> Qu’est-ce que la Fiafe?
La Fédération internationale des accueils français et francophones d’expatriés (Fiafe) organise des rencontres entre Francophones expatriés dans les 150 associations (des « Accueils ») présentes dans 90 pays du monde et attachées au respect de la charte de la Fiafe, à savoir une démarche apolitique, non confessionnelle et toujours gérée par des bénévoles. Son objectif est d’entretenir un réseau social et amical constitué aujourd’hui de 10 000 bénévoles et 100 000 adhérents dans le monde, accéder à des échanges culturels, mais aussi tisser des liens avec les communautés locales afin de ne pas s’enfermer dans une bulle culturelle ou linguistique.
> Le réseau Fiafe, des sources d’information précieuses
La force du réseau repose également sur le partage d’expériences entre les membres, en matière de vie quotidienne comme sur le plan professionnel. Bon nombre d’adhérents ont d’ailleurs pu trouver un emploi de cette façon, avant de devenir des conseillers avisés à leur tour. Mais la Fiafe c’est aussi un site Internet qui permet d’accéder aux informations relatives à la vie et l’organisation de la Fédération, ses statuts, son actualité, la carte des Accueils dans le monde et de nombreux renseignements pratiques, y compris en ce qui concerne la question parfois sensible du retour.
Reste néanmoins un possible écueil, s’il n’existe pas encore d’Accueil dans une nouvelle destination… Aucun souci, la Fiafe peut aider à en créer un. Et si une association dispose d’un fonctionnement semblable à celui d’un Accueil, celle-ci peut également rejoindre la Fiafe pour béneficier de l’impact de ce réseau.
> Entretien avec Corinne Levet, présidente de la Fiafe
Selon vous, la volonté de se rapprocher et d’échanger avec ses compatriotes lorsqu’on s’installe à l’étranger est-elle une démarche qui se développe ou est-elle au contraire plutôt en berne ?
Corinne Levet : Comme nous voyons le nombre de nos Accueils et celui de leurs adhérents augmenter, je pense que c’est une démarche toujours d’actualité ! Les expatriés ont envie de découvrir le pays où ils s’installent et de s’y adapter le plus rapidement possible. S’appuyer sur un réseau francophone est l’un des meilleurs moyens d’y parvenir. Cela permet de profiter de la familiarité rassurante de notre langue, et de l’expérience de ceux qui sont arrivés avant nous. Parmi les très nombreuses activités proposées (en français) par les Accueils de la Fiafe, les visites culturelles et les conférences sont partout les plus prisées.
Les sollicitations d’adhésion à la Fiafe sont-elles toujours le fait d’individus ou d’associations ?
CL : Notre réseau se développe depuis trente-cinq ans. Certaines associations existantes décident de rejoindre la Fiafe afin de bénéficier de la force de notre réseau ; récemment Bombay Accueil, Koweit Accueil & Hambourg Accueil. Quand des personnes ont connu un ou plusieurs de nos Accueils à l’étranger et arrivent dans une ville où il n’y en a pas encore, ils s’en désolent, nous contactent, et nous les accompagnons alors dans la création d’un nouvel Accueil ; Toronto Accueil et Reykjavik Accueil, pour citer les derniers en date !
Arrive-t-il que des entreprises vous contactent pour faciliter l’installation de salariés détachés par exemple ?
CL : Notre Accueil d’Adelaïde a été créé en 2016 par une ancienne bénévole de celui de Sydney, à la suite de contacts avec le gouvernement d’Australie méridionale qui attendait des familles françaises et souhaitait les accueillir au mieux. C’est la seule fois où nous avons eu une telle demande, et là encore le succès de cette réalisation repose sur la volonté et le travail des bénévoles qui ont porté ce projet.
Y a-t-il des régions du monde où les démarches pour implanter des Accueils sont plus nombreuses ?
CL : Bien sûr, la situation diffère selon les zones géographiques, et les démarches sont propres à chaque pays. À ce jour, nous avons pu accompagner toutes les créations d’Accueils qui nous ont été demandées, dans des délais très raisonnables et avec le soutien précieux des ambassades et des consulats.
Les situations sécuritaires influent-elles en ce sens ?
CL : Au vu du grand nombre de nos Accueils, il y en a certains qui continuent à fonctionner dans des contextes difficiles, et je rends hommage aux équipes courageuses qui les animent !
Comment la Fiafe se positionne-t-elle par rapport à d’autres réseaux d’accueil des Français expatriés, comme l’Union des Français de l’étranger (UFE) par exemple ?
CL : Nous partageons avec l’UFE et Français du Monde la même envie d’accompagner nos compatriotes dans leur expatriation, et c’est une chance pour eux d’avoir autant de choix ! Nos réseaux sont, pour les Français de l’étranger, des ressources et des richesses qui s’ajoutent. La Fiafe est le réseau qui a accompagné mon expatriation, et c’est avec beaucoup de fierté que je représente aujourd’hui ses 10 000 bénévoles dont j’admire tous les jours l’engagement et l’enthousiasme !