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Français à l'étranger
8 février 2020

Coronavirus : témoignages de Français en Chine

En pleine crise liée au coronavirus, des Français témoignent sur leur situation en Chine. Si d’importantes difficultés émergent pour les personnes bloquées dans la province de Hubei, d’autres Français notent des problèmes de visas, pour obtenir des masques et une réalité économique de plus en plus critique. Certains Français veulent aussi dédramatiser la situation.

Wuhan, capitale de la province de Hubei, a été au coeur des préoccupations des autorités françaises. Cependant dans le reste de cette province de plus de 58 millions d’habitants, les personnes bloquées semblent être dans une situation de totale incertitude :

J.H. « Je suis bloqué en Chine, ma ville est en quarantaine (Jingzhou, Hubei Province), 200km à l’ouest de Wuhan. J’ai suivi le rapatriement des français de Wuhan via le groupe WeChat des Français de Wuhan. Le consul et ses équipes ont fait un travail formidable! Malheureusement pour les Français de la province,iop)p-l c’est plus compliqué, voire impossible de rejoindre Wuhan, tous les accès sont bloqués, et nous n’avons pas d’informations de la part des autorités françaises. Ils se concentrent sur Wuhan. Nous devons rejoindre Wuhan par nos propres moyens, mais j’ai décidé de rester pour l’instant. Dans ma ville plus de 700 personnes infectées »

C.A. «Je suis actuellement en Chine sur Shenzhen précisément. Je me retrouve dans une situation plutôt critique étant donné que ma femme d’origine chinoise se trouve dans la province du Hubei qui se trouve actuellement bloquée. D’après ses dires, elle pourrait rentrer dans 10 jours, l’épidémie ne faisant qu’évoluer et prendre de l’ampleur, les activités professionnelles sont sans cesse repoussées ce qui s’annonce plutôt mal vis à vis de l’éradication du virus. J’ai l’intention de rentrer en France ce qui serait la décision la plus sage, néanmoins, je ne me vois pas quitter la Chine sans ma femme ce qui rend la situation d’autant plus compliquée. Nous sommes en pleine situation de crise ici, les quadrillages sont faits dans plusieurs endroits afin de contrôler la température des gens, ce qui est une très bonne chose. »

Un Français présent actuellement à Guangzhou, note, pour sa part, des difficultés pour l’obtention de nouveaux masques. Des questions se posent en outre quant aux autorisations de séjour.

A.M.« Pour le moment, nous ne comptons pas rentrer en France. Nous avons une société ici avec des employés et il faut que nous puissions organiser la remise en marche de la production. Et comme en plus, il était quasi impossible jusqu’ici de trouver de nouveaux masques, il nous semblait plus risqué de prendre l’avion et de passer des heures enfermés avec d’autres personnes également équipées d’anciens masques. Il y a de moins en moins d’avions à décoller de notre ville et les prix augmentent. A Guangzhou il y a près de 300 cas et 0 décès mais, chaque jour, il y a de nouvelles restrictions. Désormais on prend notre température dès qu’on entre dans un immeuble quelqu’il soit. Là où nous vivons, le métro, McDonald’s, les centres commerciaux, etc… Dans notre immeuble, les boutons des ascenseurs sont recouverts de film plastique et du sanitizer est mis à disposition. Les livreurs ne peuvent plus rentrer dans les immeubles (et ici la livraison c’est à un niveau bien plus élevé qu’en France). La ville est quasi morte. Les rues sont dépeuplées, presque tous les magasins et restaurants sont fermés. Il y a eu deux jours de pénurie de légumes dans le centre ville mais c’est revenu à la normale. Les supermarchés restent ouverts par contre. Les deux vraies difficultés que rencontrent les expats ce sont d’abord les masques. Pénurie totale. Un système de réservation à été mis en place sur wechat par l’administration mais les premiers jours, le système ne fonctionnait qu’avec un numéro de carte d’identité chinoise. La deuxième est de savoir ce que l’on doit faire à cause des visas. Toutes les personnes en visa business doivent sortir de Chine tous les 30 jours mais les frontières de Hong Kong, Macau, des pays frontaliers ferment de plus en plus, jour après jour, et l’administration chinoise ne dit pas clairement si elle supprimera les sanctions pour les overstays. Du coup, nous avons dû faire un aller retour en train pour Macau avec de vieux masques. » 

Certains Français, qui ont leur activité  dans le pays, s’inquiètent également d’une situation économique de plus en plus difficile :

A.M. « Les Français n’ont pas peur de tomber malades mais la situation devient vraiment pesante. D’autant plus pour ceux, comme nous, qui avons des employés. Nos employés chinois sont terrorisés et leurs villages sont barricadés et ils ne peuvent pas revenir travailler. Donc même si la reprise officielle est pour lundi, beaucoup d’employés manqueront à l’appel dans toutes les sociétés. C’est un vrai problème pour la survie des sociétés».

C.A. « J’ai appris, il y a peu, du ministère des affaires étrangères, qu’il n’y aurait plus d’avions de rapatriement actuellement, niveau financier ce n’est pas la joie car les dépenses se font quotidiennement, mais l’argent ne rentre plus à cause du virus toutes activités à été suspendu, et d’après les autorités chinoises elles reprendraient à partir du 6 mars, chose qui n’est pas encore sûre. »

D’autres Français présents dans le reste du pays, ont, de leur côté, tenu, dans leur témoignage, à relativiser la situation sur place. Certains ont d’ailleurs pu rentrer en France sans trop de difficultés.

C.R. « Je suis actuellement en Chine. Je me trouve dans le Sichuan. Je reste dans la ville natale de ma copine en attendant la rentrée. Là où je me trouve, la situation n’est pas aussi apocalyptique que l’on pourrait penser, les gens font attention mais je ne ressens pas cette tension que décrivent certains médias. Je ne compte absolument pas rentrer, ma vie et mes projets professionnels sont en Chine actuellement, j’attends tout simplement que la situation se tasse avant de reprendre une vie normale. En attendant, je reste dans l’appartement, il m’arrive de sortir de temps à autre mais simplement pour acheter quelques vivres. Je suis évidemment obligé d’admettre que la grosse problématique à laquelle la plupart de la population fait face n’est autre que l’ennui. »

D.P.  « Je suis résident en Chine dans la campagne de Suzhou vers Shanghai. Sortir ne pose absolument pas de problème. Les billets d’avions sont légèrement plus haut que la moyenne mais correspondent à des billets de dernière minute. J’ai payé avant-hier pour renvoyer ma femme et mes deux enfants 2400 dollars US aujourd’hui, ce qui fait 800 dollars US par personne, avec un retour le 8 mars en vol direct compagnie chinoise qui normalement fait des codes share avec Air France. D’autres compagnies comme Aeroflot proposaient avec une escale le vol à 600 dollars US.  Je reste en Chine pour des raisons professionnelles. Le gouvernement a fait énormément de restrictions pour enrayer la contamination. Je pense qu’il faudrait aussi en parler car c’est très positif. En France il n’y a absolument pas de contrôle a la douane et aucune restriction sur les nationalités. On est uniquement 12h d’avion ».

P.B. « Je suis rentré en France, non pas à cause du virus, mais simplement pour voir ma famille. J’ai un petit hôtel installé sur l’île de Weizhou, petite île au sud de la Chine à 200 km du Vietnam. La famille de ma femme est à Chengdu, nous avons été à Chengdu mi-décembre pour les fêtes… Pour rentrer en France nous avons pris les billets d’avion sur Air China. A l’aéroport de Chengdu, ils nous ont fait remplir un document (d’où l’on vient et à quel endroit nous allons ..) vérification de la température… passage au douane. Arrivé en France aucun problème, vérification des passeports et c’est tout…. pas de quarantaine ni de vérification quelconque.. nous , nous nous sommes mis 8 jours à l’écart de la famille. Par contre lorsque l’on va faire des courses, on nous regarde bizarrement… je pense que l’on ne fait pas de réflexion à ma femme car je suis avec elle, mais je sens que les gens on peur (la cause des médias et des messages d’abrutis sur les réseaux sociaux…) »

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