La Commission européenne déplore le manque d’ambition des Etats membres
Le 18 juin dernier, la Commission européenne a publié son évaluation des projets de plans de chaque Etat membre visant à respecter les objectifs européens en matière de neutralité climatique. Elle conclut au manque d’ambition des Etats en termes d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique, et les invite à approfondir leurs plans.
Selon M. Maroš Šefčovič, vice-Président pour l’Union de l’énergie, « des efforts supplémentaires sont nécessaires : par exemple, une ambition plus forte, des mesures plus détaillées, une meilleure définition des besoins en investissement, ou un travail plus poussé en matière d’équité sociale ».
Les États membres disposent désormais de six mois pour relever leur niveau d’ambition national et remettre à la Commission européenne leurs plans définitifs, qui permettront notamment aux entreprises de voir plus clair dans les investissements privés nécessaires à la transition énergétique.
En France, des objectifs environnementaux non atteints
Dans la foulée, le Haut Conseil pour le Climat, organisme indépendant créé par Emmanuel Macron en novembre 2018, a remis son premier rapport au gouvernement le 26 juin dernier. Et le constat n’est pas tendre : selon Haut Conseil, les efforts entrepris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le pays et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 sont largement insuffisants. En effet, si la consommation de charbon, par exemple, a diminué de manière satisfaisante entre 2015 et 2018, celle de gaz a en revanche augmenté sur cette période.
Ces tendances vont à l’encontre de l’Accord de Paris de 2015, par lequel 195 pays se sont engagés à limiter l’augmentation des températures planétaires à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels. Or, la réduction des émissions de gaz à effet de serre constitue l’un des objectifs principaux de cet accord et vise notamment à assurer une production alimentaire suffisante pour l’ensemble de la population mondiale.
Retard et lenteur du gouvernement français
Le rapport du Haut Conseil pour le Climat pointe aussi l’insuffisance des engagements énergétiques pris en vue de stabiliser le dérèglement climatique. Il remarque que la consommation nationale de pétrole diminue deux fois trop lentement et note le retard pris dans l’électrification des transports ainsi que dans la modernisation des bâtiments, qui devrait passer par l’élimination des chauffages fonctionnant au fioul et au charbon.
Le rapport ajoute une recommandation d’ordre social en faveur d’une transition bas-carbone « juste et perçue comme telle pour que les actions soient durablement soutenues par l’ensemble de la société ». Le Haut Conseil encourage donc le gouvernement à rendre contraignant le respect des budgets carbone pour tous les textes de lois, mais aussi à réintroduire une taxe carbone accompagnée de primes à la conversion calculées en fonction des revenus.
Les gouvernements, notamment celui français, vont devoir revoir leur copie pour être en phase avec leurs engagements climatiques et la présidence finlandaise du Conseil de l’Union européenne qui se veut résolument verte.