à Reuters Fook Chuan Eng, spécialiste à la Banque mondiale, “Les gens creusent de plus en plus profond, le sol s’effondre”.
Le Président indonésien a déjà fait part plusieurs fois de sa volonté de changement de capitale, mais sans avoir officiellement désigné la ville qui pourrait reprendre le titre. La presse locale évoque la ville de Palangkaray, mais les suggestions sont ouvertes. Sur son compte Instagram, Joko Widodo a invité les Indonésiens à choisir la ville qu’ils préféraient.
Bien sûr, ces changements posent des problèmes et cette relocalisation de la capitale indonésienne pourrait coûter jusqu’à 33 milliards de dollars et s’étendre sur dix années. Certains y voit une façon de déplacer le problème sans le résoudre…
Ce changement de capitale n’est pas une première, en 1999, la Malaisie a déplacé sa capitale à Putrajaya, au détriment de Kuala Lumpur devenue irrespirable à cause de la pollution et, en 1970, c’est le Belize qui avait changé de capitale en l’installant à Belmopan, ville moins ciblée par des catastrophes naturelles que Belize City (qui avait été ravagée par un ouragan en 1961). Au Nigeria, Abuja est devenue officiellement la capitale en 1991 à la place de Lagos, surpeuplée, pas assez centrale et surtout insuffisamment neutre au niveau ethnique. En Côte-d’Ivoire enfin, Félix Houphouët-Boigny, le président, a inauguré en 1983 le nouveau centre de pouvoir du pays, Yamoussoukro, afin de doter le pays d’une capitale non choisie par les colons, mais, malgré tout, l’activité économique reste concentrée à Abidjan.