Sauf accords bilatéraux spécifiques entre les pays, les Français de l’étranger résidant hors de l’Union européenne (UE) qui rentrent en France n’ont pas accès pendant trois mois à la protection universelle maladie (Puma). Ce délai de carence, qui ne concerne pas les retraités ayant cotisés depuis plus de 15 ans à la sécurité sociale et les bénéficiaires de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), pose aujourd’hui question en pleine période de crise sanitaire liée au coronavirus : un certain nombre de Français de l’étranger ne seraient ainsi pas couverts pour leurs soins à leur retour en France.
Le sénateur socialiste des Français de l’étranger, Jean-Yves Leconte, accompagné d’autres élus de gauche, se prépare à soulever cette problématique. L’élu socialiste réclame désormais que ce délai de carence soit rapidement supprimé pendant la période de crise. «Là il faut vraiment plaider l’urgence pour ceux qui rentrent, pour qu’ils puissent avoir droit à des soins. C’est indispensable, je dirais même c’est une question de santé publique » a-t-il déclaré hier.
A cet effet, l’élu socialiste se prépare à envoyer dans les prochains jours une missive afin de convaincre le ministre de la santé, Olivier Véran, et le secrétaire d’Etat chargé des Français de l’étranger, Jean-Baptiste Lemoyne, de faire modifier les règlementations en vigueur. « Le gouvernement, compte tenu des ordonnances demandées et ce qu’il a obtenu au Sénat et ce qu’il obtiendra probablement aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, peut le faire » ajoute le sénateur.
La député LREM de la 10ème circonscription des Français à l’étranger (Afrique de l’Est et Moyen-Orient), Amélia Lakrafi, a également évoqué cette problématique lors d’une réunion le 19 mars entre Jean-Baptiste Lemoyne et les députés et les sénateurs des Français de l’étranger. Pour elle aussi, la suppression de ce délai de carence “pour les Français de l’étranger, mais aussi les migrants, est une question de santé publique”. Lors de cette réunion avec Jean-Baptiste Lemoyne, Amelia Lakrafi a elle-même déclaré avoir envoyé un courrier en ce sens aux ministres le 17 mars dernier.