Si le Vietnam a été relativement épargné du point de vue sanitaire, les difficultés économiques pour ses habitants sont déjà bien réelles. Elles frappent de plein fouet un grand nombre de résidents depuis trois mois déjà. Les petits entrepreneurs du tourisme, dans l’impossibilité de travailler face à la fermeture des frontières, figurent parmi les professions les plus touchées.
Dans la petite ville de Hue, située entre Hanoi et Hoy An au centre du Vietnam, Arnauld et Gaulthier Marrel connaissent bien cette réalité. Ces frères français sont propriétaires d’une petite agence de voyage spécialisée dans les tours francophones, Stay Travel Agency, fermée depuis trois mois.
> Forcé de se reconvertir
Pour faire face à cette situation, ces Français ont été forcés de se reconvertir pour assurer à leur famille le minimum vital et couvrir leurs frais de logement et de nourriture. Arnauld, père de deux enfants, s’est ainsi reconverti, dès le début de la crise, dans la fabrication de pain. “Je suis venu m’installer au Vietnam il y a 6 ans, avec mon frère Gaulthier. Nous sommes de Lyon. Depuis trois mois, plus de touristes, le pays a fermé ses frontières, rien ne rentre, rien ne sort. Une semaine après la fermeture des frontières, j’ai acheté un four à pain” raconte-t-il. “Depuis, je vends du pain tous les matins aux locaux et quelques expatriés encore ici. Ça nous permet de survivre, on a 10.000.000 Vnd (environ 350 euros) pour vivre par mois, pas un sous de plus”. Quant à son frère Gaulthier, il s’est mis à fabriquer des glaces pour compléter les fins de mois difficiles de la famille.
> Une aide pour les entrepreneurs ?
Ces deux Lyonnais sont cependant très inquiets sur leur situation à venir. Ils leurs restent encore de long mois à attendre avant d’espérer voir revenir quelques touristes. Le Vietnam pourrait décider, selon leurs informations, de ne pas rouvrir ses frontières avant décembre 2020 ou janvier 2021…
Article rédigé par Jack Scala