Gouvernance
> Bulgarie
Le chef du gouvernement Boïko Borissov, chef de file du GERB (parti affilié au PPE), est pour la 3e fois Premier ministre du pays et a dû s’allier aux Patriotes unis (parti nationaliste) pour gouverner. Très liée à la Grèce, la Bulgarie a été fortement impactée par la crise : la Grèce a considérablement réduit, voire supprimé ses investissements dans les secteurs de la construction, de l’immobilier, de la finance et des produits manufacturés. La Bulgarie souffre par ailleurs d’une forte corruption et a du mal à combattre la criminalité organisée. Son administration est très lourde et très centralisée. Autre problème, le vieillissement de sa population : le pays est confronté à une émigration massive et son taux de renouvellement naturel est l’un des plus bas au monde. L’État a donc renforcé son dispositif d’aide au retour.
> Croatie
Née de la dislocation de l’ex-Yougoslavie, la Croatie s’est largement démocratisée au cours de ces dernières années et a fini par intégrer l’UE. Le pays est d’ailleurs le petit dernier de l’Union européenne, étant le 28e Etat membre depuis 2013. Pour diminuer son déficit excessif, la Croatie a engagé des mesures de flexibilisation du marché du travail, des réformes pour les retraites, des aides sociales et sa fiscalité. La politique du gouvernement est de poursuivre la privatisation des secteurs de l’énergie et des transports, attirant ainsi de nombreux investisseurs étrangers. Le gouvernement du Premier ministre Andrej Plenković a été élu en 2016 et a formé une coalition avec le parti de centre-gauche réformateur MOST. La présidente du pays est une femme, Kolinda Grabar-Kitarović.
S’installer
> Bulgarie
Les citoyens de l’UE peuvent séjourner en Bulgarie pour une durée supérieure à trois mois à condition d’exposer les raisons de leur installation dans le pays, d’exercer une activité professionnelle, de disposer de ressources suffisantes et de posséder une assurance-maladie. Dès lors, il est possible de solliciter un titre de résidence à long terme auprès des services de police (direction de l’immigration). Celui-ci peut être délivré dans un court délai (parfois un jour) pour une durée maximale de cinq années. Les citoyens de l’UE n’ont pas besoin de permis pour travailler en Bulgarie. Il leur faut seulement s’enregistrer auprès de l’Agence nationale des impôts.
> Croatie
La Croatie faisant partie de l’Union européenne, aucun permis de travail n’est demandé aux ressortissants européens. Il vous faut néanmoins une pièce d’identité et vous enregistrer auprès des autorités locales une fois que vous serez installé. Après cinq années passées dans le pays, il est possible d’y résider de façon permanente.
Le marché de l’emploi
> Bulgarie
La Bulgarie a retrouvé un niveau d’emploi de sa population active supérieur à celui d’avant la crise de 2008. Mais le pays peine à recruter des personnels formés et diplômés, en raison notamment de la forte émigration de sa population de jeunes diplômés. Les migrants de l’Union européenne sont surtout issus de Grèce, d’Allemagne ou d’Espagne. En Bulgarie, le taux d’emploi des femmes reste faible et son bassin est d’autant plus restreint que la population dépasse à peine les 7 millions. Les jeunes sont bien formés, en particulier dans les secteurs de l’ingénierie, de la fabrication, de la construction. Si Sofia est la ville la plus attractive (avec plus de 1,2 million d’habitants), le reste du pays est très urbanisé avec d’autres villes dynamiques comme Plovdiv, Varna et Burgas. Traditionnellement, l’industrie manufacturière fournit le plus grand emploi, suivie par la vente au détail et la réparation de véhicules automobiles. L’informatique est un secteur en pleine croissance, très friand de main-d’œuvre, les tivités immobilières et financières et d’assurance sont elles aussi en croissance. En règle générale, les étrangers sont recherchés pour leurs compétences en management, donc à des postes d’encadrement.
> Croatie
Le taux de chômage de la Croatie demeure l’un des plus forts de l’Union, après la Grèce, l’Espagne et l’Italie. De plus, la plupart des emplois liés au tourisme sont saisonniers, mal payés, parfois non déclarés. Le chômage, qui dépasse les 11%, touche près d’un jeune sur trois, tandis que le salaire moyen (750 euros) reste très bas par rapport à d’autres pays européens. Par ailleurs, le travail au noir est très répandu. Aujourd’hui, le pays perd sa main-d’œuvre la plus jeune et la plus éduquée comme les infirmiers, les médecins, les ingénieurs… Cette destination touristique parmi les plus prisées d’Europe a également du mal à embaucher pendant la saison d’été des cuisiniers, des serveurs ou encore du personnel de ménage, que les pays voisins cherchent également à attirer. Pour répondre à la demande, le gouvernement croate est allé jusqu’à augmenter les quotas de travailleurs saisonniers étrangers en provenance de pays tiers. Les secteurs qui recrutent sont nombreux : dans l’industrie de transformation (menuis r, couturier…), la construction (maçon, menuisier, peintre…), le commerce (boucher, vendeur…), l’hôtellerie et la restauration, la santé (médecin, infirmière…), le transport, l’agriculture…
Le droit du travail
> Bulgarie
Ici, la règle est de négocier avant de penser à appliquer le droit du travail ! Les conflits portés devant les tribunaux sont plus rares qu’en Europe de l’Ouest, même si le droit du travail y est moins bien respecté. Il prévoit une durée journalière de travail de huit heures sur cinq jours, les congés sont au minimum de vingt jours par an. Tout employé a le droit à un congé sans solde de trente jours maximum. Le salaire brut minimum est de 286€ et le salaire moyen de 750€, ce qui fait de la Bulgarie le pays européen aux plus bas salaires. Les syndicats n’ont de réelle place que dans les entreprises publiques ou nouvellement privatisées, ils ne sont que faiblement représentés dans le secteur privé. Ils semblent davantage portés à la conciliation qu’au rapport de force.
> Croatie
Le temps de travail hebdomadaire en Croatie est limité à 40 heures, mais peut grimper jusqu’à 50 heures, et même 60 heures (généralement pour les emplois saisonniers). Il faut toutefois que cela soit permis par une convention collective car ici le taux de syndicalisation est nettement supérieur à la moyenne européenne, plus d’un tiers des travailleurs étant syndiqués. Pour déjeuner, il est habituel de prendre une pause de trente minutes. Les employés ont droit à vingt jours de congés payés, et le salaire brut est de 3750,00HRK (environ 505€) net/ mois. Mais au cours d’une année civile, l’employé a aussi droit à sept jours maximum de congés payés pour des raisons personnelles (mariage, accouchement, maladie grave ou décès d’un membre de la famille proche).
Conditions de travail
> Bulgarie
De nombreuses enquêtes dénoncent des conditions de travail difficiles en Bulgarie, notamment en raison des salaires particulièrement bas. En 2017, de nombreuses grèves s’étaient déroulées dans les usines ou les mines pour dénoncer les conditions de travail, les bas salaires et l’interdiction de s’organiser notamment en syndicat. Depuis, les choses ont peu évolué et le vol des salaires par des entreprises peu scrupuleuses n’est pas rare. Pour autant, il existe toujours une protection sociale qui permet notamment aux femmes de prendre des congés maternité pendant 135 jours, période durant laquelle elles perçoivent 90% de leur salaire ; si à l’issue de ce congé elles ne reprennent pas leur emploi, elle ont le droit de percevoir le salaire minimum jusqu’aux 2 ans de l’enfant.
> Croatie
L’ambiance au bureau est en général assez détendue en Croatie, et il n’est pas rare de voir des hommes d’affaires dans les cafés de Zagreb, la capitale, discuter de leurs contrats. Pour autant, ils restent très professionnels. La ponctualité est de mise. La structure hiérarchique des entreprises est respectée, c’est donc la direction qui décide ! Malheureusement, la Croatie est réputée pour être très corrompue. D’ailleurs si l’on en croit Transparency International ce serait même le pays le plus corrompu d’Europe ! Ce qui engendre une atmosphère quelque peu particulière, faite notamment de débrouille dans un contexte de chômage et de travail informel. Comme dans beaucoup d’autres pays, les femmes ont les emplois les plus précaires, la plupart d’entre elles étant en contrat à durée déterminée.
CV et candidatures
> Bulgarie
Attention, la maîtrise du bulgare est presque incontournable pour trouver un emploi ici, sauf parfois dans certaines entreprises internationales. Pour le CV, plus vous parierez sur le sérieux de votre candidature, plus vous aurez de chance d’intéresser un employeur. Si vous maîtrisez plusieurs langues, n’oubliez pas de le valoriser. Pour s’inscrire dans l’une des 107 agences pour l’emploi, il faut un certificat de résidence indiquant une adresse en Bulgarie, une pièce d’identité, une attestation du niveau d’études et diplômes, un document certifiant une expérience antérieure, un certificat d’aptitude. Les documents certifiant le niveau d’études, les qualifications ainsi que le certificat d’aptitude doivent être légalisés dans le pays d’origine. Vous bénéficierez alors d’informations, de consultations et d’aide pour la recherche d’emploi (en bulgare). La CCI franco-bulgare peut aussi vous aider dans votre recherche d’emploi.
> Croatie
Optez pour un CV détaillé dans vos recherches d’emploi, auquel il faudra le plus souvent joindre une lettre de motivation. Attention, le chômage étant élevé, pour qu’un poste à long terme soit attribué à un étranger, l’employeur doit démontrer qu’un Croate ne peut pas l’occuper ; il faut donc des qualifications ou aptitudes particulières. N’hésitez pas à envoyer des candidatures spontanées, elles sont examinées avec attention. Les employeurs postent des annonces de vacance d’emploi sur les pages web de l’Agence croate pour l’emploi (Hrvastki zavod za zapošljavanje).
Vous pouvez également consulter d’autres sites comme :
Travailler tout en étudiant
> Bulgarie
Les étudiants européens ont le droit de travailler sans permis, quatre heures par jours, à condition d’être assidus en cours. Pour trouver des jobs à temps partiel, vous pouvez commencer par vous adresser au service administratif de votre université. Le secteur du tourisme offre de bonnes opportunités d’emplois saisonniers, les call centers aussi sont recruteurs, et parler des langues étrangères peut être un atout. Sachez que dans la plupart des cas vous serez simplement payé au salaire minimum bulgare.
> Croatie
Les étudiants ont le droit d’avoir un job en Croatie sans permis de travail, toutefois ils n’ont pas le droit de travailler plus de 80 heures par mois, ou 964heures/an ce qui équivaut à 60% d’un travail temps complet. Le plus simple est de donner des cours de langue (l’anglais est le plus demandé), ou de trouver un emploi dans les stations balnéaires touristiques.
Les bons plans Emploi
> Bulgarie
Si vous avez un profil diplômé et expérimenté, n’hésitez pas à vous présenter à des agences de recrutement, probablement les mieux à même de vous trouver un emploi qui corresponde à vos qualifications.
Elles sont nombreuses, particulièrement à Sofia :
> Croatie
Travaillez à votre compte pour donner des cours de langue, vous pourrez ainsi obtenir une meilleure rémunération. La meilleure manière pour donner des cours particuliers est de mettre une annonce sur Moje Instruckije, un site spécialisé dans les petites annonces scolaires.
Environnement des affaires
> Bulgarie
Le déblocage de fonds de l’UE ainsi qu’une plus forte consommation intérieure devraient être les moteurs de la croissance bulgare qui est estimée à +2,9% en 2019. le classement de The Economist, la Bulgarie occupe le 46e rang mondial sur 82 dans son classement dans l’environnement des affaires. Les investisseurs étrangers sont particulièrement recherchés dans ce pays, et pour cela on leur accorde de nombreux avantages, en particulier dans le domaine fiscal. Les frais d’établissement peuvent être déduits durant la première année d’activité de l’entreprise. Les frais d’intérêt et les créances douteuses sont également déductibles. Les dons aux organisations caritatives sont déductibles jusqu’à concurrence de 10% du profit de l’entreprise. Avec l’un des taux d’imposition des entreprises les plus faibles de la région (10%), et des coûts de main-d’œuvre faibles, le pays est en relativement bonne posture.
Mais si la Bulgarie possède de nombreux atouts, elle est cependant pénalisée par une importante corruption qui sévit à tous les niveaux de l’administration.
> Croatie
Selon le classement de The Economist, la Croatie occupe le 52e rang mondial sur 82 dans son classement dans l’environnement des affaires. Non seulement la Croatie souffre d’une mauvaise image liée à la corruption, mais elle est aussi pénalisée par des impôts élevés et un système judiciaire inefficace. Cependant, le pays possède un atout avec un tourisme en pleine expansion. En outre, sa main-d’œuvre est bien formée et ses infrastructures sont de bonne qualité : la Croatie a investi dans les transports, les télécommunications et les infrastructures pour l’énergie. Pour améliorer le climat d’investissement, le pays a offert des réductions d’impôt selon le type d’activité (production, centres de technologie, services d’assistance) des investisseurs. Les frais de fonctionnement d’entreprise sont peu élevés et la Croatie a fait voter des lois protégeant la propriété intellectuelle.
Les secteurs porteurs sont la finance, le commerce et la distribution ainsi que l’immobilier, en pleine effervescence. L’agence pour les Investissements et la compétitivité en Croatie vous donnera un coup de pouce si nécessaire, tout comme le Conseil pour les investissements étrangers en Croatie.