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Nora Litoussi
9 avril 2020

Coronavirus : Comment les étudiants en Amérique Latine sont-ils accompagnés ?

Dans une interview accordée à Français à l’étranger, Elsa Deville Guardiola, professeure à l’université Sorbonne Nouvelle, explique la situation des étudiants en Amérique latine et les dispositifs mis en place par son université pour les accompagner.

Elsa Deville Guardiola est maître de conférence à l’université Paris 3 et coordinatrice des échanges internationaux pour la zone Amérique hispanophone et Brésil. En collaboration avec la Direction des Affaires Internationales de l’université, elle est chargée de suivre les étudiants effectuant une mobilité dans cette région du monde.

Ce semestre, 13 étudiants étaient partis étudier dans différents pays d’Amérique latine quand la crise sanitaire s’est déclenchée. La professeure les épaule désormais face à cette crise tandis que la plupart des universités d’accueil proposent toujours une continuité pédagogique.

> Accompagner les étudiants dans leur retour ou leur confinement

L’épidémie ayant démarré plus tard en Amérique Latine qu’en Europe, certains pays n’ont pas pratiqués  de confinement strict. Cependant, la diffusion du coronavirus en Europe a entraîné la réduction des vols et la limitation de la circulation entre les différents pays. Pour les étudiants, la question s’est ainsi rapidement posée de savoir s’ils préféraient rester sur place ou rentrer en France tant que cela était encore possible dans des conditions raisonnables (places dans les avions, coût des billets…).

L’université a ensuite dû s’assurer que ses étudiant restant sur place, la plupart dans des grandes villes, soient dans de bonnes conditions sanitaires : « La seconde question qui s’est posée a été celle de l’accès aux soins et la possibilité, pour les étudiants, de faire face à un éventuel confinement », explique Elsa Deville Guardiola, « la plupart de nos étudiants sont dans des villes où l’accès au système de santé ne pose pas problème. Néanmoins, les hôpitaux peuvent être saturés comme c’est le cas aujourd’hui en Europe. Cela est d’autant plus vrai que dans certains pays comme le Mexique, la part de la population à risque est élevée avec de nombreuses personnes atteintes de diabète, d’obésité ou d’hypertension »

> Numéros d’urgence et assurance santé rapatriement

Pour assurer l’accès aux soins à ses étudiants, la Direction des Affaires Internationales a mis à disposition des étudiants les numéros d’urgence et les coordonnées des médecins ou hôpitaux à contacter. Elle s’est également chargée de les informer sur l’importance d’avoir une bonne assurance santé rapatriement, et sur leur enregistrement auprès d’Ariane et de l’Ambassade.

Au moment de l’écriture de cet article, plusieurs de ces étudiants, souhaitant rentrer, étaient encore bloqués, forcés d’attendre deux à trois semaines en raison de la baisse du volume des vols et du grand nombre de demandes. Quant au reste des étudiants, la majeure partie d’entre eux souhaitent toujours rester sur place. Pour les aider, la professeure a décidé de se rendre  joignable à tous moments par WhatsApp pour les informer, répondre à leurs demandes et résoudre les situations qui pourraient poser problème. « Il s’agit d’être efficace et ne pas céder à l’inquiétude ou à la panique sans pour autant minimiser la gravité de la situation » déclare Elsa Deville Guardiola.

> Des étudiants isolés

« Ma principale crainte est celle d’un confinement durable, qui peut être difficile à vivre, la distance avec les proches s’ajoutant à un relatif isolement social » affirme la professeure. « L’éloignement géographique et la différence culturelle pouvant être des facteurs anxiogènes supplémentaires dans cette situation, il est conseillé aux étudiants de rester en contact étroit avec leur famille, leurs amis, leurs enseignants et leurs universités, ainsi qu’avec toute personne à même de leur apporter du soutien ». Elsa Deville Guardiola s’inquiète également d’une éventuelle hospitalisation : les proches n’auront a priori pas la possibilité de les soutenir et les accompagner sur place.

Néanmoins, Elsa Deville Guardiola se dit « confiante » quant à la capacité de ses étudiants à faire face à cette situation inédite. Le calme et le sérieux avec lesquels ils réagissent lui font penser qu’ils ont pris la mesure de la situation et parviennent à s’adapter, au mieux, à ces circonstances exceptionnelles. « Il est important qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls, et que leurs universités, en France et sur place, font tout leur possible pour les soutenir et répondre à leurs demandes et à leurs questions ».

 

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