Portraits de Hong Kong, par Emmanuel Langlois
Des milliers d’abonnés suivent leurs conseils sur les réseaux sociaux. À Hong Kong, la société de Thibault Couperie Eiffel fournit à cette communauté des outils performants par un système de jetons, notamment pour renforcer leur crédibilité.
Tourisme, art de vivre, start-up… Les grandes marques ne jurent aujourd’hui que par eux pour assurer leur communication digitale. Les influenceurs sont devenus un élément central dans le paysage sur le web. Sponsorisés, ils distribuent à leurs milliers de followers sur Facebook, Instagram et Tweeter leurs trucs, astuces et bons plans. Certains en vivent très bien : « Nous voulons être leur “go-to plateforrm” et les aider à marketer au mieux et directement les produits dont leur public a besoin, s’enthousiasme Thibault Couperie Eiffel. Nous sommes au cœur de la professionnalisation de cette industrie. » Sa société affiche une centaine de clients en Asie du Sud-Est, principalement des marques mode et beauté qui cherchent à s’ouvrir au marché ou à consolider leur présence en ligne. Capssion rassemble surtout une communauté de 10 000 influenceurs qualifiés à qui elle fournit des outils numériques performants. La start-up emploie dix personnes, dont une partie en France, « un incroyable vivier de talents, avec des développeurs formés, au fait des dernières technologies et forces de proposition. Cela répond aussi à une logique business : nous voulons garder un œil sur les marchés européens pour pouvoir nous y déployer rapidement lorsque nous serons prêts. » À Hong Kong, l’effectif devrait rapidement doubler grâce à une prochaine levée de fonds. « C’est une des plaques tournantes de l’Asie, explique le Français, c’est un marché très intéressant et dynamique avec des opportunités dans la finance et la logistique, mais aussi le marketing. La scène tech’ est aussi en train de naître et c’est excitant d’y assister. »
Prises de décision rapides
Lui-même et ses deux associés viennent d’ailleurs de chez Lazada, site de e-commerce présent dans six pays d’Asie et racheté par le géant chinois Alibaba. « L’expérience a été fondatrice, explique-t-il, j’y ai appris énormément sur les start-up, l’hypercroissance et les marchés asiatiques. Elle m’a donné la confiance nécessaire pour me lancer dans ma propre aventure. » Descendant de l’illustre Gustave Eiffel, le Français a passé toute sa jeunesse en Asie (Singapour, Hong Kong, Corée du Sud…) avant de démarrer sa carrière à Paris dans la gestion de fortune. Viendra ensuite l’Équateur puis une embauche chez Deloitte, le cabinet de conseil et d’audit. « Cela impliquait du bon et du moins bon, se souvient-il, une magnifique structure pour apprendre mais très peu de possibilités de croissance professionnelle rapide. »
Thibault Couperie Eiffel traverse donc le Pacifique pour aller retrouver son coup de cœur d’enfance. « Monter sa start-up ici signifie apprendre à réseauter, conseille le Français. Hong Kong reste petit et énormément d’introductions se font en direct. Les événements sont nombreux et il ne faut pas avoir peur d’aller parler à tout le monde pour se créer des opportunités de business. Les rencontres et mises en relation se produisent en un temps record et les prises de décision sont également très rapides. » Le Français apprécie la vie ici : « Il y a deux Hong Kong en fait : la semaine, hyperactive, qui vit à cent à l’heure, presque insomniaque, avec une énergie folle et une incroyable envie de faire des affaires, et le week-end où l’on peut s’échapper sur une plage magnifique ou faire des treks à moins de trente minutes de la ville. Très peu d’endroits dans le monde vous offrent ça. » Également photographe urbain sur Instagram à ses heures perdues, Thibault Couperie Eiffel avoue qu’il adorerait exposer ici ses clichés dans une galerie.
Lui écrire : thibault.couperie@capssion.com