Actualités internationales
Portraits de Hong Kong, “Du temps au service des autres”
Accompagnement, soutien, solidarité… Tels sont les maîtres-mots de ces quatre associations qui opèrent depuis Hong Kong, les premières en faveur des enfants défavorisés du Sud-Est asiatique. Tour d’horizon des solidarités en action.
Association « Pour un sourire d’enfants »
Grâce à leur association, en quelques années, Christian des Pallières et son épouse Marie-France ont permis à 10 000 petits chiffonniers de Phnom Penh d’accéder à l’éducation.
Ancien cadre d’IBM, le Français a consacré les vingt dernières années de sa vie à aider les enfants du Cambodge en les accueillant et en leur offrant chaque jour un repas et l’accès à l’école. Ils sont pris en charge totalement. Devenus adultes, ils témoignent à leur tour auprès de leurs frères. « L’association a été créée en 1996 sur un système de parrainage, rappelle Mildred Delorme, membre. Grâce aux dons, nous proposons une vingtaine de formations professionnelles pour leur apprendre un métier. » L’ONG sur Hong Kong compte une douzaine de membres actifs entourés d’une cinquantaine de volontaires. Chaque année, des familles de donateurs se rendent au Cambodge pour partager une semaine avec les enfants de Phnom Penh. Un jour, deux parrains ont eu l’idée d’organiser une pièce de théâtre à Hong Kong au profit des enfants. Ce fut la naissance du « Hong Kong French Theater Festival ». Cette année, 85 000 dollars (74 500 euros) ont été collectés pour l’association. « Nous avons beaucoup de partenaires locaux qui nous accompagnent dans cette aventure, détaille Mme Delorme, et 52 parrains. Chaque parrainage, c’est un enfant sorti de la misère. » Tout au long de l’année, l’association organise des ventes de produits du Cambodge ou de gastronomie française notamment grâce à un généreux et mystérieux donateur qui offre des croissants et des pâtes feuilletées pour la galette des rois !
Contact : contact-hk@pse.ngo
Association « Enfants du Mékong »
Elle a fêté l’an dernier ses soixante ans ! Présentation de cette association qui a été fondée au Laos par un dentiste français, René Pechard.
Écoliers, collégiens, lycéens et étudiants, issus des milieux les plus pauvres, des bidonvilles et des campagnes isolées : l’ONG parraine 22 000 enfants et possède aujourd’hui 70 délégations à travers le monde, dont celle de Hong Kong. Elle soutient également des programmes visant à améliorer les conditions de vie des populations locales, comme la construction de puits ou d’écoles. L’association recrute enfin des volontaires de solidarité internationale (VSI) ou « Bambous » âgés de 20 à 35 ans, pour des missions de treize mois dans un pays d’Asie où elle est présente. Créée en 2001, la délégation de Hong Kong est une ONG reconnue par les autorités. Elle est composée d’une dizaine de bénévoles et compte parmi ses partenaires le Crédit Agricole Hong Kong qui aide des étudiants défavorisés de Cebu (Philippines) à poursuivre leurs études. La banque offre des ordinateurs portables au personnel et aux étudiants du centre ainsi qu’une formation de plusieurs week-ends dispensée sur place par des bénévoles. L’association intervient dans sept pays d’Asie du Sud-Est : Vietnam, Thaïlande, Laos, Philippines, Cambodge, Birmanie et Chine grâce à soixante bénévoles. Pour son anniversaire, l’ONG a ainsi proposé en mai dernier en plein cœur de Hong Kong une exposition, baptisée « Au-delà des frontières », réunissant 30 artistes. Tous avaient accepté d’offrir une de leurs œuvres dont le produit de la vente a été reversé à l’association. Cela a permis de soutenir les programmes d’éducation lancés par l’ONG aux Philippines, avec notamment le financement d’une maison pour des étudiants vivant en dessous du seuil de pauvreté, et de huit crèches. La réalisatrice Jill Coulon a également produit pour l’association le film « Grandir » qui suit le parcours de six enfants dont la vie a été changée grâce aux parrainages.
Contact : beatrice@childrenofthemekong.org.hk
Association Mayaa
Cette association permet d’apporter éducation, soins et protection à des centaines d’enfants défavorisés des bidonvilles, et soutient les familles déshéritées du Népal et de Hong Kong.
Elle a été fondée en 2011 par Nicole Sicard, professeur de biologie basée à Hong Kong depuis une cinquantaine d’années. Au Népal, elle construit des écoles et soutient les familles. « Les enfants étaient sous-alimentés et une nutritionniste nous a donné quelques conseils, raconte la Française, née à Nantes. Elle s’est prise d’amitié pour Mayaa et ne nous a plus lâchés ! Elle fait maintenant des études d’infirmière et est à temps complet depuis 2016. » À Hong Kong, l’association vient en aide aux enfants de migrants scolarisés dans le nord de la mégapole pour l’achat d’uniformes et de fournitures scolaires. Durant ses années d’enseignement, Nicole Sicard avait déjà créé « L’école libre du soir » où, avec l’aide de certains de ses élèves, elle donnait des cours aux travailleurs migrants.« Je trace les lignes stratégiques, les grandes décisions, explique-t-elle. Pour moi l’éducation a toujours été la ligne conductrice de ma vie et celle de Mayaa aussi : c’est la priorité. » L’association prend également en charge les frais médicaux exceptionnels pour les familles en difficulté. Elle mène aussi des projets communautaires visant à aider des enfants handicapés, notamment des aveugles. « Le but est d’éduquer les enfants des bidonvilles jusqu’à ce qu’ils aient terminé leurs études et obtenu un métier, explique Mme Sicard. Nous préférons en accueillir moins pour les amener jusqu’au bout. Aujourd’hui, nous suivons 180 enfants, de 3 à 20 ans. » Depuis deux ans, Mayaa accueille des volontaires qui acceptent de donner cinq mois de leur temps pour aider avec leurs compétences, en insistant sur l’éducation : anglais, informatique, etc. L’an dernier, à 82 ans, Nicole Sicard a été d’être faite chevalier de la Légion d’honneur, reconnaissance de la France pour ses actions remarquables au service des enfants.
Contact : bureau@mayaahk.com
Fonds associatif de solidarité (FAS) à Hong Kong
Paul Milon, président du FAS, nous présente cette structure reconnue comme association caritative par le gouvernement de Hong Kong.
Qu’est-ce que le FAS ?
Il a été créé en 2011 afin de répondre financièrement, de façon ponctuelle, à des besoins de citoyens français et de leurs dépendants, résidant ou de passage à Hong Kong. D’une manière générale, les conditions de vie des Français ici sont bonnes, mais il y a une tendance à la précarisation des situations professionnelles (raréfaction des contrats « expat’ » et généralisation des contrats locaux) qui, combinée à l’absence de filets sociaux (pas d’assurance-chômage par exemple), peut créer des situations de détresse.
Quel type d’aide apporte le FAS ?
Nous avons par exemple aidé des familles qui, suite à un licenciement (ou à l’échec de leur projet entrepreneurial), se sont retrouvées en situation de banqueroute personnelle et obligées de rentrer en France. Nous sommes aussi intervenus dans des cas de séparations, ou pour aider de jeunes professionnels en situation de conflit avec leur employeur ou à court de liquidités après des recherches infructueuses. Notre aide est souvent financière, mais elle est aussi parfois simplement psychologique ou juridique.
Qui sont vos partenaires ?
Nous avons réuni au sein de notre comité les trois associations représentant les Français de Hong Kong (UFE, ADFE et Hong Kong Accueil). Nous travaillons également en parfaite coordination avec les services du consulat général de France. Enfin, nous avons des Français établis de longue date à Hong Kong, avec des compétences en psychologie et en droit.
Qui finance ?
Nous fonctionnons principalement via des dons et des actions de levée de fonds, notamment grâce au soutien historique du festival artistique du French May. Depuis 2015, le FAS est reconnu comme association caritative par le gouvernement de Hong Kong, ce qui permet aux dons d’être déductibles de l’impôt. Enfin, les personnes que nous aidons s’engagent, dans la mesure du possible, à rembourser notre aide lorsque leur situation s’est améliorée, ce qui permet ensuite d’en aider d’autres.
Contact : paul.milon@edhec.com
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