Cette semaine, les ministres J.-M. Blanquer, J.-Y. Le Drian et J.-B. Lemoyne ont dévoilé le plan qui doit servir les ambitions affichées du président Emmanuel Macron, à savoir doubler les effectifs des élèves scolarisés à l’étranger afin notamment de consolider les instruments de diplomatie d’influence de la France. Pour ce faire, l’homologation des établissements est simplifiée, les personnels devraient être augmentés avec l’embauche de 1 000 personnes d’ici 10 ans (cependant ils ne sont pas tous, loin s’en faut, des enseignants). Désormais, il ne sera plus possible de “faire carrière” à l’international : la mobilité des personnels détachés par l’Education nationale sera limitée à 6 ans, ce qui permettra par ailleurs d’enrichir le réseau métropolitain d’enseignants ayant une expérience internationale. Et puisqu’il va falloir doubler les effectifs en quelques années, il va aussi falloir former des enseignants, en grande majorité embauchés localement. Ces derniers pourront bénéficier d’une formation spécifique et délocalisée sur 16 pôles de formation répartis dans le monde. Ajoutons à cela dès la rentrée 2020-2021 la possibilité, pour les étudiants qui voudraient enseigner à l’étranger, une certification spécifique délivrée dans le Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation.
Le plurilinguisme est désormais placé au cœur de la formation des élèves et, autre élément que le gouvernement espère attractif, une réforme des lycées qui propose une organisation plus proche de l’enseignement anglo-saxon, avec un tronc commun plus restreint et des spécialités plus nombreuses. La plateforme France Education vient compléter le réseau français, unique au monde, en offrant à tous les établissements des contenus, ressources et services éducatifs numériques complets, avec le soutien d’acteurs aussi incontournables que Canope ou le Cned.
En outre, l’AEFE est réformée, elle est désormais dotée d’un nouveau service d’appui au développement du réseau, les ambassades pourront mettre en œuvre des plans locaux de développement et un nouveau conseil d’orientation de l’enseignement français à l’étranger réunira régulièrement tous les acteurs de l’enseignement français à l’étranger avec les ministères de l’Education et des Affaires étrangères.
Pour soutenir ce développement, une enveloppe supplémentaire de 25 millions d’euros est débloquée. Cela ne permet pas à l’AEFE de retrouver son budget d’avant les coupes budgétaires de 2017, mais cela viendra néanmoins soutenir son action pour, par exemple, stabiliser les frais de scolarité pour les familles, des frais en hausse constante depuis quelques années et de plus en plus difficiles à assumer malgré la mise en place de bourses : 25 000 élèves français en bénéficient, soit environ le quart des jeunes français scolarisés dans le monde.