Gouvernance
> Hongrie
La Hongrie est une république parlementaire monocamérale. Le Premier ministre Viktor Orbán a été élu une première fois de 1998 à 2002, puis à partir de 2010 et jusqu’en avril 2018, où il a été réélu une quatrième fois avec 48,5% des voix. Depuis 2010 il a fait adopter une série de lois promouvant la fibre nationaliste dans les domaines politique, économique et financier, mais aussi religieux en faisant graver dans le marbre de la Constitution les valeurs du christianisme et de la «famille traditionnelle». En septembre dernier, le Parlement européen a voté une procédure visant à sanctionner la Hongrie au titre des Etats membres qui ne respectent pas l’Etat de droit.
> République Tchèque
Cette démocratie parlementaire qui existe officiellement depuis 1993 a vécu une « révolution de velours » pour transiter avec succès d’une économie communiste vers une économie de marché. Le président de la République, M. Miloš Zeman, a été réélu pour un second mandat de cinq ans lors des élections présidentielles du 27 janvier 2018. Le milliardaire Andrej Babiš, du parti ANO (Action des citoyens mécontents), est désormais président du gouvernement. Il avait mené une campagne anti-élites, anti-migrants et contre l’approfondissement de l’Union européenne. Il est opposé à l’adoption de la monnaie unique.
S’installer
> Hongrie
Les ressortissants de l’Union européenne (y compris les mineurs) doivent impérativement se munir d’un passeport ou d’une carte nationale d’identité en cours de validité, quel que soit leur âge. Les ressortissants français souhaitant s’installer en Hongrie doivent se faire enregistrer auprès du Bureau de l’immigration et de la nationalité (Bevándorlási és Állampolgársági Hivatal, BÁH) au bout du 93e jour afin d’obtenir une carte de registre (Regisztrációs kártya). La mairie de leur lieu de résidence leur enverra ensuite une carte d’adresse (lakcímkártya) qui sera réclamée pour chaque démarche administrative à effectuer en Hongrie. En tant que ressortissant européen, il est possible de travailler dans le pays sans permis de travail.
> République Tchèque
Puisque la République tchèque fait partie de l’Union européenne, une simple carte d’identité suffit pour s’y installer. Pour un séjour de plus de trente jours, les ressortissants français doivent informer la police étrangère de leur présence. Pour un séjour de plus de trois mois, il est possible de faire une demande de résidence temporaire ou de résidence permanente.
Pour embaucher un expatrié dans son entreprise, l’employeur tchèque devra démontrer que le poste à pourvoir ne peut être occupé par un citoyen tchèque. Les choses sont beaucoup plus simples pour les entreprises internationales qui n’ont pas à prouver cela.
Le marché de l’emploi
> Hongrie
Parce que des centaines de milliers de Hongrois sont partis travailler ailleurs en Europe, le pays manque de main-d’œuvre. Quel que soit le secteur, les bras manquent, attirés ailleurs par des salaires plus attractifs. Alors même que Viktor Orbán veut fermer ses frontières, les grosses entreprises réclament, elles, des travailleurs étrangers ! Des entreprises sont prêtes à offrir des logements, des salaires à la hausse pour faire venir des travailleurs qualifiés. Les jeunes diplômés hongrois sont nombreux à tenter leur chance dans d’autres pays, il faut donc les remplacer sur des postes où la connaissance de la langue est essentielle. Les salaires étant très bas, le gouvernement a choisi de développer les heures supplémentaires pour permettre de répondre à la demande des employeurs, préférant cela plutôt qu’une ouverture de ses frontières aux migrants. Aujourd’hui, tous les secteurs d’activité sont touchés par des pénuries de main-d’œuvre. Si les salaires sont peu élevés, la vie est aussi bien moins chère qu n France. Il peut donc être particulièrement intéressant de négocier un emploi avec une entreprise internationale qui pourra verser un salaire plus attractif qu’une entreprise hongroise.
> République Tchèque
Le marché de l’emploi du pays est extrêmement dynamique. La plupart des opportunités professionnelles actuelles se trouvent dans le secteur des services, ainsi que dans les domaines de l’informatique et de la technologie, de la logistique, des transports, de l’éducation et de la construction. Les entreprises internationales du secteur des technologies de l’information et de la haute technologie, en particulier, proposent des offres d’expatriation intéressantes en termes de salaire. Les filières les plus intéressantes pour les expatriés sont la finance et l’assurance, les activités d’information et de communication, de production et distribution de l’électricité, du gaz, des activités scientifiques, techniques et de services pour entreprises (comme les activités juridiques, comptables, de conseil et de promotion). Pour pallier le manque de main-d’œuvre, le pays se tourne aussi vers les francophones (le nombre de Français installés à Prague a augmenté de 50% en trois ans). Rappelons qu’en 2018, le pays a vu s’ gager sur le marché du travail local quelque 560000 ressortissants étrangers (pour l’essentiel des Ukrainiens et des Slovaques).
Le droit du travail
> Hongrie
En règle générale, la durée du travail est de 8 heures par jour et de 40 heures par semaine. Toutefois, le droit du travail est relativement peu contraignant pour les employeurs, le temps de travail étant très flexible. Le nombre d’heures supplémentaires annuel maximum s’élève à quatre cents heures, ce qui a d’ailleurs provoqué de nombreuses manifestations contestataires dans le pays. Le dispositif donne un délai de trois ans aux entreprises pour rémunérer le surplus accompli. En outre, la nouvelle loi restreint le droit de grève. Les congés sont fixés à vingt jours ouvrables, avec un jour supplémentaire attribué tous les trois ans d’ancienneté, jusqu’à trente jours maximum.
Le smic hongrois est de 149000HUF brut, soit environ 465€ brut pour 40 heures par semaine ; il est l’un des plus bas d’Europe malgré sa revalorisation en début d’année.
> République Tchèque
La durée du travail est de 40 heures hebdomadaire. Vous pourrez signer un contrat à durée indéterminée ou déterminée ainsi qu’un contrat relatif à l’exercice d’un travail (Dohoda o pracovní činnosti) ou un contrat relatif à l’exécution d’une mission (Dohoda o provedení práce). La période d’essai est de trois mois maximum et la durée des préavis est de deux mois (employé ou employeur). Le salaire moyen augmente régulièrement, il est aujourd’hui établi à 31 516 couronnes, soit 1215€, quand le salaire médian est de 1069€. Par contre, le salaire minimum est l’un des plus bas d’Europe, à 468,87€. La durée standard des congés est de quatre semaines par année calendaire.
Les travailleurs ont rarement recours à la grève et l’essentiel des éléments de la politique salariale revient aux dirigeants d’entreprises, sans passer par les partenaires sociaux.
Conditions de travail
> Hongrie
Les nouvelles lois sur le travail ont durci les conditions de travail des salariés. Les salaires étant plutôt bas, il leur faut accomplir bien plus que leurs huit heures quotidiennes. Si le taux de chômage est extrêmement bas et si de nombreuses entreprises recrutent, les offres restent peu attractives financièrement.
Les rapports hiérarchiques sont assez marqués, les Hongrois aiment la ponctualité, la flexibilité n’est pas vraiment à l’ordre du jour et l’absentéisme doit toujours être dûment justifié.
> République Tchèque
Ici, les relations de travail sont très formelles et le travail d’équipe est peu valorisé. Respect des titres et de la hiérarchie sont de mise. Les journées débutent tôt, entre 7h et 8h, pour se terminer vers 15h ou 17h au plus tard. De ce fait, les pauses déjeuner sont très courtes. Sorti d’un modèle communiste, le pays s’adapte à des méthodes de travail qui exigent plus de polyvalence, de flexibilité et davantage de rentabilité, ce qui n’est pas toujours très bien vécu dans les entreprises tchèques.
CV et candidatures
> Hongrie
Il est préférable de traduire son CV en hongrois, même si on ne maîtrise pas la langue, en même temps qu’une version en anglais. Si la photo n’est pas indispensable, des informations personnelles seront appréciées, par exemple sur votre situation maritale. Les expériences professionnelles sont très importantes, il est utile de développer dans votre CV vos capacités, de donner le détail de vos tâches, des responsabilités que vous avez assumées… Attention, la lettre de motivation est rarement demandée. La Chambre de commerce et d’industrie France Hongrie peut diffuser auprès de ses membres CV et candidatures. Vous pouvez aussi consulter sur le site internet de la CCIFH des offres d’emploi et de stages. L’agence pour l’emploi est territorialisée, il faut donc contacter la plus proche de son domicile pour accéder aux offres (attention le site est en hongrois). Les journaux locaux et anglophones constituent une bonne source pour la recherche d’emploi. À Budapest, consultez le Budapest Sun et le Budapest Business Journal. Attention, il est très difficile de s’installer en Hongrie sans maîtriser sa langue, qui est parmi les plus difficiles au monde à apprendre !
> République Tchèque
La sélection des candidats en République tchèque est assez formelle. Les recruteurs n’hésitent pas à contacter vos anciens employeurs pour récolter des informations sur vous. Attention à bien faire traduire vos diplômes pour qu’il en soit tenu compte. La plupart des Français trouvent un emploi à Prague, en particulier dans les entreprises françaises ou étrangères. La connaissance du tchèque n’est pas indispensable, en revanche la maîtrise de l’anglais est nécessaire. Les agences de recrutement recherchent des profils plutôt expérimentés, les sites tchèques regorgent d’offres, mais le plus souvent en langue tchèque (parfois en anglais). Certains journaux publient aussi régulièrement des offres. N’hésitez pas à passer par la plateforme du service public pour l’emploi des travailleurs étrangers. Enfin, le comité consulaire pour l’emploi et la formation professionnelle (CCPEFP), dont les bureaux sont installés dans les locaux de la Chambre de commerce franco-tchèque aide et conseille gratuitement les Français dans leur recherche d’emploi en République tchèque.
Travailler tout en étudiant
> Hongrie
Les étudiants étrangers en licence ou de niveau supérieur, faisant des études régulières en Hongrie peuvent avoir des activités rémunérées. Les conditions de travail sont les mêmes pour eux que pour les étudiants de nationalité hongroise. Ils doivent avoir plus de 18 ans, leurs heures de travail ne doivent pas excéder quarante heures par semaine ou huit heures par jour. Le salaire mensuel officiel pour un travail d’étudiant de quarante heures par semaine est de 57000HUF.
> République Tchèque
La vie est plutôt bon marché et un petit job étudiant devrait suffire à vous assurer un train de vie acceptable (en moyenne, vous gagnerez environ 350€/mois). Il y a aussi en général moins d’heures de cours dans les facs tchèques, vous pourrez facilement assurer un mi-temps. Pour exercer un job étudiant, une fois sur place, il faudra simplement vous inscrire dans un dispensaire du NHS (National Health System) et faire une demande de National Insurance Number auprès du job center le plus proche de votre domicile. Vous pourrez trouver des jobs étudiants dans la restauration, les call centers, ou encore donner des cours de langue.
Les bons plans Emploi
> Hongrie
Les secteurs à fort potentiel de développement se trouvent dans l’automobile, le commerce, le nettoyage, l’immobilier, les ressources naturelles, l’emballage, les technologies de l’information et de la communication, les sciences de la vie, les transports, les énergies renouvelables (éolienne, biocombustibles et géothermie), l’écoconstruction.
Si vous maîtrisez bien l’anglais, n’hésitez pas à vous tourner vers l’enseignement, le pays manquant cruellement de professeurs de langue.
> République Tchèque
Pôle Emploi a passé un accord avec l’ambassade de France en République tchèque, qui a abouti à la création de Czech Emploi. Ce site a pour but de vous aider à trouver votre premier emploi en République tchèque et vous informe sur tous les aspects de votre expatriation. Le site vous oriente sur de nombreuses offres pour les francophones, ainsi que sur une liste des entreprises françaises membres de la chambre de commerce franco-tchèque auprès desquelles vous pourrez postuler.
Environnement des affaires
> Hongrie
La Hongrie a longtemps attiré les investisseurs, mais les mesures prises par le gouvernement contre les banques, les augmentations d’impôts et l’introduction de « taxes spéciales » imposées aux sociétés étrangères ont plutôt poussé les entreprises étrangères à désinvestir en Hongrie. La Hongrie n’occupe que la 48e place sur les 190 pays du classement Doing Business 2018 de la Banque mondiale.
Le plus fréquent pour les investisseurs étrangers est d’opter pour la société limitée par actions (Rt.), qui peut être publique (Nyrt.) ou privée (Zrt.), et la société à responsabilité limitée (Kft.). Porte d’entrée vers l’Europe centrale et du Sud, la Hongrie reste toutefois encore attractive, surtout que le pays bénéficie d’infrastructures de qualité. Pour aider les étrangers à investir, le gouvernement a créé l’Agence de promotion des investissements hongrois. Il a également mis en place des programmes spéciaux de prêts et de garanties pour remplacer les banques qui peinent à assumer ce rôle. L secteurs amenés à se développer sont ceux du tourisme, de l’environnement, du logement, des technologies de l’information et de la communication.
> République Tchèque
L’environnement des affaires est plutôt sain en République tchèque. Grâce à sa localisation géographique, à son passé industriel, à ses jeunes bien formés, à son dynamisme économique, le pays possède de nombreux atouts. La République tchèque est d’ailleurs en tête des pays d’Europe centrale et d’Europe orientale en termes de stocks d’IDE. Le pays se place 30e sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2018. La monnaie est stable, mais le manque d’entrain à rejoindre la zone euro peut faire craindre une perte de compétitivité du pays dans les années à venir. Le manque de main-d’œuvre et le vieillissement de la population constituent aussi un frein à son développement. Il existe des réductions d’impôt sur le revenu pendant jusqu’à dix ans pour l’établissement d’une nouvelle unité de production et pour l’expansion et la modernisation d’une unité de production existante, des subventions pour la création de nouveaux emplois et la formation, dont le montant dépend du taux de chômage dans la région où l’investissement a lieu. Il existe des zones franches attractives à Ostrava, Egra, Prague, Pardubice, Hradec Králové. Les secteurs à fort potentiel sont ceux des technologies de l’information, du développement de logiciels, des sciences de la vie.
Pour plus d’informations sur les aides à l’investissement :
Pour aller plus loin
Consultez nos fiches pays Hongrie et République Tchèque et découvrez plus en détail les solutions qui vous correspondent pour préparer au mieux votre expatriation.