Le décret signé le 22 juin par Donald Trump, qui vise à favoriser les « travailleurs américains » pendant la crise, gèle la délivrance des fameuses “green cards” jusqu’au 31 décembre tout comme plusieurs catégories de visas de travail (H-1B, H-2B, L-1A, L-1B et J-1). Cette mesure affecte tout particulièrement le secteur des hautes technologies, mais aussi les travailleurs peu qualifiés, les étudiants-chercheurs, ou les visas de transfert inter-compagnies. « Cet “executive order” suspend la délivrance de visas, notamment pour les visas de type H, pour les travailleurs temporaires et les visas de type J, pour les stagiaires, les enseignants, les jeunes au pair, les programmes de voyages d’été…», explique Roland Lescure, député LREM des Français d’Amérique du Nord. « Il existe cependant des exceptions pour les métiers considérés comme des priorités nationales », ajoute-t-il.
> Une politiques d’immigration choisie
En parallèle de ce décret, le président Donald Trump aurait ordonné à son administration de réfléchir à une réforme des visas H-1B afin qu’en 2021 ces derniers soient attribués aux étrangers avec les plus hauts salaires, et non plus par loterie.
Pour Roland Lescure, toutes ces décisions restent hautement politique, d’autant plus en période électorale : « Ce que nous voyons bien, c’est que les Etats-Unis s’orientent plus que jamais vers une immigration choisie, vers des métiers qui sont au coeur des priorités, des gens qui amènent du capital etc… Tout cela est très politique. Il y a plus de 30 millions de chômeurs supplémentaires depuis le début de la crise aux Etats-Unis, mais les nouveaux immigrants sur ce type de visa ne représentent que quelques dizaines de milliers de personnes. Nous sommes sur des chiffres sans commune mesure. Nous savons bien que ce n’est pas ça qui va changer l’évolution du chômage aux Etats-Unis, mais cela a un impact important tout de même du point de vue politique ».
> Des Français dans l’interrogation
Face aux décisions du gouvernement américain et aux difficultés économiques liées à la crise sanitaire, beaucoup de Français s’interrogent aujourd’hui sur un éventuel retour en France ou, pour ceux qui sont encore en France, sur leur venue aux Etats-Unis. « Beaucoup de Français s’interrogent et pensent à quitter les États-Unis, des Français qui ont perdu leur emploi ou des entrepreneurs qui commencent à avoir des difficultés, avec l’inquiétude derrière pour leur protection sociale qui est souvent liée à l’emploi » explique Roland Lescure.
> Un été américain pour les Français aux Etats-Unis ?
Compte tenu des données épidémiologiques actuelles, les Etats-Unis ne devraient vraisemblablement pas se retrouver dans la liste dressée par l’Union européenne (UE) le 1er juillet où figurent une quinzaine de pays autorisés à circuler avec l’espace Schengen. « Cet été va être un été particulier pour tous les Français de l’étranger et particulièrement pour ceux qui vivent en Amérique du Nord. Evidemment, les Français peuvent rentrer en France mais leur retour aux Etats-Unis peut s’avérer plus compliqué, même avec une carte verte. Et effectivement, entre la prolongation du ‘travel ban’ et le gel des visas, beaucoup de Français vont probablement devoir rester. Ce sera donc des vacances américaines privilégiées pour tous les Français qui vivent aux États-Unis » déclare le député.