Pour les 300 touristes, la plupart des Français, que l’agence de Marine Chauvetet accueille en moyenne chaque année, l’aventure commence souvent par un voyage en train, du sud au nord de la Tanzanie, depuis Dar es Salam, sur les bords de l’océan Indien jusqu’à Kigoma au bord du lac Tanganyika.
“C’est un train qui n’est utilisé que par les locaux. Aucune agence ne propose à ses voyageurs de l’utiliser. C’est aussi une autre forme d’immersion. Au lieu d’aller dans un village, on prend les transports en commun locaux, et du coup, on est vraiment au contact de la population et en immersion totale avec les gens.”
L’agence ne travaille qu’avec des communautés dont les habitants sont volontaires pour accueillir des visiteurs étrangers. L’agence Endallah a été créée par un Tanzanien. La Française l’a rejointe un peu plus tard.
“Il y a 10 ans, il s’est rendu compte que les voyageurs commençaient à arriver en Tanzanie, et qu’ils venaient voir les animaux dans les parcs nationaux, les belles plages de Zanzibar, et qu’au final ils ne découvraient pas ce qu’il appelle la vraie Tanzanie, c’est-à-dire sa Tanzanie au quotidien. On essaie de faire un mix des deux et aussi de mieux répartir les retombées et les revenus du tourisme.”
> Un véritable lien
Les villages sélectionnés sont tous en dehors des circuits touristiques classiques de Tanzanie. L’idée est de créer un véritable lien. “Notre but, ce n’est pas d’aller dans le village, pour voir, pour observer, pour faire des photos, pour écouter et pour partir et être passif. Notre but, c’est que les voyageurs soient actifs de leur voyage, et qu’il y ait vraiment un échange dans les deux sens : les voyageurs découvrent la culture des communautés, et en même temps, les différentes communautés apprennent des voyageurs.”
L’immersion peut durer plusieurs jours avec nuit chez l’habitant. Le projet permet d’offrir du travail et un revenu aux locaux. “Ce qu’on essaie de faire, c’est d’employer des personnes qui habituellement sont marginalisées. On est ainsi allé recruter d’anciens braconniers qui ont été emprisonnés et qui sont sortis de prison. On leur offre la possibilité d’être guides dans leur ville, soit une alternative viable au braconnage.”
> Fabrication de chocolat
En Afrique de l’Ouest, c’est en Côte d’Ivoire qu’une autre association, Train & Travel a vu le jour grâce à la française Bénédicte Joan. Celle-ci aide les femmes ivoiriennes à développer leur petite entreprise en lien avec le tourisme solidaire et durable. “Par exemple des femmes qui font de la fabrication de savon, on va leur montrer comment faire du savon recyclé ou bio. On a des femmes qui font de la cuisine, donc on va les aider à organiser des ateliers culinaires pour valoriser leur culture.”
Les visiteurs participent à des activités dans le village, comme la poterie ou la fabrication de chocolat, la Côte d’Ivoire étant le premier producteur mondial de cacao.
Les tours de ville d’Abidjan sont eux centrés sur la découverte des artisans. 90% des recettes sont reversés directement aux communautés locales. D’ici mercredi 26 février, votez, parmi une vingtaine de projets pour la meilleure initiative de tourisme durable, la Palme “Coup de cœur du public”.
Ecrire à Marine Chauvetet : contact@endallah.org
Ecrire à Bénédicte Joan : benedicte.joan@ttwfa.org
Aller plus loin
L’agence Endallah en Tanzanie
L’agence Train & Travel en Côte d’Ivoire
Votez pour la Palme du tourisme durable “Coup de coeur du public”