Gouvernance
> Suède
Au cœur du modèle suédois, on trouve un Etat qui œuvre pour le plein-emploi, privilégie le compromis au rapport de force, opte pour la résilience avec les constructions délibératives des politiques publiques… C’est d’ailleurs quatre mois après l’élection législative que les partis vainqueurs ont fini par tomber d’accord sur un gouvernement : les sociaux-démocrates et les Verts sont les deux partis de gouvernement. Le Premier ministre social-démocrate Stefan Löfven sortant est reconduit depuis le 21 janvier dernier, même s’il reste minoritaire au sein de l’Assemblée. La Suède est une monarchie constitutionnelle. Le roi est chef de l’État mais ne détient aucun pouvoir politique et ne participe pas à la vie politique. La Suède fait partie de l’Union européenne depuis le 1er janvier 1995.
> Norvège
La Norvège est une monarchie constitutionnelle. Le roi n’y joue presque plus aucun rôle, mais reste un ciment fort de la Nation. En pratique, s’il nomme les ministres, il le fait après avoir consulté le vainqueur des élections. La Première ministre sortante Erna Solberg a été reconduite au gouvernement à la suite des élections du 11 septembre 2017. Le gouvernement actuel (dernier remaniement en janvier 2018) est minoritaire et se compose du Parti conservateur, du Parti du Progrès et du Parti libéral. La richesse de la Norvège, son sens de la communauté et sa bonne gouvernance en font, selon l’ONU, le pays le plus heureux du monde. Le concept d’égalité y est très prégnant : la redistribution des richesses atténue les différences et la population jouit d’un niveau d’éducation élevé.
S’installer
> Suède
Si votre séjour en Suède dépasse 90 jours, chaque membre de votre famille doit se faire enregistrer auprès de l’agence suédoise de migration (Migrationsverket). Il faudra aussi vous adresser au bureau local du Skatteverket (l’administration des impôts), pour vous procurer un numéro d’état civil si vous êtes salarié (personnummer) ou un numéro de coordination si vous êtes demandeur d’emploi (samordningsnummer). Votre numéro d’état civil, d’identité ou de coordination est indispensable pour toutes les formalités quotidiennes, il vous servira dans toutes vos démarches avec les administrations, ou encore pour l’ouverture d’un compte bancaire.
> Norvège
Pour travailler en Norvège, si vous venez d’un pays membre de l’Union européenne, vous n’aurez besoin ni de visa ni de permis de travail. Vous devrez néanmoins vous enregistrer auprès de la police de votre commune, ce qui vous permettra d’obtenir un numéro d’identification permanente (le fødelsnummer) ou temporaire (le D-nummer). Ces numéros s’obtiennent auprès du Centre pour les travailleurs étrangers et sont indispensables pour la plupart des formalités (ouvrir un compte bancaire,s’acquitter de ses impôts…). Il faut compter un délai d’environ quatre semaines pour les obtenir.
Le marché de l’emploi
> Suède
La Suède enregistre le taux d’emploi le plus élevé de tous les États membres de l’UE. Les contrats courts sont très répandus, mais compensés par la facilité à retrouver rapidement un emploi. Mais pour cela il faut pouvoir se prévaloir de diplômes et d’expérience : les exigences en matière de compétences sont élevées sur ce marché du travail. Le niveau de qualification initiale est très supérieur à la moyenne de l’UE. L’arrivée de diplômés locaux ne couvrira pas toute la demande de main-d’œuvre dans les années à venir. De nombreux emplois seront créés dans les professions de niveau secondaire, mais aussi dans celles nécessitant un niveau post-secondaire. Le site du gouvernement suédois (Sweden.se) publie une liste des professions qui recrutent sur le marché du travail local. Sur cette liste, les métiers qui peinent à recruter vont du vétérinaire à l’infirmière en passant par le pizzaiolo, le médecin ou encore le gardien, le réceptionniste… Les secteurs qui recrutent sont ceux de l’enseignement, des soins de sa é, des métiers techniques, du BTP et des TIC. Il y a aussi une demande dans des métiers requérant un savoir-faire manuel : métiers du bâtiment, chefs cuisiniers, etc.
> Norvège
En Norvège, l’un des plus hauts PIB/habitant du monde, la chute des cours des hydrocarbures de ces dernières années a fortement impacté l’économie, entraînant une hausse du chômage et le départ de nombreux expatriés travaillant dans ce secteur. Aujourd’hui, la situation s’est stabilisée et on fait de nouveau appel à une maind’œuvre étrangère. D’autant que les Norvégiens déménagent difficilement , les employeurs ayant de ce fait des difficultés à satisfaire leurs besoins en recrutement localement. Les secteurs qui ont le mieux redémarré sont ceux du bâtiment et des travaux publics en raison d’une forte croissance des investissements immobiliers. Les besoins en personnels se font sentir dans le secteur de la santé, du tourisme, de la pêche. Reste que la Norvège conserve une place de choix dans l’économie mondiale grâce à ses réserves en hydrocarbures (l’or noir lui a permis de constituer le plus gros fonds souverain au monde, d’environ 1000 milliards de dollars), même si le pays cherche à préparer l’après-pétrole en se diversifiant. Comme souvent, les profils les plus recherchés sont les ingénieurs et les techniciens spécialisés.
Le droit du travail
> Suède
Si la durée de travail hebdomadaire est de 40 heures, les horaires flexibles sont très courants et les parents d’enfants âgés de moins de 8 ans ont le droit de réduire leur temps de travail de 25%. Les partenaires sociaux ont mis au point depuis les années 1970, avec les Conseils de sécurité de l’emploi, des dispositifs efficaces d’accompagnement et de retour à l’emploi des salariés licenciés. Il n’existe pas de salaire minimal en Suède, ce sont des conventions collectives qui fixent un barème suivant les secteurs déterminés. Les salaires sont individualisés sur la quasi-totalité du marché du travail. Vous êtes donc censé négocier votre salaire lors du recrutement. Les personnes affiliées à un syndicat peuvent se faire aider et conseiller en vue d’une négociation salariale. Tout salarié a droit à cinq semaines de congés annuels.
> Norvège
En Norvège, la journée commence tôt (7h30-8h) et se termine (vers 16h). Elle comporte une pause méridienne qui n’excède pas la demi-heure. Le temps de travail est généralement de 35,5 heures par semaine. Les heures supplémentaires sont limitées à 10 heures par semaine, 25 heures par période de 4 semaines, et 200 heures par an. Le minimum légal de congés est de 4 semaines plus un jour de congés continus (25 heures sans travailler). La rupture d’un contrat de travail est très réglementée, la période minimum de préavis varie de 1 à 6 mois. La Norvège a une forte tradition de négociations collectives et les syndicats occupent une place importante ; plus de la moitié de la main-d’œuvre norvégienne est organisée collectivement. Il n’existe pas de salaire minimum légal. Selon l’OCDE, le salaire moyen en 2017 s’élevait à 45343NOK (env. 4700€) par mois.
Conditions de travail
> Suède
En Suède, le couple peut se partager 480 jours de congé parental. Au sein de ce dispositif, le père et la mère ont pour obligation de prendre au moins 60 jours chacun. Les jours restants sont à partager dans le couple, chacun conservant 80% de son salaire. Le télétravail est très répandu en Suède (plus de 50% des Suédois en profitent) et participe pour beaucoup aux bons résultats que le pays affiche en matière de « bonheur au travail ». Les entreprises disposent d’espaces de convivialité, de salles de repos, les horaires sont différents puisqu’ici on commence tôt, entre 7h et 8h mais on ne termine jamais après 17h, les pauses déjeuner sont aussi plus courtes… Enfin, l’organisation est très horizontale, la hiérarchie assez peu pesante.
> Norvège
L’égalité est le mot qui revient sur toutes les lèvres lorsqu’on parle de l’ambiance sur les lieux de travail. Les leaders n’ont pas ou peu d’avantages, ils ont les mêmes bureaux que l’ensemble des salariés, les décisions se prennent si possible au compromis. L’égalité homme-femme est aussi mise en avant : les hommes bénéficient de 14 semaines de congés paternité, le taux d’emploi des femmes est très élevé…
La confiance est également au cœur du projet des entreprises : ainsi, on vous demandera rarement votre arrêt de travail, vous bénéficiez d’ailleurs de nombreux jours pour vous occuper de vos enfants malades, le télétravail est aussi répandu, plus d’un tiers des salariés en bénéficient.
CV et candidatures
> Suède
Votre CV ne devra pas dépasser deux pages et présenter votre parcours rétro-chronologiquement. Les recruteurs suédois n’attachent pas d’importance aux « trous » de votre CV, par contre ils sont vigilants sur l’adéquation entre votre parcours et le poste. Nul besoin d’indiquer quelle est votre situation familiale, la photo n’est pas obligatoire. Il est essentiel d’indiquer des « références » que votre futur employeur pourrait contacter. La lettre de recommandation peut aussi être utile. La transparence et la confiance sont des valeurs très fortes. Parler suédois est un énorme atout, la maîtrise de l’anglais est un minimum. Le site du service public de l’emploi (Arbetsförmedlingen) publie de nombreuses annonces et propose des formules pour vous aider dans votre recherche. Vous pouvez aussi consulter les sites Internet, les journaux, le Bon Coin suédois. Linkedin est très utilisé, Facebook aussi.
> Norvège
Les CV sont assez sobres, tiennent de préférence sur une page et ne comportent pas de photos. N’oubliez pas de préciser si vous êtes un homme ou une femme car nos prénoms français sont assez mal connus. Il est quasi-indispensable de citer des références, des personnes pouvant garantir vos compétences. Ici, il est fréquent d’appeler le service des ressources humaines avant d’envoyer son CV afin d’obtenir des précisions sur le poste. Vous pouvez rechercher des emplois, enregistrer votre CV sur le site web NAV. Le service est uniquement en norvégien. Le plus grand journal national des offres d’emploi est Aftenposten. Vous pouvez trouver les contacts des journaux sur : www.norske-aviser.com. Les syndicats sont aussi de bonnes sources d’information. Il existe de nombreux sites consacrés à l’emploi dans une profession en particulier, comme la médecine, l’architecture ou le pétrole…
Travailler tout en étudiant
> Suède
Vous pourrez travailler autant d’heures que vous le souhaitez en faisant vos études, mais l’Agence de migration suédoise pourra vous demander de prouver vos progrès dans vos études et s’il est démontré que vos études souffrent de temps de travail trop longs, vous pourrez bien ne pas pouvoir rester sur le territoire en tant qu’étudiant ! Certaines universités ont un service emploi, sinon vous pouvez consulter les offres sur plusieurs sites :
Les entreprises internationales sont de bons recruteurs pour les étudiants. Pour les boulots à temps partiel, les étudiants sont recherchés, en particulier dans l’hôtellerie et la restauration.
> Norvège
Pour être accepté dans une université norvégienne, il vous faudra maîtriser l’anglais à défaut de parler norvégien. Quand on est Européen, nul besoin d’un permis pour rentrer sur le territoire, en revanche il faut un permis de résidence étudiant. Vous devrez vous enregistrer auprès des autorités dans les trois mois qui suivent votre arrivée. Voici les documents demandés : carte d’identité, lettre d’acceptation dans une université norvégienne, preuve de votre contrat d’assurance-maladie et de vos ressources financières. Ensuite les étudiants ont le droit de travailler dans le pays jusqu’à 20 heures par semaine, et à temps plein durant les vacances universitaires. Il existe un bureau des étudiants internationaux dans les universités qui peut aider les jeunes dans leurs recherches.
Les bons plans Emplois
> Suède
Les secteurs à fort potentiel de développement se trouvent dans l’automobile, commerces, nettoyage, immobilier, ressources naturelles, emballage, technologies de l’information et de la communication, sciences de la vie, transports, énergies renouvelables (éolienne, biocombustibles et géothermie), l’écoconstruction.
Des informations générales et un soutien peuvent être fournis par le Service public suédois de l’emploi par téléphone au +46 (0) 771 416 416.
> Norvège
L’écologie est un secteur on ne peut plus porteur en Norvège. En juin dernier, la Norvège a annoncé que la vente de voitures essence serait interdite d’ici 2025. Le pays figure déjà parmi les Etats d’Europe offrant le plus d’incitations fiscales pour acheter des voitures électriques, elle est devenue le premier pays à bannir la déforestation et le Parlement norvégien a annoncé que le pays allait viser la « neutralité carbone » d’ici 2030… Autres secteurs porteurs, celui de l’aquaculture et de la pisciculture (avec le saumon d’élevage) ainsi que l’industrie de la transformation du bois.
Environnement des affaires
> Suède
Des démarches simples suffisent pour créer son entreprise. Elles peuvent s’effectuer en quelques minutes sur le site Verksamt.se qui regroupe tous les sites gouvernementaux et offre conseils et services pour les futurs entrepreneurs. Il vous faudra d’abord enregistrer votre entreprise pour le paiement de la TVA puis au Bureau des sociétés. Il existe différents types de sociétés, tout comme en France, avec une particularité suédoise : si vous devez enregistrer dans des délais extrêmement courts votre société, vous pouvez le faire via une société préconstituée (des sociétés « dormantes »). Il est recommandé d’adhérer à un syndicat qui propose des « kits » avec une assurance revenus, des conseils juridiques, des outils web pour la création de contrats et une assurance-maladie. Les centres pour les entrepreneurs proposent de nombreux contacts de professionnels, de conseillers… Enfin, il existe plus de 400 entreprises françaises installées n Suède susceptibles d’embaucher des francophones ! Les secteurs à fort potentiel sont ceux de l’automobile, des commerces, du nettoyage, des ressources naturelles (notamment l’industrie minière), de l’emballage, de l’industrie mécanique et des TIC.
> Norvège
Créer son entreprise en Norvège, qui figure dans le top 10 du classement de Doing Business, est assez simple. En moyenne, il faut compter quatre jours de procédures pour ouvrir une entreprise. Trois formes de structures d’entreprise existent : la société à responsabilité limitée (elle nécessite un capital social minimum de 100000 couronnes, un actionnaire au moins et 50% de ses membres doivent être résidents de Norvège ou de l’UE); la société anonyme (elle nécessite un capital social minimum de 1 million de couronnes, il faut un actionnaire au moins et 50% de ses membres doivent être résidents de Norvège ou de l’UE) ; la succursale d’une société étrangère (une société étrangère peut établir une succursale en Norvège en fournissant les documents officiels de son enregistrement dans son pays d’origine. Attention les sociétés domiciliées hors UE devront obtenir la permission du ministre de l’industrie). Le réseau d’Invest in Norway comprend, entre autres, des agences publiques, des autorités régionales et locales, des clusters et des régions d’affaires. Si vous avez besoin d’aide pour créer votre entreprise, la ville d’Oslo dispose d’un centre d’information destiné aux créateurs d’entreprise. Le site est en anglais mais vous pourrez y trouver des interlocuteurs francophones.