« J’ai débuté ma carrière comme avocate en droit de la santé à Montréal, explique Amélie Dionne-Charest. À mon arrivée à Hong Kong, j’ai cherché de l’information crédible sur l’assurance-santé et le système de santé local. Ce n’était pas évident. J’ai vite réalisé que je n’étais pas seule : beaucoup de familles et d’entreprises cherchaient des conseils d’expert. » Nous sommes en 2013. La Canadienne crée AD MediLink avant d’être rejointe par son mari, Julien Mathieu. « J’ai d’abord travaillé en finance pendant treize ans, témoigne le Français. Je me suis ensuite lancé dans cette aventure, le thème de la santé y était pour beaucoup. Après avoir vécu aux États-Unis, l’Asie nous attirait : nous voulions que nos enfants y soient exposés. Nous avons décidé d’y rester et bâtir notre entreprise. » Chez AD MediLink, chaque conseiller reçoit une formation continue sur la santé dans le privé et public à Hong Kong. « Nous sommes les seuls courtiers 100% spécialisés en assurance-santé à Hong Kong et nous travaillons avec notre propre comité composé de médecins et spécialistes réputés », indique Julien Mathieu. Le marché hongkongais de l’assurance- santé est peu protecteur du consommateur. Choisir le bon produit au bon moment de sa vie est crucial et requiert des conseils de spécialiste. D’autant que de plus en plus d’expatriés français travaillent sous contrat local et ne bénéficient pas forcément d’une couverture médicale complète via leur employeur. Certes, les Français peuvent souscrire un contrat auprès de la Caisse des Français de l’étranger (CFE) rappelle Amélie, mais sa part de remboursement est basée sur les montants de la Sécurité sociale française – bien inférieurs aux coûts réels à Hong Kong. Ensuite il est difficile de s’assurer si vous avez eu des soucis de santé.
Un vrai casse-tête
À Hong Kong, les assureurs discriminent généralement si vous avez des conditions préexistantes. Cela peut être un vrai casse-tête si l’on n’a pas de filet de sécurité, c’est-à-dire une assurance supplémentaire. D’autant que le secteur privé de la santé dans l’ancienne colonie britannique est le plus cher au monde après les États-Unis, avec une inflation de 8 à 10% par an. Ici, un accouchement avec césarienne d’urgence coûte facilement 250 000 HK$ (27 000 euros) et un traitement du cancer jusqu’à 2 000 000 HK$ (220 000 euros). Le secteur public est quasi gratuit quand on réside à Hong Kong mais les délais d’attente sont de plusieurs mois, voire un à deux ans pour certains spécialistes. À l’inverse, dans le secteur privé on obtient un rendez- vous très rapidement mais cela a évidemment un coût, d’où l’essor des assurances-santé. En 2015, le couple étend ainsi ses activités en organisant la toute première conférence sur la maternité à Hong Kong. Quelques années plus tard, l’événement attire plus de 1 000 participants. Dans le même esprit et en complément, Amélie et Julien créent en 2017 le site en ligne d’information indépendant Healthy Matters. « Nous souhaitions informer le plus grand nombre de personnes et nous trouvions dommage que seuls nos clients en assurance bénéficient de notre expertise sur la santé à Hong Kong », explique Amélie. C’est aujourd’hui le premier site d’information santé à Hong Kong, avec des centaines de guides pratiques, la plus grande plateforme de médecins (plus de 5 000) et des conseils sur les médicaments et suppléments.
Écrire à Julien Mathieu :
julien@admedilink.hk
AD MediLink : www.admedilink.hk
Healthy Matters : www.healthymatters.com.hk