« Ce qui me plaît, c’est de servir les intérêts de la France bénévolement et d’animer en Belgique un réseau de 34 chefs d’entreprises par des actions concrètes », témoigne d’emblée Étienne Rousseau. Né à Beauvais, diplômé d’un master en management de l’innovation à l’université de Paris-Dauphine, ce Français entame sa carrière dans le groupe BNP-Paribas. Arrivé en Belgique il y a neuf ans, il y a ouvert la filiale d’une société française de conseil : « L’expérience a été captivante, il a fallu trouver les locaux, recruter les employés, s’entourer des bons organismes locaux. » Étienne Rousseau vit en famille à Forest, commune verdoyante au sud-ouest de Bruxelles. Un an après son arrivée en Belgique, il devient conseiller économique extérieur de la France, cette activité qui occupe près de 4 000 expatriés dans le monde. En 2015, Étienne Rousseau sera élu président de la « section » belge. Nommés par le Premier ministre et dépendant directement du conseiller économique de l’ambassade de France, ces CCEF ont quatre missions principales : informer les services publics (service économique de l’ambassade) d’opportunités d’affaires pour des sociétés françaises désireuses d’exporter ; parrainer des dirigeants de PME exportatrices ; former les jeunes par des actions concrètes (stages, conférences, forum emplois au lycée français de Bruxelles) ; et enfin évoquer au réseau des investisseurs en Belgique l’attractivité de la France, mais aussi favoriser le développement du savoir-faire français en matière d’innovation notamment grâce au réseau French Tech, dont Bruxelles vient d’obtenir le label. Ils assurent enfin la promotion des VIE (volontariat international en entreprise). C’est d’ailleurs en Belgique qu’ils sont le plus nombreux : 1 350.
> La Belgique, cousin de la France
La Belgique est l’un des pays où la France a mis en place une concession de service public dans le cadre de la Team France Export à laquelle appartiennent les CCEF. Dès début 2019, le comité national des CCEF à Paris a décidé de formaliser une offre de « mentoring » permettant à la CCI France Belgique de compter sur les services de CCEF pour rencontrer les dirigeants de PME et leur donner un retour d’expérience d’installation ou des particularités économiques fiscales et sociales de la Belgique. « La Belgique dispose d’une situation géographique idéale en Europe et d’une stabilité économique, malgré un gouvernement d’affaires courantes, reconnaît Étienne Rousseau, père de quatre enfants, dont deux encore au lycée français de Bruxelles. Le royaume a beaucoup d’atouts. Il sert souvent de pays de première exportation pour une PME souhaitant s’internationaliser. » Aéronautique, pharmaceutique, ferroviaire, automobile, portuaires (Anvers…), construction, tourisme ou agroalimentaire, les opportunités sont donc nombreuses pour des sociétés innovantes. Le royaume dispose aussi d’un secteur financier fort et de nombreuses entreprises dans le secteur du conseil. Il attire les Français, notamment grâce à la proximité géographique, Bruxelles n’étant qu’à 1h25 de Paris. « Cependant, la Belgique n’est pas la France malgré un vrai cousinage, prévient M. Rousseau. Ici, pas de semaine de 35 heures, pas plus de 20 jours de congés payés par an et des salaires versés sur 13,92 mois par an. Le revenu du travail est très taxé, ce qui explique la mise à disposition par les entreprises d’avantages en nature comme un véhicule ou une participation à des abonnements téléphoniques ou internet… » Les CCEF aident également les dirigeants de PME intéressés par leur développement en Belgique à s’entourer des bons organismes pour faciliter leur intégration.
Lui écrire : erousseau@corelya.com
Un article de Frédéric Lassaigne