Bienvenue à Tromsø, dans le nord de la Norvège. Mi-mars, les autorités ont adopté un régime de semi-confinement pour enrayer la propagation du Covid-19, au grand air, et en s’appuyant sur le respect par la population de mesures barrières.
> Un paradis blanc au-delà du cercle polaire
Étudiant à Bordeaux, Corentin Guilhermic est en stage à Tromso : “Ici, témoigne-t-il, c’est plus une question de mentalité, une prise de conscience collective, il n’y a pas eu vraiment de confinement, les gens se baladent mais ils font beaucoup plus attention, dans les magasins, aux distances de sécurité. Il y a des quotas de personnes dans les boutiques.” La Norvège a officiellement entamé en avril son déconfinement progressif. Les enfants sont retournés à l’école, mais les bars ne devraient pas rouvrir avant le 1er juin. À condition de garder l’épidémie sous contrôle, les autorités espèrent un retour à la normale à la mi-juin.
Corentin Guilhermic est arrivé en Norvège grâce à une bourse allouée par le programme de l’Agence Erasmus+ France / Education Formation, car ouvert désormais aussi aux stages professionnels, en plus des échanges universitaires : “Comme c’est un pays où le coût de la vie est très élevé, ils me versent 500 euros par mois, ce qui me paie le loyer. Il faut toucher un salaire inférieur à 700 euros. Ils financent beaucoup de projets.“ Corentin Guilhermic termine cette année son Master en sciences de la mer.
> Une cellule rapatriement
En Norvège, il travaille pour un laboratoire de l’Université de Tromsø. Il étudie la présence millénaire de poches de gaz dans le sous-sol du pays. “On sait que les réserves arctiques sont très importantes, précise-t-il. Mon job est de connaître l’histoire de ces gisements, et comment ils ont varié dans le temps. Ces projets sont financés, de près ou de loin, par les compagnies pétrolières qui pourront s’en servir plus tard.” Car en Norvège, le secteur du gaz et du pétrole représente environ 16% du produit intérieur brut et 20% des revenus du pays.
Autant dire que l’affaire est sérieuse, et que la chute des cours du brut, sur fond de Covid-19, n’est pas passée inaperçue dans le petit royaume de 5,4 millions d’habitants. “Le taux de change avec le dollar et l’euro a clairement baissé ces derniers temps, constate Corentin Guilhermic. Sans doute sous l’influence du pétrole, le cours de la couronne norvégienne est tombé.”
Corentin Guilhermic a prévu de rentrer en France d’ici cet été. “Erasmus + serait plus clément pour continuer à verser la bourse en cas de rapatriement ou de difficulté, ou si j’interromps ma mobilité” pronostique-t-il. Car à partir du 1er juin, les établissements des programmes Erasmus + pourront demander le remboursement de frais exceptionnels – un billet d’avion onéreux par exemple – occasionnés par la crise sanitaire. L’agence met en place une cellule qui se consacrera exclusivement au traitement de ces demandes de cas de force majeure.
Lui écrire: corentin.guilhermic@etu.u-bordeaux.fr
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