L’Union Européenne (UE) a lancé un programme de jumelage afin de créer des “futures Universités européennes”, dans lesquelles les établissements sélectionnés mettront en commun leur expertise et leurs ressources pour proposer de nouveaux programmes communs aux étudiants qui se verront ainsi attribués un double diplôme international.
> Projet pilote : l’Alliance 4eu+
L’Alliance 4eu+ fait partie des consortiums sélectionnés dans le cadre du premier appel à propositions pilote “Universités européennes” porté par le programme Erasmus+ 2019. L’alliance 4EU +, est composée de l’Université de la Sorbonne à Paris, de l’Université Charles à Prague et des universités de Copenhague, Heidelberg, Milan et Varsovie. «Nos équipes de recherche travaillent déjà sur différents sujets, tels que le cancer, le vieillissement, les maladies métaboliques, le développement durable et l’IA», a déclaré Lenka Rovná, vice-rectrice aux affaires européennes à l’Université Charles de Prague.
Depuis la création de l’alliance, une forte mobilisation des équipes administratives, de direction, de formation et de recherche a permis de développer plus d’une centaine d’actions communes sur quatre axes prioritaires :
- La santé et les changements démographiques en milieu urbain
- L’Europe dans un monde qui change
- La transformation des sciences et de la société par les données
- La biodiversité et le développement durable
4eu+ est fondée sur une conception commune de l’université et de ses missions : formation transdisciplinaire nourrie par la recherche, promotion de l’innovation pédagogique, mission assumée de service à la société pour relever les grands défis sociétaux. Dans ce cadre, elle soutient la mise en place d’un espace de libre circulation, et promeut ainsi une recherche collaborative de pointe et des parcours de formations internationaux qualifiants et individualisés. Les diplômés 4eu+ aiguisent leur esprit critique et développent des compétences et qualités essentielles au 21e siècle, telles que la maîtrise des enjeux et technologies de la donnée et l’esprit d’entreprise. 4eu+ s’engage à développer l’attractivité de toutes ses universités membres et à promouvoir leurs points forts et spécificités, relevant ainsi le défi des inégalités territoriales de l’espace européen.“
> Soutien du ministère de l’enseignement supérieur et la Commission européenne
Ces Universités européennes qui réunissent au moins trois pays, ont pour but, précise le ministère français chargé de l’enseignement supérieur, “d’atteindre un niveau sans précédent de coopération entre des établissements d’enseignement supérieur d’Europe, à tous les niveaux d’organisation et dans tous les domaines d’activité (formation, recherche et innovation)”.
La Commission européenne a reçu 54 projets qui associent 114 établissements issus de 24 Etats européens et, 16 établissements français sont impliqués dans les 17 projets retenus (c’est la France qui a eu le plus d’établissements sélectionnés). L’idée de l’Union Européenne est de créer 20 campus universitaires répartis dans les différents pays membres d’ici 2025. Chaque campus regroupera donc au moins 3 universités de 3 pays différents, tout en offrant des cursus et diplômes identiques. Des accords entre différentes grandes universités d’Europe vont donc continué à être signés afin que les étudiants qui le désire puissent effectuer leur cursus universitaire au sein de différentes universités facilement et sans encombres administratifs.
Réussir un double diplôme international c’est donc, obtenir à la fois le diplôme d’une école ou université française et celui d’une université étrangère moyennant une à deux années d’études au sein de cette institution partenaire, sans rallonger pour autant la durée globale du cursus. Ce programme permet d’étudier plus longtemps à l’étranger, de bénéficier de bourses (si l’on est éligible) et d’avoir un diplôme reconnu dans plusieurs pays.
Selon le ministère, les Universités européennes devraient “contribuer à une Europe plus unie et plus forte, ouverte sur le monde, capables de coopérer avec différentes cultures, dans différentes langues et au-delà des frontières et des disciplines”. Elles devraient permettre aussi de “renforcer de façon significative la qualité, la performance, l’attractivité et la compétitivité internationale des établissements d’enseignement supérieur européens”.