Actualités internationales
Coronavirus : récit d’un étudiant français coincé dans la province de Hubei
Le jeune étudiant breton, Jean Humbert, nous raconte son quotidien, bloqué à Jingzhou, à 200 km de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie du coronavirus : confinement, prises quotidiennes de température, quartiers bouclés, application pour repérer les personnes infectées…
Je suis arrivé en Chine il y a quatre mois, à Jingzhou, dans la province du Hubei. C’est une ville de 6 millions d’habitants, à 200 km à l’ouest de Wuhan. Ma passion pour l’Empire du Milieu est née d’un premier voyage en 2014. Par la suite, j’ai donc décidé d’y poursuivre mes études et de faire mon Master en économie dans ce pays à la fois fascinant et surprenant. J’étudie à l’Université du Yangtze, une université avec un grand nombre d’étudiants et un campus agréable. Je vis en colocation avec un étudiant espagnol, la cohabitation se passe bien. Mon quotidien était jusqu’ici tout ce qu’il y a de plus normal pour un étudiant : cours, révisions à la bibliothèque universitaire, sorties…
> L’annonce de l’épidémie du coronavirus
Puis tout a été chamboulé le week-end du 18 janvier. Le coronavirus a fait les gros titres de la presse locale puis internationale. Me trouvant seulement à quelques centaines de kilomètres de l’épicentre de l’épidémie, à Wuhan, et sachant que de nombreuses personnes y faisait quotidiennement l’aller-retour, je savais que je devais faire attention. La situation s’est d’ailleurs rapidement tendue. Le nombre de personnes infectées augmentait de jour en jour… Ce week-end là, ma ville a rapidement été placée en quarantaine, plus de transports, les rues se sont vidées subitement et les gens se sont enfermés chez eux. Il était pour moi impossible de rejoindre Wuhan pour un éventuel rapatriement. J’ai donc rapidement pris la décision, tout en rassurant ma famille, de rester sur place. A moi maintenant de faire attention et d’éviter d’attraper ce virus.
> Le quotidien à Jingzhou
Les premiers jours étaient très anxiogènes, nous ne savions pas grand-chose de ce virus, de sa vitesse de propagation et de ses éventuels symptômes. Chaque matin, mon colocataire et moi, nous nous demandons si nous allons bien, si l’un d’entre nous a ressenti le moindre symptôme. Nous mesurons notre température tous les jours. La moindre douleur, toux ou température anormalement élevée et l’angoisse monte. Après une petite toux, j’ai ainsi immédiatement appelé le Docteur Klein, médecin français à Wuhan, pour avoir des conseils, c’était une fausse alerte. L’université nous aide beaucoup en nous fournissant des masques et du gel hydro-alcoolique, qui ces jours-ci, sont impossibles à trouver car les pharmacies sont en rupture de stock. Elle nous fournit également des repas midi et soir car nous devons éviter les lieux trop peuplés comme les supermarchés.
Cependant cela ne m’empêche pas de sortir, même si je dois à chaque fois montrer patte blanche lorsque je quitte et je rentre dans ma résidence. Je dois ainsi systématiquement, à chaque sortie, fournir des informations et me faire mesurer la température. Désormais, chaque quartier de la ville est bouclé par les autorités qui contrôlent les allers et venues des habitants. Absolument tous les magasins sont fermés, seuls les supermarchés et supérettes sont ouverts mais avec des restrictions : pas plus de cinq personnes à l’intérieur et prise de température obligatoire avant d’entrer.
Le plus difficile est d’éviter l’ennui. Je passe la plupart du temps dans mon appartement. La météo n’arrange rien avec quelques chutes de neige qui ont entrainé une coupure de courant ces derniers jours dans l’ensemble de la résidence pendant plus de deux heures. Je passe beaucoup de temps sur les réseaux sociaux à suivre les informations sur la situation, je regarde des films, séries et la télévision française en replay. Je passe du temps avec ma copine, il nous arrive d’aller se balader pour nous dégourdir les jambes et respirer un peu d’air frais. C’est agréable car la ville est très calme et on peut étonnement entendre le chant des oiseaux, un bruit inconcevable il y a encore quelques semaines.
> Un futur incertain
La situation est ici moins critique qu’à Wuhan, nous pouvons plus facilement sortir. Je parle quotidiennement à ma famille de la situation en les rassurant et en leur disant que c’est moins dangereux que ce que l’on peut voir dans les médias. J’essaie de recueillir des informations auprès de l’université, de ma copine chinoise ou bien de mes amis chinois. Et je reste prudent. Plus de 1000 personnes sont infectées à Jingzhou et grâce à une application chinoise je peux savoir où les personnes ont été infectées autour de moi.
De plus, toutes les personnes ne sont pas rentrées de leurs vacances du Nouvel An Chinois. Le risque est encore là.
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