Actualités internationales
Retour des Français bloqués : « C’est du sauve-qui-peut »
Vols hors de prix, annulés ou pas entièrement remplis, problèmes d’hébergement, nouvelles certifications médicales requises, le retour des Français bloqués est un vrai casse-tête. Selon le Sénateur des Français hors de France, Olivier Cadic, les Français ne bénéficient pas de l’aide nécessaire.
Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a publié hier un nouveau communiqué concernant le plan de transport pour le retour en France des dizaines de milliers de Français bloqués à l’étranger. Dans sa déclaration, le ministre s’est voulu rassurant sur les procédures actuellement mises en place par son ministère : « Ce plan de transport est aujourd’hui pleinement opérationnel et porte ses fruits», déclare-t-il. « Ainsi, au Maroc, plus de 140 vols organisés dans la semaine écoulée ont permis le retour de plus de 20.000 Français vers la France. En Tunisie et en Algérie, ce sont plus de 10.000 de nos compatriotes qui ont pu rentrer sur le territoire national. Des vols commerciaux spéciaux ont aussi pu être organisés au Portugal et en Espagne ces derniers jours et ont permis le retour de plusieurs centaines de personnes. Des dispositifs similaires, sur la base de liaisons commerciales normales ou spéciales, sont mis en place dans plusieurs dizaines de pays où nos compatriotes se trouvent en séjour temporaire, en Amérique Latine, en Asie, au Moyen-Orient, ou bien encore en Afrique ».
Seulement sur le terrain, comme parmi les élus, les inquiétudes persistent concernant ce plan de retour mis en place par le Quai d’Orsay : « 90% des vols Air France sont annulés depuis lundi et pour deux mois. C’est une réalité avec laquelle il faut se faire. Il faut saluer les équipes du Centre de crise et de soutien et celles sur le terrain (consulats et ambassades) qui sont très sollicitées. Elles offrent le meilleur d’elles-mêmes… avec les moyens qui leur sont alloués », déclare ainsi le Sénateur centriste des Français établis hors de France, Olivier Cadic. « J’observe que sur le terrain les gens doivent se débrouiller par eux-mêmes pour trouver leurs vols avec les compagnies aériennes. Il est donc très difficile de commenter des chiffres qui nous sont fournis par le ministère sans savoir réellement ce qu’ils recouvrent et sans avoir aucune possibilité de faire un suivi sur la réalité de leur action propre » ajoute-t-il.
> Vols annulés, problèmes d’hébergement
Sa déclaration fait écho au témoignage de Quentin Dixmier, jeune Français actuellement bloqué au Cambodge, qui communique via des groupes Whatsapp avec des centaines de Français en situation similaire : « Presque tous les vols pour Paris ont été annulés ces dernières 24h. Il ne reste aujourd’hui que deux compagnies qui acheminent vers Paris : Qatar Airways et All Nippon Airways. Le billet moyen pour prendre un de leur dernier avion : 4500 dollars et leurs vols s’arrêtent le 31/03, après il n’y aura définitivement plus rien » écrit-il. « Certains en sont déjà a plus de 3000 euros de billets achetés qu’ils n’ont jamais pu prendre. La vie ici se durcit également, hôtels fermés ou qui ne veulent pas accepter de Français, pareil pour les restaurants et le ressentiment de la population se fait sentir de plus en plus (après tout, les Parisiens étaient pareils avec les Chinois au début de l’épidémie). L’ambassade a dressé une liste d’hôtels où les ressortissants peuvent séjourner, ce sont des hôtels haut de gamme, loin d’être a la portée de tous »
Le Sénateur Olivier Cadic reçoit lui aussi de nombreux témoignages de Français subissant les annulations de leur vol : « J’ai annoncé que le vol Aeromexico du Mexique était annulé et, qu’est-ce qu’on fait ? On renvoie de nouveau les passagers vers la compagnie aérienne ». Pour Olivier Cadic, le problème réside dans le dispositif du ministère des affaires étrangères, qui manque, selon lui, d’«objectifs et d’indicateurs pour mesurer les progrès pour l’atteinte de ces objectifs ». Il ajoute : « On dit aux Français de s’enregistrer sur Ariane, ils le font, de contacter l’ambassade, très bien, ils le font, de contacter la compagnie aérienne, ils réservent leur billet d’avion et ensuite c’est annulé. Que faire alors? Recommencer et retrouver une autre compagnie aérienne, ça peut durer sans fin. Ce n’est pas un plan, c’est un process, c’est du sauve-qui-peut ».
> Questions écrite au sujet des vols spéciaux et des vols non remplis
Face à cette situation, le sénateur vient de déposer une question écrite au ministère des affaires étrangère concernant sa gestion de la crise : « Alors que l’Allemagne a débloqué 53 millions d’euros pour assurer le retour de ses ressortissants en organisant 100 vols spéciaux en plus des vols programmés, les Français ne bénéficient pas de l’aide nécessaire : que chacun doive payer son billet d’avion peut sembler normal, mais il est impératif de donner la priorité au retour à l’heure où les compagnies aériennes annulent des vols – facturés hors de prix – sans aucune information sur des solutions alternatives. Des compatriotes achètent parfois plusieurs billets, dont le remboursement est différé. Leur carte de crédit débitée, il atteignent parfois leur plafond, se retrouvent sans ressource et sans capacité de réserver un nouveau vol. Des vols reviennent avec des sièges vides, alors que des compatriotes sont toujours en attente d’une place », écrit-il.
Plusieurs Français, qui souhaitent rester anonymes et qui ont réussi à rentrer en France, nous ont effectivement confiés être rentrés ces derniers jours dans des vols avec des places vides alors que nombre de Français attendent leur retour en France : « les vols pris n’étaient pas complets » déclare un Français de retour de Lisbonne. « Nous avons été surprises de constater que les deux vols Hanoï-Londres et Londres-Paris étaient loin d’être pleins. En regardant rapidement autour de nous, au moins une trentaine de places étaient libres dans ces deux vols. Cela nous a vraiment choquées aux vues du nombre de personnes bloquées à Hanoï et du discours tenu par Vietnam Airlines, aucune place dans aucun vol avant le 24 mars ».
> Le casse-tête des tests de coronavirus à Bangkok
D’autant plus qu’à mesure que les restrictions sont de plus en plus importantes à travers le monde, le retour des Français se complique. Ainsi, à Bangkok, l’un des plus importants centres de transit en Asie, il faut désormais présenter une attestation de test du coronavirus pour avoir la possibilité de prendre un vol : « Jusqu’hier, d’autres vols étaient possibles en passant par Bangkok mais le gouvernement thaïlandais a augmenté son contrôle à la frontière » raconte Quentin Dixmier au Cambodge.« Mais depuis aujourd’hui, il faut présenter une attestation du test du Covid-19 qui n’est disponible que dans un seul hôpital de Phnom Penh. Pour faire ce test, il faut au préalable présenter des symptômes d’infections et les tests mettent de 48 à 72h pour être faits. Énormément de Français se sont faits refouler ce soir de l’aéroport de Phnom Penh car il n’avait pas le bon certificat et pas eu le temps de faire ce test ».
Un autre Français, qui a réussi à rentrer in extremis de Bali, en Indonésie, soulève lui aussi le problème de ces nouvelles restrictions en Thaïlande : « Nous avons eu de la chance car notre second vol Bangkok- Bruxelles prévu au départ le 23 mars à 00h30 a été retardé de plus d’une heure. Bangkok, avait, quelques heures plus tôt, modifié les conditions de transit en obligeant la présentation d’une assurance au capital minimum de 100.000$ plus la présentation selon l’ambassade d’un “certificat” médical. En réalité, les autorités thaïlandaises exigeaient un test Covid-19 négatif datant de moins de 72h. En sachant qu’à Bali les tests sont envoyés à Jakarta, il faut minimum quatre jours avant d’avoir les résultats. Très pratique quand on prend – cherche des billets d’avion en urgence… ».
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