Dans un contexte mondial marqué par la prolifération des infox, les dirigeants du DG7*, réunis à Berlin à l’occasion de leur rencontre annuelle du 1er au 3 décembre 2019, ont souhaité unir leurs forces pour le développement d’outils numériques de validation et de vérification de contenus éditoriaux, au service d’une information internationale vérifiée et crédible.
Les techniques de plus en plus perfectionnées pour répandre à l’échelle du monde des informations fausses et manipulées sont une menace pour les médias professionnels et leurs publics. La vérification des contenus publiés sur Internet et les réseaux sociaux constitue donc une priorité de France Médias Monde, partagée par les membres du DG7, tout comme l’éducation aux médias. La réunion de Berlin a conduit les membres à s’engager pour concevoir et mettre en œuvre, sur le long terme, un plan de lutte contre les fausses informations, notamment celles générées par l’intelligence artificielle, visant à amplifier leur capacité commune de détection et de riposte.
Les membres du DG7 ont ainsi convenu de collaborer autour de solutions pour accompagner le travail de leurs rédactions, notamment à travers « Project Origin », une initiative de CBC/Radio-Canada et de la BBC, avec le New York Times, et « TrulyMedia » conçu par DW. Leur coopération autour du développement de ces projets vise à accroître leur capacité à diffuser des contenus textes, sons et vidéos accompagnés de leurs sources vérifiées, permettant aux publics de toujours mieux distinguer le vrai du faux.
Au-delà, le DG7 appelle aussi les réseaux sociaux, avec lesquels certains médias publics travaillent d’ores et déjà à cette fin, à lutter contre la désinformation et à contribuer ainsi à la protection des univers numériques comme espaces de libre expression.
Le DG7 a également discuté de mesures à prendre contre la pression grandissante qui s’exerce sur la liberté de la presse dans le monde, comme la censure, l’intimidation ou les menaces contre les journalistes.
Le groupe a souligné l’importance essentielle de bien distinguer les médias de service public qu’il rassemble, caractérisés par leur indépendance éditoriale, des médias contrôlés par les États et leurs gouvernements.
Avec plus d’un milliard d’utilisateurs hebdomadaires, les diffuseurs du DG7 jouent un rôle majeur dans le monde au service d’une information libre. Leurs téléspectateurs, auditeurs et internautes, particulièrement dans les pays les plus répressifs, ont accès à travers ces médias à une offre d’information vérifiée, non censurée, qui lutte contre les infox, les discours haineux et la propagande.
Les membres du DG7 appellent les gouvernements du monde entier à respecter la liberté de la presse, à assurer la sécurité des journalistes et de leurs familles et à rejeter toute législation pouvant conduire à empêcher les médias indépendants d’exercer leur travail librement.
*Le DG7 est composé des groupes audiovisuels internationaux de service public de sept grands pays démocratiques : ABC Australia, CBC Radio-Canada, France Médias Monde, Deutsche Welle, NHK World-Japan, BBC World Service et U.S. Agency for Global Media, représentés par leurs présidents-directeurs généraux ou directeurs généraux ou respectifs.