Le collectif Français au Cambodge, candidat aux prochaines élections consulaires, a rendu public cette semaine les résultats d’un questionnaire envoyé à la communauté Française entre le 20 avril et le 3 mai pour mesurer l’impact social de la crise liée au coronavirus. Les réponses des 169 personnes interrogées sont particulièrement révélatrices : 62,1 % des répondants déclarent que leur niveau de vie a été impacté. 43,8 % des personnes interrogées déclarent par ailleurs avoir une activité réduite et, encore plus inquiétant, 21,3 % d’entre elles déclarent ne plus avoir d’activité professionnelle.
> Dégradation de la qualité de vie des Français au Cambodge
En parallèle de ce questionnaire, les témoignages fleurissent de Français en difficulté : « Beaucoup d’impayés ou retards avec promesse de reprise, suite à la venue de ce fléau » raconte un participant. Un autre explique « J’ai des doutes sur la survie de mon activité. (…) Cette année, j’ai dû arrêter mon activité depuis le 14 mars. Depuis, 0 dollars et j’ai deux loyers à régler ». Un Français déclare même ne plus pouvoir assurer son retour en France : « Je n’ai même plus l’argent d’un billet d’avion pour rentrer en France avec mon fils » déclare-t-il.
Pour Florian Bohême, membre du collectif Français au Cambodge, ces résultats sont préoccupants « Les données transmises par les répondants indiquent une nette dégradation de la qualité de vie de la communauté française au Cambodge. Je suis convaincu que les résultats de ce questionnaire, qui est actuellement diffusé dans d’autres pays, amèneront des résultats similaires. Il y a une inquiétude au niveau de cette crise Covid-19 qui généralement se résume avec la formule suivante : “Puis-je encore résider dans le pays de mon choix ou vais-je être obligé de rentrer en France ?”»
> Une aide suffisante du Quai d’Orsay ?
Face à cette situation, Florian Bohême réclame une aide supplémentaire de l’Etat : « Il est désormais de la responsabilité des décideurs publics d’apporter des solutions concrètes tant pour notre communauté française au Cambodge que pour l’ensemble des Français de l’étranger. Après les premières annonces encourageantes via l’annonce d’un plan d’urgence de 220 millions du Gouvernement Français, espérons que le vote d’un 3ème budget rectificatif de la France permettra de prendre en compte les besoins exprimés notamment en direction des entrepreneurs français établis à l’étranger ou encore des salariés qui ne peuvent avoir de protection sociale sur le modèle français lorsque vous êtes au Cambodge. L’aide de secours exceptionnelle d’un montant par exemple de 100,20 euros pour une personne au Cambodge ne correspond pas à la réalité des besoins. Il faut aider rapidement les personnes en grande difficulté mais est-ce que les montants sont à la hauteur des attentes ? »
Le Français insiste en particulier sur l’aide pour les entrepreneurs : « Des ressortissants, notamment ceux travaillant dans le tourisme, sont sans travail depuis plusieurs semaines. La réponse de l’Etat qui est de dire : mobiliser les familles ou les associations n’est pas acceptable. Réfléchir à un dispositif de soutien aux entreprises françaises de l’étranger mais aussi à un accompagnement durable de nos communautés établies parfois de longues années serait plus raisonnable ».
> Le collectif Français au Cambodge
Créé en vue des prochaines élections consulaires, le collectif Français au Cambodge se présente comme un collectif citoyen et indépendant qui refuse d’« être soutenu par une étiquette politique ». Il compte six membres dont Florian Bohême, ex-candidat socialiste en 2017 aux élections législatives pour la 11ème circonscription des Français de l’étranger. Le collectif compte en outre notamment Christine Gauthier, vice-présidente de The Cambodia Women Entrepreneurs Association et l’entrepreneur Veasna Srey, membre du réseau French Tech Cambodge.