Parmi nos millions de compatriotes qui vivent à l’étranger, certains d’entre eux pour des raisons de couverture numérique insuffisante, d’éloignement, de moyens financiers contraints ou de difficulté dans la compréhension ou dans l’usage des nouvelles technologies, se sentent ou se retrouvent exclus du tout numérique qui envahit pourtant toutes les sphères de nos vies, privées, sociales, professionnelles, publiques ou administratives.
Naturellement, nous ne pouvons que nous réjouir de la formidable simplification et rapidité que nous apportent les transformations et les révolutions, numériques en cours. Ceci étant, veillons résolument à ne laisser personne au bord des autoroutes de ces nouvelles pratiques sensées simplifier et moderniser nos vies.
En effet, j’ai pu constater tout au long de mes déplacements et de mes échanges dans ma circonscription, notamment auprès de nos ainés ou de personnes isolées, une incompréhension, une crainte, voire une frustration, par rapport à l’outil numérique, aux réseaux sociaux et à la numérisation forcée de l’administration publique.
Dans le même temps, nombreux sont nos compatriotes installés partout dans le monde qui maîtrisent parfaitement (et au quotidien) l’ensemble des outils numériques et qui ne demandent qu’à partager leurs connaissances avec celles et ceux qui n’en disposent pas ou qui ont en rejet, voire parfois en “horreur”, ces évolutions et révolutions informatiques.
Fort de ce constat, des besoins immenses, des nécessités et de l’esprit toujours bienveillant de nos compatriotes pour s’entraider, je propose de généraliser le test fait dans une partie du Liban qui s’est avéré concluant à savoir la désignation d’un Référent Internet à l’Etranger (RI) qui, sur la base du bénévolat et du volontariat, devient le relais ou le lien pour les services dématérialisés de celles et ceux, qui à proximité géographique et en difficulté avec le numérique, exprimeraient le besoin de bénéficier de soutien ou d’accompagnement.
J’ envisage un maillage de ces référents internet, pays par pays, et sur la base d’une répartition identique à celle de l’îlotage actuellement en vigueur, avec selon le nombre de nos compatriotes un ou plusieurs référents internet.
De la même façon, et en parallèle, la mise à disposition d’une borne internet en accès libre, dans chacun de nos consulats, pourrait contribuer à réduire la fracture numérique et permettrait que la dématérialisation qui prospère puisse être accessible à chacun tout autour du monde.
La révolution numérique est partout mais, de facto, une inégalité subsiste selon nos âges, l’apprentissage ou la familiarité que nous avons de ces outils et je veux remercier ici les Françaises et les Français qui déjà aident informatiquement leurs compatriotes de l’étranger et je pense notamment aux Conseillers consulaires qui viennent régulièrement en soutien actif auprès de nos ressortissants.
Mais, à l’aune d’un chantier immense d’inclusion de millions de personnes en panne numérique, l’instauration systématique de référents internet à l’étranger serait à la fois une solution pratique et bénéfique mais également un vecteur de renforcement des liens sociaux entre compatriotes vivant à l’étranger.
Je compte donc sur toutes les bonnes volontés pour accepter de devenir « Référent Internet à l’Etranger » (RI) et ne manquerai pas de vous informer des démarches que je vais mener avec le Quai d’Orsay en ce sens.
En vous remerciant par avance de me faire part de vos remarques sur ce projet,
Numériquement vôtre !“
Amélia Lakrafi