Vous vous souvenez de cet homme qui était monté à l’assaut de la tour Eiffel en 1989, célébrant à sa façon le bicentenaire de la Révolution ? Et bien c’était lui, Jean-Michel Casanova. Depuis, il a fait une longue route, qui l’a mené des Etats-Unis à la Chine, comme comédien, cascadeur… et aujourd’hui réalisateur.
Quand on lui demande pourquoi il est parti à l’étranger, Jean-Michel Casanova répond que c’est aussi par déception : «J’étais l’une des stars d’un sport qui n’était pas encore une discipline olympique, et je n’avais pas la possibilité d’en vivre. Les producteurs de cinéma français m’ont longtemps mené en bateau… alors je suis parti à la conquête du rêve hollywoodien. »
De la tour Eiffel à l’ascenseur le plus haut du monde
Passionné de sport et d’art, après une carrière de cascadeur en France, J.-M. Casanova est donc parti vivre aux Etats-Unis en 1998. Là, il enchaîne les participations à des séries, des films, mais il finit par quitter le pays après le 11-Septembre. « Difficile pour un artiste indépendant, français, de travailler, alors que notre pays avait décidé de ne pas suivre Bush en Irak ». Direction : la Chine. « La Chine semblait juste s’intéresser à l’escalade et au cinéma, explique-t-il. Je suis parti par amour pour l’aventure, un besoin de me renouveler sans cesse. Cela m’a donné des ailes et j’ai atterri à Pékin avec l’intention de tout redémarrer à zéro. J’ai joué dans un grand film, tourné un documentaire qui a reçu un prix “Xinhua”. Je me suis dit que j’étais peut-être à la bonne place au bon moment ! »
Ils ont d’ailleurs été plusieurs millions à le voir grimper l’ascenseur le plus haut du monde à Bailong durant quelque 68 minutes d’un show télé, les médias mettant alors en avant la drôle d’histoire de ce grimpeur français.
Mais partir ainsi à l’aventure en Chine, était-ce si facile ?
« Vivre en Chine avec un visa et un contrat de travail, rien de plus facile, affirme-t-il. Mais les choses sont beaucoup plus difficiles pour les travailleurs indépendants qui veulent, comme moi, marcher dans les clous. Il est très difficile d’obtenir un visa aujourd’hui, beaucoup de comédiens tournent ici sans visa… Il faut apprendre la langue bien sûr. Mais là où quelqu’un voit un mur insurmontable, moi je vois quelque chose de plus à grimper, où des centaines de solutions apparaissent ! » Et les recommandations de cet expatrié passionné sont simples : « Il faut impérativement régler le problème de visa pour un long séjour. Mais il faut d’abord se faire inviter pour une visite de courtoise et tâter le terrain. Ensuite, il faudra trouver un employeur qui a vraiment besoin d’un étranger, en général avant de s’installer en Chine. Attention, c’est beaucoup plus difficile pour un Français que pour un Américain par exemple : mais il ne faut pas déroger à la règle, les autorités ne rigolent pas avec les visas. Sinon, il est bien sûr préférable de parler quelques mots de chinois, d’ailleurs les Chinois adorent les étrangers qui font l’effort de parler leur(s) langue(s). Il ne faut pas avoir peur de laisser venir les choses, car les opportunités existent partout, dans tous les domaines. J’encouragerai tous les jeunes qui ont la tête sur les épaules à venir tenter leur chance ici. »
Aujourd’hui, Jean-Michel Casanova est à fond sur son projet de film qui a reçu le soutien de la France via le programme de Film France et de la Chine avec la Chinese Mountaineering Association. Climbing Steel est désormais le nouveau défi de Jean-Michel Casanova, une formidable expérience cinématographique qui raconte sa vie d’aventures et de gageures !