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Français à l'étranger
2 mars 2020

Michel Salaün, le Breton bâtisseur

Après avoir développé l'affaire créée par son grand-père, autocariste, Michel Salaün annonçait fin 2019 la reprise de 58 agences Thomas Cook. Le Groupe Salaün dispose donc désormais de près de 200 agences de voyages dans son réseau de distribution, dont 183 en France et 13 en Belgique.

Une vraie success story qui a vu le jour dans le petit village de Pont-de-Buis, au fin fond du Finistère, où se trouvent toujours ses locaux. Depuis la reprise de Fram par Karavel Promovacances, le Groupe Salaün est aujourd’hui la seule grande entreprise familiale indépendante dans le tour-operating. Tout dans cette histoire fleure bon le kouign amann et la galette de sarrasin ! Michel Salaün raconte que son grand-père, jeune ouvrier agricole du Centre-Bretagne, débarqué en 1927 dans le New Jersey après un passage par Ellis Island, en face de Manhattan, « a travaillé pendant cinq ans dans une briqueterie avant de rentrer en France en 1932. Il a acheté son premier autocar. C’est ainsi qu’est née l’entreprise. Mon grand-père était commis de ferme, d’une situation très modeste ». Et c’est à bord de son premier autocar, fruit de son labeur à New York, que l’aïeul entame le premier chapitre de la saga familiale dans sa Bretagne natale.

À ses débuts, l’entreprise employait une seule personne, elle en compte aujourd’hui plus de 850 et fait partie des cinq plus gros tour-opérateurs français. Michel Salaün a parcouru plus de 140 pays. En bon globe-trotter, il n’oublie pas ses compatriotes installés à l’étranger : « Nous offrons 5% de réduction aux Français expatriés. Ils ont accès à l’ensemble de la production sur notre site www.salaun-holidays.com. Ils peuvent réserver en ligne ou contacter l’un de nos points de vente comme des clients lambda. » Ses premières découvertes furent la Russie et l’Europe de l’Est, encore sous le joug soviétique, au volant d’un autocar. « Je me suis rendu compte qu’il y avait des compagnies de car qui proposaient des circuits clés en main. Plutôt que de louer un car avec chauffeur à une association, il y avait plus de valeur ajoutée et d’intérêt à proposer un circuit complet. Je me suis mis à faire des catalogues de voyages. Comme j’avais déjà pas mal voyagé, ça me passionnait… »

> Un personnage truculent

On aurait pu croire que la déferlante des voyages vendus sur Internet allait mettre à genoux le modèle de Salaün. Mais au contraire, le Groupe a encore affiché une croissance de plus de 5% l’an dernier. Il faut dire que ses clients sont essentiellement des voyageurs de plus de 50 ans qui recherchent le conseil en agence de voyages et apprécient d’être pris en charge de A à Z. Le plus de la griffe Salaün, c’est d’ailleurs de récupérer la plupart de ses clients à domicile pour les conduire directement à Orly, Roissy ou dans des aéroports en région. Il y a quinze ans, le Groupe ouvrait aussi plusieurs agences en Belgique : « Il s’agissait de développer une activité similaire à ce qui se fait, avec succès, en France. Le marché francophone belge ne comptait à cette époque aucun opérateur exerçant uniquement en français pour des circuits accompagnés sur les cinq continents. Les clients devaient opter pour un choix de circuits multilingues (néerlandais, français). Comme les clients francophones sont minoritaires, le service multilingues est nettement moins confortable. Nous avons dès lors proposé à la clientèle francophone de Belgique de se joindre à ses cousins français pour n’avoir qu’une seule langue guidée dans tous les circuits proposés. » Cela a ouvert un marché de plus de 4 millions de clients potentiels. Outre-Quiévrain, la façon de travailler est la même, assure Michel Salaün : « Nous proposons des produits de qualité et de typologie similaires (communs avec Salaün Holidays pour une grande partie mais il y aussi des exclusivités propres à BT Holidays). Même nos points de vente sont très proches de ceux que nous avons en France. » La différence se situe principalement sur le fait que certains départs se font bien sûr des aéroports belges.

> Reforestation

« Nous avons commencé l’aérien en 1991 seulement, explique Michel Salaün. Nous sommes l’un des tout premiers clients loisirs du groupe Air France, à hauteur d’environ 60 000 sièges par an, essentiellement en long-courrier. » Aujourd’hui le Groupe fait voyager 215 000 clients dans 110 pays. Côté destinations, la Russie est toujours en tête en chiffre d’affaires, suivie de l’Italie, des États-Unis, de la Norvège et du Portugal. Le Groupe emploie 850 collaborateurs répartis dans toute la France, dont 130 à Pont-de-Buis – dans la maison-mère où l’entreprise  a toujours son siège – et à Châteaulin, à quelques kilomètres de là où le site accueille le service production et réservations.

À partir de 2008 et jusqu’en 2017, Michel Salaün cède son activité autocar pour se concentrer sur son cœur de métier: la création et la distribution de voyages. Acteur engagé au quotidien, le Groupe a obtenu en 2018 la labellisation ATR (Agir pour un Tourisme Responsable). Le voyagiste participe notamment à plusieurs projets de reforestation en Bretagne et à Madagascar (57 500 arbres plantés, en partenariat avec Air France) et s’est engagé à absorber la totalité de son empreinte carbone avant 2025. En Ouzbékistan, au Vietnam, en Afrique du Sud, à Madagascar, au Pérou, en Inde et désormais aussi au Sri Lanka, Salaün Holidays soutient par ailleurs divers projets solidaires présentés à ses clients lors de leurs circuits. Fan de voitures de course, il en possède une belle collection. Il propose régulièrement à quelques clients et partenaires choisis, de venir effectuer avec lui quelques tours sur le circuit automobile du Mans, au cours de journées baptisées « Adrénaline ». 

En savoir plus : www.salaun-holidays.com

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