Coronavirus : L’inquiétude gagne les Français bloqués en Amérique du Sud

« Nous n’avons toujours pas de date de retour et le Chili est passé en situation d’urgence » nous a raconté hier Guibert Lise. « Hier, la police est venue a l’hôtel car des personnes se sont faites voler leur passeport, et ont demandé de rester vigilant en cas de sortie. L’ambassade nous demande de regarder régulièrement sur Air France au cas où des places seraient libres mais il est impossible de rentrer “Santiago” en lieu de départ sur le site internet…»

Julie Bour est pour sa part en quarantaine sur l’Île de Baru, en Colombie. Son vol réservé sur la compagnie Lufthansa, prévu le 23 mars, a été annulé « Je ne sais pas quoi faire et financièrement je ne peux pas continuer à payer très longtemps 230 000 pesos la nuit ici, et je ne peux pas non plus reprendre un vol hors de prix pour rentrer » écrit-elle le 19 mars. Celle-ci expose en outre de nombreux problèmes liés aux nouvelles réglementations en Colombie, en particulier pour regagner la ville de Bogota : « Je n’ai ni internet, ni téléphone. L’immigration m’interdit de sortir sauf pour prendre mon avion retour. Il est donc impossible pour moi d’aller à l’aéroport pour en savoir plus sur les vols. De plus, le vol de la compagnie Latam, entre Carthagène et Bogota, est interdit par l’immigration car je suis en quarantaine jusqu’au 27 mars ». 

Au Guatemala aussi, d’importantes mesures ont été prises par les autorités. « Aux vues des événements et de l’avancée du coronavirus, nous avions pris la décision de rentrer. Seulement, entre le temps de prendre la décision de partir, trouver un vol et de se rapprocher de l’aéroport, le Guatemala a décidé de fermer ses frontières depuis lundi soir. Nous voilà donc bloqué à Antigua. Des vols existent bien au départ du Mexique mais comment y aller quand il n’y a plus aucun transport au Guatemala? » s’interroge le 18 mars la Française Lauren Alves Ferrera.

Deux Françaises, actuellement en voyage en Argentine, Alexandra Habay et Séverine Detcherry, s’inquiétaient pour leur part, dans un message envoyé mercredi, de l’arrêt le lendemain des services de transport : « Tout transport est coupé à partir de demain en Argentine, nous ne pouvons même pas espérer atteindre la capitale avant que tout se bloque. Et aucun rapatriement n’est actuellement prévu de la part du gouvernement français. Nous avons rempli le formulaire de recensement de l’ambassade de France en Argentine et sommes désespérément en attente d’une solution pour rentrer en France, ou au moins d’informations claires ». Elles ajoutent : « Nous ne savons pas également comment va évoluer la situation sanitaire et sécuritaire ici ».

Face aux difficultés rencontrées par les Français temporairement à l’étranger pour trouver des vols retour, le ministre Jean-Yves Le Drian a déclaré le 18 mars qu’il allait mettre en place rapidement, en lien avec Air France, « un mécanisme global et mondial pour permettre à nos ressortissants qui le souhaitent de rentrer chez eux en France par voie aérienne ».  Le ministère cherche désormais, à travers le monde, à obtenir l’autorisation de liaisons aériennes spéciales, afin que ces liaisons puissent être assurées par des vols commerciaux.

Le ministère français des affaires étrangères a par ailleurs mis en place une plateforme en ligne www.sosuntoit.fr pour aider les Français en attente d’un vol, et actuellement sans logement, à trouver un hébergement temporaire.