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Français à l'étranger
16 juillet 2019

États-Unis vs Canada

Lequel des deux géants nord-américains vous attire le plus ? Celui qui vend depuis des décennies le rêve américain ou son petit frère qui a l’immense avantage de compter une communauté francophone accueillante ? Aujourd’hui, l’image du très conservateur Trump s’oppose à celle, beaucoup plus positive, de Justin Trudeau, l’un des plus jeunes chefs de gouvernement des pays occidentaux.

Gouvernance

> États-Unis

Un an et demi après son élection, le bilan de Donald Trump reste contrasté. Certes, les principaux indicateurs de l’économie sont au beau fixe, avec une croissance à plus de 2%, une baisse du déficit commercial, des conditions financières très intéressantes pour les chefs d’entreprise, un taux de chômage au plus bas (moins de 4%)…
En revanche, sur le plan international, les choix de Donald Trump sont très controversés. Il est tenu pour partie responsable de la tuerie à la frontière Gaza-Israël lors de l’inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem, et son retrait de l’accord iranien risque de peser lourd sur les entreprises européennes qui ont investi en Iran…
La politique protectionniste désormais menée pourrait, à moyen terme, poser de réels problèmes dans la région (remise en cause de l’accord Alena) et dans le monde (limitation des importations d’aluminium et d’acier en provenance de Chine).
Sur le plan intérieur, le Président reste populaire auprès de son électorat en raison de la politique menée sur la baisse des impôts, la lutte contre l’immigration clandestine, sa position en faveur de la détention d’armes à feu…

> Canada

Justin Trudeau a été choisi en 2015 comme Premier ministre en portant un programme d’ouverture économique et culturelle. Il incarne le renouvellement générationnel des gouvernants occidentaux, comme Macron, Renzi ou Tsipras. Séducteur, communicant hors pair, il s’est aussi bien engagé en faveur de la légalisation du cannabis que du côté du multiculturalisme et de la diversité. Ses projets d’investissements massifs dans les infrastructures (120 milliards de dollars) et dans les programmes sociaux rompent avec la politique d’austérité portée par ses prédécesseurs. Il soutient le libre-échange, avec par exemple l’accord du Ceta avec l’Europe, l’appui de l’État à la politique culturelle (qui finance désormais de nombreux organismes), les peuples autochtones en leur allouant une enveloppe de 8,4 milliards de dollars sur cinq ans pour améliorer leurs conditions de vie, et s’engage dans la lutte contre le réchauffement climatique (fermeture des centrales à charbon, 20,1 milliards de dollars sur onze ans pour aider s collectivités canadiennes à bâtir les nouveaux réseaux de transport en commun urbain, 2 milliards de dollars du Fonds du leadership pour une économie visant à réduire la pollution par le carbone…).

Qualité de vie

> États-Unis

L’étude Better Life de l’OCDE l’affirme, les États-Unis occupent la première place en matière de logement et de revenu du patrimoine, et au-dessus de la moyenne des autres pays en ce qui concerne la santé, les emplois et les salaires, l’éducation et les compétences, la sécurité, la qualité de l’environnement… En outre, le revenu moyen disponible des ménages par habitant est de 44049USD, il s’agit du plus élevé parmi les pays de l’OCDE, avec toutefois des écarts importants : les 20% les plus riches perçoivent huit fois plus de revenus que les 20% les plus pauvres. Et si l’on en croit l’étude HSBC Expat Explorer, l’équilibre vie familiale-vie professionnelle n’est pas à son avantage aux États-Unis.

> Canada

Le magazine américain U.S. News & World Report publie un palmarès des pays où il fait bon vivre, et le Canada arrive en première position en ce qui concerne la qualité de vie (qui mesure notamment la stabilité économique, la politique et la qualité des systèmes de santé et d’éducation). L’OCDE classe le pays en cinquième position, en insistant sur le fait que les personnes interrogées se disent satisfaites en matière de logement, de sécurité, de santé, de liens sociaux, de qualité de l’environnement (le Canada fait partie des pays où la qualité de l’air est globalement la meilleure), d’emploi, de salaire, d’éducation et de compétences. Toutefois, le revenu moyen disponible des ménages est de 29850USD, soit inférieur à la moyenne de 30563USD.

Facilités d’installation

> États-Unis

Il n’est pas simple de s’installer aux ÉtatsUnis, même si le pays fait toujours autant rêver. Le visa est obligatoire pour y travailler. Il permet notamment d’obtenir un Social Security Number, indispensable dans de nombreux actes de la vie. Les visas de travail temporaire comme le H1B, le E2 ou le L1 permettent d’occuper un poste pour une période donnée. Mais attention, le marché du travail américain est relativement protégé par le fait qu’il est impossible de délivrer un visa de travail pour un emploi qu’un Américain pourrait occuper. La fameuse Green Card permet de travailler et de résider aux États-Unis au même titre que les citoyens américains, mais elle est difficile à obtenir. Pour les plus chanceux, une loterie est organisée chaque année par le gouvernement américain qui en délivre 50000 de façon aléatoire et par tirage au sort (environ 400 à 500 Français sont tirés au sort chaque année). Mais on ne sait toujours pas si Donald Trump ne va pas limiter cette loterie.

> Canada

L’obtention du visa est simplifiée pour partir au Canada car ce pays a signé un accord en faveur de l’immigration avec la France. Il n’est donc pas nécessaire, pour un ressortissant français, de faire une demande de visa pour une durée de moins de six mois, mais au-delà il faut obligatoirement demander un visa de travailleur qualifié fédéral (TQF) pour lequel il faut au moins un an d’expérience ou un visa conforme aux Programmes de Candidats des Provinces (CPC) si vous n’êtes pas éligible au TQF et si le pays juge que votre expatriation en tant que travailleur semi-qualifié est utile. Un numéro d’assurance sociale NAS est nécessaire pour travailler au Canada. Le PVT réserve aussi des milliers de places (près de 7 000 pour 2018, mais sur tirage au sort) aux jeunes de 18 ans à 30 ans : munis de ce PVT ils pourront s’installer au Canada et y rechercher un emploi durant un an. Le Canada, terre de migrants, investit massivement dans des structures d’accueil des nouveaux arrivants, apportant une aide non négligeable aux expatriés et migrants (comme le Citim).

Le marché de l’emploi

> États-Unis

L’absence de diplôme est loin d’être un facteur bloquant aux États-Unis, où le savoir-faire et l’expérience peuvent convaincre, mais le marché de l’emploi est tendu actuellement, entraînant d’ailleurs des hausses de salaire dans un grand nombre de secteurs. Les offres d’emplois qualifiés dans la construction, les technologies de l’information ou encore le secteur manufacturier trouvent difficilement preneurs. Pour autant, il est très difficile d’obtenir un visa lorsque l’on n’a pas un profil rare. Les démarches permettant de trouver une entreprise sponsor doivent être effectuées depuis la France. Pour trouver un emploi, il est possible de rechercher auprès de l’ambassade de France  ou du gouvernement américain. Les sites des agences de travail temporaire et de placement sont très utiles :

> Canada

Au Canada, la mobilité professionnelle est forte et la législation du travail souple. Le nombre de postes vacants est de plus en plus important, en particulier au Québec et en Colombie-Britannique. Attention, plus de 20% des emplois sont réglementés par le gouvernement. Ceux qui souhaitent travailler dans ces secteurs réglementés devront au préalable obtenir un permis de la province où ils vivent. Le Centre d’information canadien sur les diplômes internationaux  indique les réglementations sur ces professions. De nombreux organismes aident les populations francophones à leur arrivée au Canada :

Il y a également une plate-forme qui recense les dernières offres disponibles dans chaque province. D’autres sites proposent de nombreuses offres :

Les bons plans emploi

> États-Unis

La « French touch » est très recherchée dans les secteurs de la cosmétique, de la haute couture, de la joaillerie ou de la maroquinerie. L’Oncle Sam est aussi friand des Français dans l’enseignement du français, de la gastronomie et de la restauration ou du tourisme. Quant à nos compatriotes diplômés et expérimentés, ils trouvent assez facilement à l’employer dans les secteurs qui tournent autour de l’ingénierie spécialisée, la santé, les télécommunications, les services financiers et les nouvelles technologies. Les recrutements diffèrent selon les États : si vous possédez des compétences liées à la finance, à la santé, à l’éducation ou au tourisme, installez-vous de préférence dans le Nord-Est (New York, Boston), et plutôt vers le Sud (Texas, Atlanta) pour décrocher un poste dans les télécommunications, l’aérospatial ou l’énergie.

> Canada

Le pays est vaste et les besoins sont importants : tous les secteurs d’activité, ou presque, connaissent une pénurie de main-d’œuvre dans les métiers qualifiés, spécialisés et techniques. Les principaux secteurs qui recrutent sont l’industrie aérospatiale, l’industrie agroalimentaire, l’industrie automobile, l’industrie chimique, les technologies de l’information et de la communication (TIC), le secteur du pétrole et du gaz, les biotechnologies et l’industrie pharmaceutique.
Le savoir-faire français est particulièrement recherché dans l’informatique, l’hôtellerie et la restauration, ou encore dans la construction. Les Français trouvent un emploi prioritairement au Québec, en Ontario et dans les provinces de l’Ouest du pays.

Environnement des affaires

> États-Unis

S’il est difficile d’obtenir un visa pour un emploi salarié, ça l’est beaucoup moins pour obtenir le droit d’investir dans le pays. Il suffit dans la plupart des cas d’une déclaration de l’investissement réalisée auprès de l’administration compétente. Le visa E-2 s’obtient si l’on est un investisseur de talent : il faut décrocher trois compétences : être primé, adhérer à des associations reconnaissant votre talent, être cité dans des publications, avoir réalisé des contributions ou des articles… Il est aujourd’hui très intéressant d’investir car une réforme récente a porté le montant de l’impôt sur les sociétés de 35 à 21%. Les secteurs où investir sont assez nombreux : principalement dans l’énergie, le big data, les services financiers, le matériel médical ou encore l’immobilier.
Les États-Unis occupent la sixième place du classement Doing Business qui mesure la facilité à réaliser des affaires, avec notamment des opportunités pour obtenir des prêts.

> Canada

Les investisseurs sont nombreux à être attirés par les faibles coûts de revient des entreprises et les impôts peu élevés. Le délai de création d’une société constituée en vertu des lois des provinces est en moyenne d’une semaine. Pour vous aider dans la constitution d’une entreprise, le Réseau de développement économique et d’employabilité  vous aidera. Vous trouverez également des programmes de financement et des mesures incitatives avec des aides de fonds publics, des crédits d’impôts, des garanties de prêts… Le Canada se place en 18e position dans le classement Doing Business 2018. Le Programme de visa pour démarrage d’entreprise du Canada cible les entrepreneurs immigrants qui possèdent les compétences pour y fonder des entreprises qui innovent, créer des emplois pour les Canadiens et soutenir la concurrence sur le marché mondial.

Les + Étudiants

> États-Unis

Le prestige des universités américaines attire chaque année des milliers d’étudiants : Harvard, Stanford, IT Massachusetts, Berkeley, Princeton… la liste est longue. Si le bac suffit pour la plupart des facs, pour les plus réputées il faudra aussi un bon dossier scolaire et extra-scolaire, un test de de niveau comme le SAT ou l’ACT et… un compte en banque bien rempli, même si certains programmes d’échange avec des universités ou écoles françaises comme ISEP et MICEFA permettent d’en alléger la facture.
Pour étudier aux États-Unis, il est indispensable de posséder un visa étudiant non-immigrant F-1 pour un cursus généraliste ou linguistique, ou M-1 pour une formation technique ou professionnelle.

> Canada

Le Canada est l’un des pays les plus performants en ce qui concerne la qualité de son système éducatif. Il accueille facilement les étudiants français et leur donne pas mal d’opportunités pour rester sur place une fois leurs études terminées. Il leur faut cependant un visa Étudiant de six mois, à demander avant le départ. Il permet de travailler jusqu’à vingt heures par semaine en dehors du campus.
L’Université McGill à Montréal, l’Université Laval à Québec, l’Université de Toronto, l’Université de l’Alberta à Edmonton et l’Université de la Colombie-Britannique comptent parmi les plus prestigieuses du Canada. Si les frais sont plus élevés qu’en France, ils sont plus abordables qu’aux États-Unis, de 11000 à 30000$.

Accès au logement

> États-Unis

Aux États-Unis, les contrats de location sont d’une durée d’un an renouvelable. Attention aux quartiers où la criminalité est forte, et où la qualité des services publics est mauvaise. La plupart des Français vivent à New York, Boston, Washington (où les loyers varient de 1200 à 10000$) et à Miami (2500 à 4000$ pour un 3-pièces) sur la côte Est, à Los Angeles et San Francisco sur la côte Ouest, où les loyers sont un peu moins élevés.
Quelques sites pour trouver un logement :

> Canada

La majorité des Français sont installés au Québec où les prix des logements restent abordables malgré des disparités locales, certains quartiers étant prisés, comme le Plateau Mont-Royal et les quartiers d’Outremont et Griffintown à Montréal notamment. Attention à vous assurer que les prix comprennent le chauffage, les condominiums peuvent être intéressants en colocation, et les cautions sont illégales au Canada. Pour vous aider à trouver un logement :

La Société canadienne d’hypothèques et de logement est l’organisme national responsable de l’habitation, avec une section Logements pour les nouveaux arrivants.

Accès à la santé

> États-Unis

L’assurance santé aux États-Unis relève essentiellement du système privé, sauf dans le cas du système Medicaid, une assurance de santé publique gratuite pour les personnes ayant de faibles revenus. Il est donc fortement conseillé de souscrire à une assurance privée sous peine d’avoir de devoir s’endetter pour se faire soigner, voire de ne même pas pouvoir être accepté par un hôpital pour recevoir des soins !

> Canada

Les résidents sont par défaut affiliés au système de santé public, placé sous la gouvernance du Canada Health Act. Cependant, chaque province administre son propre programme. Le médecin généraliste est gratuit ainsi qu’une bonne partie des médicaments, mais les soins dentaires et optiques ne sont pas pris en charge, d’où la nécessité de souscrire une mutuelle. Les soins sont de qualité, dans le public comme dans le privé.

Fiscalité

> États-Unis

Les compétences fiscales américaines sont réparties entre la Fédération (Federal Tax) et les États fédérés (State Tax) auxquelles s’ajoutent parfois les collectivités locales (Local Tax). Le barème progressif de l’impôt fédéral, collecté par l’Internal Revenue service (IRS), comprend sept tranches allant de 0 à 39,6%. L’impôt d’État est variable, sachant que la Floride, l’Alaska ou encore le New Hampshire notamment n’en prélèvent pas.

> Canada

Au Canada, il existe un barème fédéral applicable à l’ensemble du territoire et des barèmes des provinces et territoires qui s’échelonne de 15 à 33%. Les barèmes provinciaux vont quant à eux de 7,7% à 17,4%. Le Québec a un impôt plus lourd avec des tranches de 16% à 25,75%. Il existe de nombreuses déductions (frais professionnels, personnes à charge, frais médicaux…). L’impôt est prélevé à la source.

Passer sa retraite

> États-Unis

Il n’existe pas de visa spécifiquement conçu pour les retraités étrangers, ce qui rend l’expatriation difficile. Les retraités qui ont un niveau élevé de revenus obtiendront plus facilement un statut de résident permanent. La Floride, notamment Miami et Palm Beach, est le coin de paradis privilégié des retraités. De plus, le taux d’imposition est plus avantageux pour les seniors fortunés.

> Canada

Le Québec est une province attractive pour les Français, par la qualité de vie qu’elle offre, son environnement sécurisé… mais attention toutefois à son climat, très rude. Il faut obtenir un visa de résident permanent, ce qui n’est pas simple car le pays préfère accorder ses visas aux migrants qui répondent à des besoins précis, c’est-à-dire plutôt à des travailleurs jeunes et diplômés.

Pour aller plus loin

Consultez nos fiches pays Etats-Unis et Canada et découvrez plus en détail les solutions qui vous correspondent pour préparer au mieux votre expatriation.

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