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Emmanuel Langlois
20 août 2019

Marc Guyon, l'ancien contrôleur de gestion devenu prof de kung-fu

Son admiration pour Bruce Lee aura été la plus forte. À Hong Kong, Marc Guyon partage aujourd'hui sa vie entre ses cours d'arts martiaux et la présidence de l'UFE, la plus importante représentation de l'association en Asie.

Dans un grand sourire, il vous explique qu’il n’a vraiment pas l’impression de travailler. À 35 ans, Marc Guyon est l’un des plus jeunes présidents d’UFE au monde. Débarqué dans le « port aux parfums » il y a bientôt sept ans, le jeune homme trouve d’abord, grâce à la CCIFI, un emploi de contrôleur de gestion dans une entreprise française du secteur ferroviaire. Au bout d’un an et demi, complètement débordé par toutes ses activités, il finit par décider de se consacrer à plein-temps à sa passion : l’enseignement du kung-fu traditionnel Wing Chun. « Nous venions d’avoir un enfant, mon épouse ne travaillait pas. Ça a été une décision un peu folle, il fallait vraiment que ça me démange ! », admet-il aujourd’hui. Marc Guyon, né à Marseille de parents originaires du Vietnam, donne des cours d’arts martiaux à une cinquantaine de personnes, tous expatriés à l’exception d’un Hongkongais : « Les gens viennent pour la compétition, la self-défense, se défouler ou… perdre du poids. Ils ont tous les âges, j’ai même des bébés d’un ou deux ans. La philosophie du kung-fu, c’est d’apprendre à tout faire, c’est ce que je leur enseigne. » 
Diplômé en management financier international à Aix-en-Provence, le Français entame sa carrière par un VIE de deux ans à Birmingham, dans l’Angleterre profonde. Il arrive à Hong Kong fin 2012, sac au dos, grâce à un PVT (permis vacances travail). Depuis septembre 2016, Marc Guyon est donc aussi président de l’UFE. « En un an, on est passé de 360 à près de 500 membres, se félicite-t-il. On a un peu rajeuni l’association en multipliant les événements comme les apéros qui ont un succès particulier auprès des jeunes qui débarquent. Ici, beaucoup de choses passent par le réseau et les afterworks, cela sert aussi à ça. »

De moins en moins de familles

Mais cela ne s’est pas fait sans mal : « J’ai essuyé beaucoup de reproches à mon arrivée. On m’a dit “il y a trop de jeunes, trop de gens inutiles qui ne viennent que pour donner leur CV.”» Il a tenu bon. L’UFE Hong Kong organise aussi des tournois sportifs (pétanque, tennis, etc.) et propose désormais des cours de mandarin gratuits ainsi que des ateliers d’échanges linguistiques en partenariat avec l’Alliance française. Elle a également investi de nouveaux lieux comme Kowloon, Stanley et même Macao. Elle propose enfin des conférences sur la fiscalité, l’investissement, l’immobilier… Les Français sont 25 000 environ à Hong Kong. Ils travaillent dans le secteur de la finance, du luxe, de la restauration, des sports ou de l’art. En quelques années, leur profil a changé : « Il y a de moins en moins de familles, la communauté rajeunit, observe M. Guyon. Avant, c’étaient des gens plus âgés avec des contrats d’expatriés. Désormais, ils viennent travailler en contrat local et sont moins payés. Il a fallu que l’UFE s’adapte à ce changement et à ces problématiques différentes. » Autre nouveauté, beaucoup de jeunes Français viennent ici monter leur boîte : « Hong Kong est vraiment très accueillante pour les entrepreneurs. C’est très facile de créer sa société, il y a très peu de taxes et peu de paperasse administrative. C’est la première place financière d’Asie et la deuxième au monde. C’est le pays du capitalisme extrême. Vu le coût de la vie, la difficulté est de mettre des économies de côté. Parfois, quand on perd son job, le cœur lourd, on doit rentrer en France. » Marc Guyon poursuit donc sa double vie. Ses deux passions cohabitent parfaitement. « Quand les parents apprennent que je suis président de l’UFE et que je donne des cours, ça les rassure, sourit-il. Parfois, c’est l’inverse qui leur donne confiance. »

Lui écrire : marc.guyon@ufehongkong.hk

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