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Un challenge à relever pour l’enseignement français à l’étranger !

Alors que le gouvernement s’est donné pour mission de développer l’enseignement français à l’étranger sur les dix prochaines années, le Journal des Français à l’étranger va publier toute cette semaine des entretiens avec des acteurs clés du domaine. Zoom sur les enjeux.

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Le réseau d’enseignement à l’étranger est le seul à scolariser des enfants Français, mais aussi, pour près des deux tiers, des élèves étrangers. Le gouvernement français s’est donné pour mission de le développer sur les dix prochaines années, un défi à relever par l’ensemble des opérateurs du monde de l’éducation, publics et privés. Début octobre, lors d’une conférence de presse qui associait les ministères de l’Education et des Affaires étrangères, les ministres Jean-Michel Blanquer et Jean-Yves Le Drian exposaient le plan de développement de l’enseignement français à l’étranger voulu par le président de la République, Emmanuel Macron. L’objectif est ambitieux puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de doubler le nombre d’élèves des écoles d’enseignement français à l’étranger à l’horizon 2030 !

Dans le détail, les buts d’une telle réforme sont :

  • d’accueillir plus d’élèves ;
  • d’accompagner la croissance des établissements existants et la création de nouvelles écoles ;
  • de mieux associer les familles à la vie des établissements ;
  • de mieux accompagner le réseau grâce à une mobilisation accrue des ambassades.

> Accueillir plus d’élèves

La réputation des établissements français à l’étranger n’est plus à faire, celle du bac non plus. Quand on additionne les deux, on obtient d’excellents résultats avec plus de 97% de réussite au bac, et la possibilité de suivre un cursus supérieur en France. La réforme du bac, et celle du lycée qui va résolument vers un lycée modulaire plus compatible avec celui des anglo-saxons, doit permettre aux élèves de choisir des spécialités leur assurant un parcours plus autonome. Pour ce faire, le Cned est partenaire afin de permettre aux élèves qui font le choix de spécialités non enseignées dans leur établissement de ne pas être pénalisés. Autre atout, celui du plurilinguisme avec 168 sections internationales, qui sera renforcé avec un renforcement de ces sections dans les collèges et les lycées. Enfin, les établissements français souhaitent promouvoir dans le monde les contenus, ressources et services éducatifs francophones produits par les opérateurs publics comme France éducation internationale, Canope, le Cned, l’Institut français) ainsi que la plateforme France Education, accessible à tout le réseau.

> Accompagner la croissance

La croissance voulue par le gouvernement doit nécessairement s’accompagner d’une exigence soutenue de qualité. Ainsi, si l’homologation se simplifie, les établissements devront toujours attester leur conformité aux principes, aux programmes et à l’organisation pédagogique du système éducatif français. Les nouveaux établissements pourront être homologués dès leur première année.

En outre, le ministère de l’Education nationale s’engage à détacher 1 000 personnels supplémentaires d’ici 2030. Mais désormais, les personnels détachés ne pourront l’être que pour une durée maximum de six ans. Dans le même temps, ces enseignants nouvellement détachés pourront être mieux formés à l’international. Les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation proposeront une certification spécifique dans le cadre du master MEEF. Dès 2020-2021, tous les étudiants qui le souhaitent pourront suivre cette certification. Ils auront des connaissances supplémentaires en matière linguistique, interculturelle… Quant aux enseignants déjà diplômés comme pour ceux recrutés localement, ils se verront proposer des formations sur 16 pôles régionaux créés dès 2020.

> Mieux associer les familles

Les familles qui optent pour la scolarisation de leurs enfants dans le réseau français font un effort financier parfois important ; elles ne le font jamais par hasard, elles attendent beaucoup de cet investissement. C’est pourquoi le gouvernement souhaite qu’elles soient davantage associées à la gestion de ces établissements, notamment dans la vie et le projet d’établissement. Ils seront désormais mieux associés à la préparation du budget de leur établissement et leur représentation sera accrue au conseil d’administration de l’AEFE, à Paris.

> Mieux accompagner le réseau

La colonne vertébrale de ce réseau d’enseignement est l’AEFE (l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger). Elle va désormais être dotée d’un nouveau service d’appui au développement du réseau (SADR) qui va accompagner les investisseurs publics et privés souhaitant développer une offre d’enseignement conforme aux programmes scolaires français. Le SADR apportera une offre complète, dès en amont du projet, avec son expertise dans les domaines de l’immobilier, de la sécurité, de la pédagogie, de la gouvernance, des ressources humaines, de la communication, de l’homologation…

Pour que le plan de développement soit efficace et se développe localement, les ambassades sont sollicitées : elles chapeauteront des plans de développement et les postes diplomatiques mèneront une analyse de l’offre et de la demande éducative. Elles devront aussi veiller à ce que le développement de ces nouveaux établissements soit régulé et garantissent la qualité des enseignements.

Enfin, un conseil d’orientation de l’enseignement  français à l’étranger permettra de mettre en œuvre ce plan de développement. Il réunira tous les ans l’ensemble des acteurs de l’enseignement français à l’étranger avec les ministres de l’Education et des Affaires étrangères.

> Des moyens financiers conséquents

Si l’ensemble des acteurs sont sur le pied de guerre pour mener à bien ce plan de développement, l’Etat a également dégagé des moyens financiers pour réaliser ses objectifs. Ainsi, le budget de l’AEFE va augmenter de 25 millions d’euros en 2020. Cet argent devra aider l’AEFE à piloter le plan, en particulier pour accompagner les investisseurs dans la création de nouvelles écoles d’enseignement français à l’étranger. En outre, le système de bourse qui permet aux moins fortunés de poursuivre leur scolarité dans ces établissements homologués va perdurer. Aujourd’hui, il permet à quelque 25 000 élèves d’en bénéficier, dont 40% voient la totalité de leurs frais de scolarité pris en charge.

Désormais, tout est prêt pour que ce plan puisse prendre son envol… en tout cas, sur le papier ! Car maintenant il va falloir que l’ensemble des acteurs de terrain retroussent leurs manches pour que les objectifs, pour le moins ambitieux, du gouvernement, soient atteints !

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